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Betty Davis 1944-2022 : Disparition de la « nasty girl » du funk

15 février 2022
Par Julien D.
Betty Davis 1944-2022 : Disparition de la « nasty girl » du funk

Les férus de musique afro-américaine et de funk doivent être bien tristes à l’annonce de la disparition de Betty Davis. Il y a une poignée d’années, des sessions inédites (1968-1969) de l’incomparable chanteuse, produites par Miles himself (son mari à l’époque) ressortaient de la malle aux trésors de Columbia Records. Ultimes enregistrements après trois albums fondateurs de cette anti-diva devenus aujourd’hui quasi cultes.

Les férus de musique afro-américaine et de funk doivent être bien tristes à l’annonce de la disparition de Betty Davis ces derniers jours. Il y a une poignée d’années, des sessions inédites (1968-1969) de l’incomparable chanteuse, produites par Miles himself (son mari à l’époque) ressortaient de la malle aux trésors de Columbia Records pour le plaisir de tous. Ultimes enregistrements de cette anti-diva après trois albums publiés respectivement en 1973, 1974 et 1975, devenus aujourd’hui quasi-cultes.

Tiercé Gagnant


En trois albums publiés sur une pèriode de trois ans seulement, armée d’une attitude quasi-révolutionnaireBetty Davis (qui fut un temps top model) a redistribué les cartes du funk afroaméricain en ce début des seventies. Déterminée, anti-establishment, engagée et viscéralement féministe, celle dont beaucoup retiendront qu’elle fut un élément déterminant dans la carrière de Miles Davis tourné les talons (aiguilles ?) à de nombreuses sollicitations, trop attachée à cette forme d’indépendance qui la caractérisait. Trois albums et puis silence radio pendant des décénnies, jusqu’a cette réapparition dans le génial documentaire de Philip Cox (Betty Davis, They Say I’m Different).


miles and betty

Choc funk, vibrations jazz, énergie rock…  

En avance sur son temps (dixit Miles Davis), elle a littéralement explosé les codes. Vestimentaires, sexuels et bien évidements musicaux, avec son funk racé infusé au rock et au jazz. Pote avec Sly & Family StoneHendrixHugh MasekelaChambers Brothers, samplé à mort par la scène hip-hop, Betty Davis a comme beaucoup d’artistes fait elle-même les frais de son radicalisme. Elle disparut pendant 30 ans et ne toucha de royalties que depuis les rééditions officielles (par Light In the Attic*) de ses enregistrements il y a quelques années. 

Après des années de spéculations et bruits de couloirs, ce sont donc des sessions produites par Miles Davis en 68 & 69 qui furent publiés il y a quelques années. Pendant ce temps, ses albums fondateurs réédités au fil des ans au gré d’accords juridiques qu’on qualifiera de nébuleux passaient haut la main l’épreuve du temps.  

Aux cotés de Betty Davis, des pointures telles Herbie HancockChick CoreaMitch MitchellWayne ShorterJohn Mc Laughlin, Larry Graham et tant d’autres qui ont croisé sa courte mais intense carrière musicale.

Influence majeure, Betty Davis était une (porte)voix sans qui Prince, Outkast, Erikah Badu, Janelle Monáe et probablement beaucoup d’autres de ces autoproclamées « queen bitches » du rap US n’auraient peut-etre pas pris le meme chemin.

* Pour mémoire, Light In The Attic, label basé à Seattle a déjà sorti le cas d’école Sixto sugarman Rodriguez, qu’on ne présente plus.

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Article rédigé par
Julien D.
Julien D.
Disquaire à la Fnac Montparnasse
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