Le Game Pass, c’est aussi l’occasion de se pencher sur ces jeux qui retiennent souvent notre attention à l’occasion de leur présentation, et dont la sortie est ensuite invisibilisée par l’enchainement des blockbusters. Mais ce catalogue regorge de pépites, à condition de l’explorer un peu. Ce mois-ci, on revient sur Chants of Sennaar.
Découvrez le catalogue complet du Game Pass
Dès sa première présentation, Chants of Sennaar a marqué les esprits. Et comme souvent, c’est d’abord grâce à sa direction artistique originale que le jeu développé par le studio français Rundisc s’est démarqué. Mais après sa sortie, c’est tout son concept qui a su convaincre les joueuses et les joueurs, mais aussi la critique, puisqu’en plus d’avoir été nommé pendant les Game Awards, Chants of Sennaar a été récompensé par deux titres lors de la cérémonie des Pégases 2024 : meilleur jeu, et meilleur jeu indépendant de l’année.
Mais en septembre 2023, beaucoup d’autres jeux débarquent, et entre Starfield, Lies of P, EA FC 24, NBA 2K24 et autre Mortal Kombat 1, il est parfois difficile de se faire une place. Grâce au Game Pass, vous avez l’occasion de rattraper votre retard en profitant par exemple de ce mois de novembre un peu plus calme pour vous lancer dans cette aventure d’une dizaine d’heures. Promis, vous ne le regretterez pas.
Brian is in the kitchen
Tout l’univers de Chant of Sennaar est fondé sur le mythe biblique de la Tour de Babel. Après le déluge, tous les hommes, qui parlent alors tous la même langue, se retrouvent pour bâtir une ville, mais aussi une tour, dont l’objectif est d’atteindre le ciel. Mais visiblement, dieu n’était pas bien chaud à l’idée de voir débarquer une bande de moldus dans son jardin. Il décide donc de diffuser des langues différentes dans les esprits pour que les hommes n’arrivent plus à communiquer, et arrêtent la construction de la Tour.
Dans Chants of Sennaar, on incarne un mystérieux personnage encapuché, dont l’objectif est d’aider les différents peuples de la Tour de Sennaar à se comprendre. Chaque étage de la Tour abrite un peuple, et donc une langue, et il faudra parvenir à déchiffrer entièrement la langue d’un peuple avant de pouvoir passer au suivant. De quoi offrir une progression très claire et bien compartimentée à l’aventure, ce qui semble vraiment indispensable tant pour le reste, le jeu ne vous prendra pas par la main.
C’est aussi ce qui fait sa force, puisqu’à l’image de sa direction artistique, vous aurez une interface particulièrement épurée, sans journal de quête si objectif affiché. Ce n’est qu’en progressant à l’aveugle dans les différents environnements proposés à chaque étage que vous découvrirez les puzzles à résoudre. Tout au long du jeu, qui parvient à toujours proposer des mécaniques d’énigmes différentes, vous allez devoir tenter de traduire les glyphes utilisés par les différents peuples.
Dans un premier temps, tout se passe à tâtons, au fil de vos différentes interactions. On croise un premier personnage, qui s’exprime dans une langue illisible, mais dont on comprend qu’il faut le suivre. Dans un petit carnet, on note alors de premières hypothèses, en imaginant qu’il a commencé par nous dire bonjour, avant de nous demander de le suivre. Avec deux premiers glyphes traduits, et en fonction du contexte de nos rencontres, on parvient rapidement à en traduire d’autres, jusqu’à ce qu’un premier puzzle soit résolu.
Ces premières énigmes permettent à notre personnage de dessiner dans le carnet, afin de définitivement valider nos hypothèses. Une étape indispensable qui marque une progression, et qui nous évite surtout de se fier à une première intuition qui aurait rendu la suite bien plus compliquée. Tout au long du jeu, on vous invite vraiment à toujours prendre le réflexe de noter vos idées et hypothèses de traductions dans le carnet, afin de ne jamais vous retrouver sous l’eau devant une masse de glyphes inconnus.
Grâce à un premier étage très accessible, on comprend rapidement comment fonctionne la mécanique du jeu, et le sentiment de satisfaction à chaque étape de progression est très efficace.
De quoi vous donner envie de rapidement voir la suite, d’autant que chaque étage propose des décors vraiment différents, tout en conservant ce style BD épuré particulièrement réjouissant. L’exploration des lieux est toujours une étape importante, et s’il est vrai que vous vous retrouverez rapidement à faire des allers-retours, avec un personnage pas forcément très rapide, cela participa à l’installation d’une ambiance apaisante et parfaite pour la réflexion.
Vous en aurez d’autant plus besoin qu’au fur et à mesure de votre progression dans les étages, la complexité des langages à traduire augmentera, avec des règles de grammaire parfois troublantes dans un premier temps.
Entre traduction, réflexion et exploration, Chants of Sennaar propose une saveur de jeu vidéo assez unique, qui devrait surtout convaincre les amoureuses et les amoureux de puzzle-game. Mais son ambiance, sa direction artistique et son originalité devraient encourager n’importe qui à y faire un tour, ne serait-ce que pour l’expérience. En arrivant au bout, en plus d’une grande satisfaction inhérente au genre, vous découvrirez même un joli message, qui donnera du relief à tout ce travail accompli.