Le Game Pass, c’est aussi l’occasion de se pencher sur ces jeux qui retiennent souvent notre attention à l’occasion de leur présentation, et dont la sortie est ensuite invisibilisée par l’enchainement des blockbusters. Mais ce catalogue regorge de pépites, à condition de l’explorer un peu. Ce mois-ci, on s’intéresse à Dungeons of Hinterberg.
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L’ambiance apaisante des vacances dans les Alpes
Pour se préparer au mieux avant les blockbusters de la rentrée, Dungeons of Hinterberg et sa promesse de vacances dans les Alpes autrichiennes semble être une sortie parfaitement appropriée. Ce premier jeu développé par le studio autrichien Microbird Games se présente comme un dungeon-crawler atypique, proposant un audacieux mélange des genres, à mi-chemin entre Zelda et Persona. Lors de sa présentation l’année dernière, c’est aussi sa direction artistique en cel-shading qui avait marqué les esprits, avec ses décors paisibles et sa nature chatoyante.
Dans Dungeons of Hinterberg, on incarne Luisa, une jeune juriste qui vient de débuter sa carrière dans un cabinet d’avocat à Vienne. Métro, boulot, dodo, la jeune femme semble éreintée par la routine qui s’installe, et très angoissée à l’idée d’être au bout d’un chemin tracé depuis sa plus tendre enfance. Ca tombe bien, trois ans plus tôt, de mystérieux portails magiques se sont ouverts à Hinterberg, une station de ski alors en décrépitude, et donnent accès à 25 donjons remplis de monstres. Une aubaine pour la ville qui en profite pour attirer les touristes qui ont soif d’aventure, comme notre chère Lisa.
Au fil de vos rencontres à Hinterberg, vous en apprendrez plus sur la station, ses habitants qui ne la reconnaissent plus, et sa maire, obnubilée par l’idée de tirer le plus de profit possible d’une situation qui devrait pourtant l’inquiéter, puisque les accidents se multiplient à cause des monstres. Une critique du capitalisme et de son impact sur nos modes de vie qui n’est pas la plus subtile, mais qui se montre particulièrement efficace, notamment grâce à une excellente traduction française, ce qui est vraiment à souligner pour un studio aux moyens limités.
Le scénario a en plus la bonne idée de comprendre sa dose de rebondissements, pour nous garder accrocher à l’histoire tout au long de l’aventure. Dungeons of Hinterberg, par sa direction artistique autant que par sa musique, installe surtout une ambiance apaisante qui sent bon les vacances en montagne. Pourtant, derrière ce qui pourrait ressembler à un petit jeu d’ambiance, se cache un gameplay incroyablement généreux et varié.
Bien que ce soit les vacances pour Luisa comme pour l’ensemble des touristes présents à Hinterberg, la structure du jeu impose une routine parfois frustrante, mais qui permet de ne pas aller trop vite en besogne et de se gâcher le plaisir de la découverte sur le temps long. Chaque journée se divise en trois étapes : le matin est consacré à du dialogue pour faire avancer le scénario et au choix du donjon, qu’il faudra explorer dans l’après-midi, et le soir, vous devrez choisir une ou un personnage secondaire avec qui passer la soirée.
A la manière d’un Persona, Dungeons of Hinterberg vous encourage à entretenir des relations, qui permettent d’en apprendre plus sur la ville, mais aussi d’acquérir de nouvelles compétences ou de nouveaux bonus bien utiles pour la bagarre dans les donjons. Chaque personnage a sa petite personnalité, et participe à l’immersion dans cette petite ville où tout le monde se connait.
Un mélange des genres qui fonctionne
Mais notre Luisa n’est pas vraiment venue pour se faire des ami.e.s. Pour oublier le stress du travail, rien de tel que des donjons remplis de monstres. Les 25 donjons du jeu sont répartis dans quatre différentes zones, qui proposent chacune un autel magique. Chaque découverte d’une zone commence à cet autel, qui permet de récupérer deux pouvoirs spéciaux, qui seront uniquement utilisables dans cette zone. Une habile manière de garantir la variété du gameplay, puisque les pouvoirs sont différents d’une zone à une autre, mais aussi de ne pas nous perdre dans une farandole de sorts et de capacités, et de conserver l’ambiance relaxante et sans prise de tête promise.
Ces pouvoirs serviront à la fois pour les combats et pour résoudre les énigmes environnementales des donjons, qui ont la bonne idée d’être parfaitement calibrés. Ils ne sont jamais trop longs, jamais trop courts, et distillent à un rythme parfait leur variété, entre les petites séquences de baston, et les moments plus calmes ou il faut se creuser un peu la tête pour réussir à avancer. Le level design de tous ces donjons est bien pensé pour ne jamais nous laisser trop longtemps en galère devant une énigme trop compliquée, mais reste suffisamment tortueux pour nous donner juste ce qu’il faut de fil à retordre.
Concernant les combats, là encore, ils ne proposent pas de mécaniques révolutionnaires, mais sont particulièrement efficaces pour apporter du rythme à l’aventure, et parfois quelques difficultés. En plus de ces deux coups d’épée, Luisa peut utiliser des capacités spéciales apprises auprès d’habitants de la ville, après avoir pris le temps de passer du temps avec eux pour développer une relation. Ces dernières sont vraiment les bienvenues pour apporter un peu de dynamisme aux combats et nous offrent des animations réussies.
D’un donjon à un autre, les journées passent vite à Hinterberg, et cette structure qui aurait pu paraitre contraignante à première vue, se révèle particulièrement digeste, voire addictive, tant il est facile de se dire qu’on peut se lancer dans une dernière petite journée avant de couper.
Au-delà des rencontres et des relations à entretenir, la soirée, qui vient donc après un après-midi passer dans un donjon, sert aussi à toute la gestion de l’aspect RPG du titre. Les donjons que l’on parcourt sont remplis de petits coffres dans lesquels on trouve de meilleures armes, équipements, enchantement d’armes et autres talismans à équiper pour profiter de statistiques améliorées. En ville, il faudra vendre le matériel qu’on a en trop, acheter des potions, et tout ce qui peut nous permettre d’être le mieux préparé possible pour le prochain donjon, le lendemain.
Dungeons of Hinterberg a en plus la particularité de ne pas proposer les statistiques habituelles des RPG, puisqu’il faudra aussi veiller à augmenter son taux de détente ou de divertissement, en choisissant un cadre bucolique pour passer l’après-midi plutôt que de parcourir un donjon, ou en passant la soirée au cinéma plutôt qu’avec d’autres habitants. De quoi nous sortir un peu du cadre imposé par le genre dungeon-crawler pour nous immerger un peu plus dans la vie de Luisa.
Dans l’ensemble, Dungeons of Hinterberg est une très belle aventure. En plus de son cadre, avec des décors apaisants et colorés, et de sa direction artistique réussie, le jeu de Microbird Games propose une aventure variée et généreuse, grâce à ses combats, ses énigmes, ses pentes à dévaler en snowboard et ses personnages secondaires qu’il faut apprendre à connaître. Un jeu parfait pour passer l’été au frais, à découvrir dans le Game Pass.