Décryptage

Metroid : histoire et liste de tous les jeux de la licence

16 avril 2024
Par Armand
Metroid : histoire et liste de tous les jeux de la licence

Parmi les licences Nintendo, Metroid est à la fois l’une des plus mythiques, mais également l’une des plus obscures. Bien qu’elle n’ait jamais été un véritable succès en termes de ventes depuis sa création, la saga Metroid incarne une authentique pierre angulaire dans l’histoire du jeu vidéo. Revenons sur l’histoire de cette série culte.

Metroid

© Nintendo 

Une génése tourmentée 

Commençons par le début, Metroid est une série de jeux vidéo d’action-aventure prenant place dans un univers de science-fiction. Le système de jeu s’articule autour de la recherche d’items dans de vastes zones labyrinthiques et une évolution progressive de l’équipement afin de découvrir de nouveaux chemins au fil du jeu. Initialement, le titre « Metroid » provient des termes « métro » en références à l’aspect clos des niveaux, aussi étroits que les tunnels de métro, et « androïd » du fait que le personnage que l’on contrôle était d’abord prévu pour être un robot, détail sur lequel nous reviendrons plus loin. La contraction des deux termes a donc donné le nom « Metroid ». L’univers du jeu met en scène Samus Aran, une chasseuse de primes qui protège la galaxie contre les pirates de l’espace, une entité cherchant à dominer les plus dangereuses créatures de la galaxie, les Metroïdes. Ces créatures, récurrentes à chaque jeux de la licence, ont donc supplanté le sens original du titre.

Créé par Yoshio Sakamoto et développé par le studio Nintendo R&D1, le tout premier opus de la licence Metroid sort sur NES en 1986 avec une consigne très claire, cibler un public plus âgé que celui auquel Nintendo est habitué. Pour cela, le jeu se voudra difficile, solitaire, et sans aucun élément coloré ou rassurant comme en contenaient Super Mario Bros ou Donkey Kong. Ici, le joueur arpente des couloirs sombres, jonchés d’obstacles et des créatures aliens.

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Très fortement inspirés des deux premiers films de la saga Alien, les développeurs introduisent moult allusions à la saga cinématographique, le plus marquant d’entre tous est le nom de l’antagoniste principal « Ridley », en hommage à Ridley Scott, le réalisateur du premier film Alien. Metroid premier du nom, installe donc les fondations de la franchise. Une exploration minutieuse, des items qui améliorent l’arsenal et permettent au joueur de débloquer de nouveaux chemins, et surtout la révélation finale sur l’identité du personnage que l’on incarne. En toute fin de jeu, nous pouvons effectivement voir notre personnage, jusqu’alors en armure, retirer son équipement et se dévoiler sous son apparence féminine. Une idée des développeurs souhaitant offrir une fin marquante au joueur de l’époque. Samus Aran fut donc la toute première héroïne principale de l’histoire du jeu vidéo.

Hélas, le jeu a également connu un développement houleux. De l’aveu de Yoshio Sakamoto lui-même, le premier Metroid a été conçu en un temps record à cause de la pression exercée par Nintendo sur les équipes de création. En conséquence, le jeu fut totalement bâclé sur la fin, les équipes n’ayant pas le temps de terminer certains niveaux ou boss.

Tout cela fait que le jeu peine à faire l’unanimité lors de sa sortie. Trop difficile, sombre ou mal conçu, de nombreuses critiques émergeront de la presse spécialisée. Toutefois, le jeu s’écoulera à 2,5 millions d’exemplaires dans le monde, ce qui parait peu face aux 6,5 millions du premier opus de The Legend of Zelda sorti la même année, mais honorable face aux autres jeux de la NES. Un premier opus en demi-teinte donc, mais qui aura droit à une suite cinq ans plus tard.

Metroid 2 Return of Samus sort sur Gameboy en 1991. Toujours développé par le studio Nintendo R&D1, le jeu se voudra encore plus difficile que le précédent. Davantage de recherches, davantage d’ennemis et toujours plus de dédales tortueux, le tout limité par les capacités technique de la Gameboy, font que Metroid 2 connaîtra un succès encore plus modeste que son prédécesseur. L’avenir de la saga semble des plus ternes, mais c’est sur la console Super Nintendo (Super NES) que la licence Metroid va connaître son heure de gloire.

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Super Metroid fait, encore aujourd’hui, office de référence dans le monde du jeu vidéo. Avec une conception plus aboutie, un gameplay plus varié et une technique solide, le développement du jeu ne fut pas de tout repos pour les équipes du studio R&D1. Toujours dirigé par Yoshio Sakamoto, Super Metroid se veut plus beau, plus jouable, plus vaste et plus ambitieux que les deux opus précédents, tout en obéissant à la consigne principale de la licence, à savoir conquérir un public plus mature. Avec des monstres baveux aux plaies béantes, un habillage sonore plus oppressant, des décors plus réalistes et angoissants, Super Metroid sera presque considéré comme un jeu gore pour Nintendo. Toutefois, autant d’ambitions ont coûté cher, très cher à la firme japonaise qui voit les coûts de développement du jeu exploser à mesure que celui-ci progresse. L’annulation pure et simple du projet a maintes fois été envisagée, mais face à Sega, principal concurrent de Nintendo, qui lorgnait également sur les joueurs plus âgés, Nintendo ne pouvaient se permettre de laisser le champ libre. Les retards se multiplient et une évidence se dessine rapidement, Super Metroid ne sera jamais rentable.

C’est en 1994, jour de la sortie du jeu, que les craintes se confirment. Avec seulement 1,42 million de copies vendues, Super Metroid est l’opus le moins vendu de la franchise, deux fois moins que Metroid premier du nom. En revanche, il obtient rapidement un immense succès d’estime tant sa qualité est reconnue par absolument tous ceux qui s’y sont essayés. Tant et si bien que le jeu apportera deux révolutions majeures au jeu vidéo. La première, le genre du MetroidVania. Rares sont les jeux pouvant se targuer d’avoir innové au point de créer un genre à part entière. Comme son nom l’indique, ce genre de jeu provient de la licence Metroid et Castlevania (qui n’a en réalité que peu d’influence dans le genre en question), dans lesquels le joueur arpente des niveaux labyrinthiques à la recherches d’items lui permettant de progresser. La seconde révolution est celle du speedrun. En effet, Super Metroid contient un chronomètre intégré qui indique au joueur le temps qu’il a mis pour terminer l’aventure. Selon le temps pris pour finir le jeu, le joueur aura droit à une image de Samus sans armure de plus en plus détaillée à mesure que le temps total est bas. Cela encourage donc les joueurs à optimiser leur parcours tout au long du jeu afin de le terminer le plus rapidement. C’est en partie ainsi que naît la discipline du speedrun dans les jeux solos, jusque-là cantonnée aux jeux de courses.

Premier passage à vide

Malgré le succès critique, les ventes absolument catastrophiques du jeu, en constant déclin depuis le second opus, auront raison de la patience de Nintendo et la licence Metroid sera mise en pause pendant 7 ans.

De 1995 jusqu’à 2001, aucun opus ne la licence ne verra le jour. La franchise ne sera pas présente sur Nintendo 64, soit une génération de consoles entière. Tandis que bons nombres de licences vont passer à la moulinette de la 3D alors en pleine expansion, Mario, Zelda, Donkey Kong, Mario Kart, Pokemon, Star Fox etc. Yoshio Sakamoto justifiera cette absence en disant qu’il est trop tôt pour créer un jeu Metroid en 3D, les différents partenaires que Nintendo avait envisagés pour s’occuper d’un tel projet avaient tous refusé, estimant que faire mieux que Super Metroid était impossible. Cette élégante flatterie cache en réalité un constat bien plus pénible. Malgré la qualité de Super Metroid, le jeu avait connu des ventes désastreuses, ce qui décourageait d’emblée n’importe quel studio. À cette époque, un jeu 3D était un projet coûteux, et Nintendo n’était pas la marque préférée des studios lorsqu’il s’agissait de jeu 3D, contrairement à leur concurrent Sony, qui accueillait bien plus de titres du genre.  

Avec l’absence de Metroid sur Nintendo 64, l’avenir de la licence semble scellé, Sakamoto allant même jusqu’à dire que Super Metroid était l’épisode de conclusion de la trilogie initiée sur NES en 1986.

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© Nintendo

Un retour triomphal

Mais alors que tout semblait perdu, l’an 2000 vient bouleverser l’avenir de la licence. Deux jeux Metroid sont annoncés, un opus 3D, sur lequel nous reviendrons rapidement, et un opus 2D sur Gameboy Advance, la légendaire console portable de Nintendo. Toujours produit par Yoshio Sakamoto, ce projet, intitulé Metroid Fusion, fait directement suite à Super Metroid. Le jeu suit la tendance du moment, à savoir offrir une histoire bien plus linéaire que les précédents volets. Une décision qui sera plutôt mal accueillie par les fans de la première heure. Toutefois, le jeu, encore une fois de grande qualité, ne sera pas une véritable réussite commerciale. Avec 1,6 million d’exemplaires vendus, Metroid Fusion fait mieux que Super Metroid, mais pas assez pour incarner une résurrection de la licence. Cette résurrection arrivera cependant bien vite, avec Metroid Prime, premier opus 3D de la franchise, sorti le même jour que Metroid Fusion.

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Avant de parler de Metroid Prime, il nous faut revenir quelques années en arrière afin d’en comprendre la naissance qui est loin d’être reluisante. Nous sommes en 1998 et il est clair pour Nintendo que les partenaires tiers ne veulent pas travailler sur une licence aussi risquée que Metroid. La firme nippone va donc innover. Pour cela, elle s’aventure au Etats-Unis et recrute une équipe d’à peine 100 personnes qui vient tout juste de se monter, Retro Studios. Composées de nombreux anciens salariés de chez Valve (Half-Life) ou ID Software (Doom), les équipes n’ont encore jamais travaillé ensemble sur un projet, tout est à construire. Nintendo leur donne d’emblée un cap précis, à savoir créer des jeux 3D pour leurs différentes licences, afin de séduire le public occidental. C’est pourquoi, dès la fondation du studio, les équipes se voient confier plusieurs projets importants, et se retrouvent vite débordées par la masse de travail. Dans l’impossibilité de recruter davantage de monde, le petit studio fera de son mieux pour s’organiser et travailler efficacement sur lesdits projets. Lorsque soudainement, Nintendo change d’avis et décide d’annuler purement et simplement les projets en cours afin de se concentrer sur un seul et unique projet, Metroid Prime, le premier opus 3D de la franchise. Naturellement, ce revirement a grandement diminué les besoins humains de Retro Studios, qui n’avait plus à gérer plusieurs projets. C’est pourquoi Nintendo a contraint le studio a renvoyer une grande part de ses effectifs, afin de diminuer les coûts de production du jeu. Un début chaotique, voire horrible, pour un jeu qui marquera un tournant pour la licence Metroid.

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Metroid Prime sort en novembre 2002 sur la Nintendo Gamecube. Contrairement aux épisodes 2D, Prime n’est pas dirigé par Yoshio Sakamoto, qui n’était que peu enthousiaste à l’idée d’un jeu Metroid en 3D. Le projet a donc été confié à Kenzuke Tanabe. En dépit de sa création mouvementée, le jeu est un chef d’œuvre, tout simplement. Jeu d’action-aventure à la première personne, Metroid Prime brille dans le moindre de ses aspects. Tout d’abord esthétique, grâce à des environnements variés, détaillés, immersifs et fidèles à l’atmosphère des opus 2D. L’habillage sonore est également irréprochable, entre musiques originales et réinterprétations de thèmes mythiques des opus 2D, l’immersion au sein de cet univers est permanente. Outre ses qualités esthétiques, le jeu est également acclamé pour son gameplay. Alors que les jeux à la première personne étaient souvent synonymes de nervosité (Doom, Quake ou Unreal Tournament), Metroid Prime innove avec une approche avant tout basée sur l’exploration. Bien que les différents boss apportent leur lot de dynamisme, le jeu est savamment découpé entre exploration, combat et observation.

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Retro Studios a également su transposer en 3D le caractère labyrinthique inhérent à la franchise. Le level-design est ingénieux sans jamais être complexe, permettant aux plus néophytes d’arpenter les différents environnements sans jamais être bloqués. Un succès sur tous les points faisant de Metroid Prime l’un des meilleurs jeux vidéo jamais sorti. Conséquence d’une telle réussite, le jeu se vend bien ! Avec 3 millions de ventes, Metroid Prime devient l’opus le plus vendu de la licence, ce qui apporte un nouvel espoir sur la franchise qui semble bien partie pour renouer avec le succès sur la durée. Metroid Prime devient en effet une licence à part entière sous la direction de Kensuke Tanabe, en parallèle des opus 2D toujours entre les mains de Yoshio Sakamoto.

Seconde traversée du desert

Suite au succès du premier volet, une suite à Metroid Prime est évidemment mise en chantier très rapidement. Galvanisées par la réussite de Prime, les équipes de Rétro Studios redoublent d’efforts pour réaliser un second opus encore meilleur. Hélas… la joie aura été de courte durée.

Le deuxième volet des aventures 3D de Samus Aran sort en novembre 2004 sur GameCube, et les ventes sont à nouveau très mauvaises, voire catastrophiques, le jeu peine à dépasser le million de ventes. L’engouement du premier opus a rapidement disparu. Les critiques presse demeurent néanmoins excellentes, le jeu bénéficie encore d’un grand soin de la part de Retro Studios ayant offert un jeu encore plus complet que son prédécesseur, mais les joueurs ayant voulu s’essayer à Metroid Prime premier du nom, n’ont pas souhaité réitérer l’expérience avec Metroid Prime 2 Echoes.

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Cet échec s’explique également par le faible nombre de GameCube vendues à travers le monde. La console n’est en effet pas un grand succès pour Nintendo, en particulier face à l’écrasante Playstation 2 de Sony. C’est pourquoi, Nintendo donne une dernière chance à la licence et demande à Retro Studios de conclure sa trilogie sur Wii.

Avant cela, Nintendo souhaite installer la licence sur Nintendo DS, autre console portable mythique de la firme japonaise. Pour cela, ils initient le projet Metroid Prime Hunters, un épisode moins ambitieux et d’une qualité modeste, développé par Nintendo Sofware Technology. Hélas, le jeu ne rencontre pas le succès. Malgré les 150 millions de Nintendo DS vendues, Metroid Prime Hunters dépassera de très peu le million de ventes. Nintendo accuse le coup, et compte sur le troisième opus 3D de la licence pour rattraper cette déconvenue.

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Metroid Prime 3 Corruption voit donc le jour en 2007 sur la Nintendo Wii. Une machine avec un lancement prodigieux, la console est bien installée auprès du public, des conditions excellentes pour que le jeu séduise ! Pourtant… c’est un nouvel échec pour la licence. Le jeu dépasse péniblement la barre du million de ventes une nouvelle fois. Un échec d’autant plus frustrant pour Retro Studios qui avait, une nouvelle fois, effectué un travail d’orfèvre. Après Metroid Prime 1 et 2 qui misaient beaucoup sur l’exploration, Prime 3 met l’accent sur l’action, sans pour autant négliger l’exploration. Le rythme y est bien mieux géré et l’aventure se diversifie infiniment plus que dans les deux précédents opus, un jeu de grande qualité. Malheureusement, Metroid Prime 3 Corruption ne trouve pas grâce aux yeux des joueurs.

Deux échecs consécutifs, c’en est trop pour Nintendo qui décide de se passer des services de Retro Studios pour cette licence. Malgré le travail acharné du studio texan, Nintendo lui retire Metroid et le charge de se focaliser sur d’autres franchises moins ambitieuses, telles que Donkey Kong. Ce changement pousse le studio à renoncer à la moitié de ses effectifs, réduisant encore davantage les équipes, le studio n’est plus que l’ombre de lui-même. C’est en 2010 que Nintendo envisage d’externaliser la licence chez d’autres développeurs. Après plusieurs mois de recherches, ce sont les équipes du studio Team Ninja qui, en collaboration avec Nintendo, vont travailler sur un nouveau volet Metroid, intitulé Metroid Other M. Un opus qui n’appartient pas à la licence des Prime. Il s’agit cette fois d’un jeu 3D à la troisième personne, à mi-chemin entre les ambitions de Prime et les racines 2D des premiers opus. Un mélange habile qui pâtit toutefois du caractère linéaire du scénario, qui annihile totalement l’exploration, une caractéristique pourtant essentielle à la franchise. Malgré des critiques plutôt positives, le jeu divise très fortement les fans qui sentent que Nintendo commence à s’égarer avec cette licence.

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Metroid Other M parvient à écouler 1,3 million d’exemplaires seulement. L’échec de trop, comme après Super Metroid en son temps, Nintendo décide de mettre la licence en pause pour une durée indéterminée. Nous sommes en 2010 et il faudra patienter 6 longues années avant que la licence ne revienne de la pire des manières…

Après 6 ans d’absence, les fans de Metroid commencent à désespérer de retrouver la licence. Nintendo annonce alors un partenariat avec le studio Next Level Game (Luigi’s Mansion ; Mario Soccer) pour un tout nouvel opus de la saga Prime, nommé Metroid Prime Fédération Forces, prévu pour la Nintendo 3DS. L’espoir renaît alors, mais il est bien fugace. Alors que la licence dormait depuis 6 ans, Fédération Forces vient arracher aux fans leurs dernières bribes d’espérance. Le jeu s’éloigne de tous les éléments essentiels à la licence. Terminé l’aventure solitaire dans des environnements clos, Fédération Forces est un jeu en coopération dans lequel Samus Aran n’est pas la protagoniste ! Les joueurs se sentiront presque offusqués par une telle proposition et bouderont très fortement ce titre, qui ne passera même pas la barre des 300 000 exemplaires. Un véritable fiasco pour Nintendo qui ne sait plus quoi faire de cette licence.

Une nouvelle résurrection 

Alors que tout semblait perdu, c’est lors de l’E3 2017, à la surprise générale, que Nintendo annonce 2 nouveaux projets Metroid. Tout d’abord Metroid Prime 4… eh oui ! Un nouvel opus de la série Prime est en développement ! Coup de tonnerre pour Metroid qui ressuscite une deuxième fois, après son premier retour fracassant en 2002. Le second projet est un remake de Metroid 2, sorti sur gameboy en 1991.

Du fait de son incapacité à développer un jeu Metroid 2D ou 3D en interne, Nintendo n’a d’autres choix que de se tourner vers des studios partenaires. Un an plus tard, l’entreprise annonce une collaboration avec la jeune équipe espagnole du studio MercurySteam, qui avait effectué un travail exceptionnel avec Castlevania Lord of Shadow 1 et 2. Le projet consiste en un remake de Metroid 2, prévu sur 3DS pour l’année 2017. L’opus original, Returns of Samus, devient Samus Returns, un joli jeu de mots pour marquer le retour de la chasseuse de prime sur le devant de la scène après 7 ans d’absence.

Avant de parler plus en détails du remake Samus Returns, il est important de parler du fan-remake de Metroid 2 intitulé AM2R (Another Metroid 2 Remake). Développé par Milton Guasti, un programmeur argentin, le projet lui a pris plus d’une dizaine d’années. Il a recréé seul l’intégralité du jeu original avec un nouveau moteur et de nouveaux assets graphiques. Un travail titanesque qui a été bloqué le jour même de sa sortie par Nintendo. Hasard de calendrier, Guasti a achevé son projet alors que le développement du remake officiel de Metroid 2 battait son plein. Nintendo, connu pour sa rigidité en termes de droit d’auteur n’a donc pas hésité à bloquer le fan-game dès sa sortie. Une mésaventure acceptée sans contestation par Milton Guasti, parfaitement conscient des risques de blocage. Cependant, AM2R est toujours disponible en ligne aujourd’hui.

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Metroid à son Prime

Le remake officiel Samus Returns, sorti le 15 septembre 2017, permet à la licence de revenir sur le devant de la scène. Avec des ventes correctes, le jeu est bien accueilli par la presse et par les joueurs. Après toutes ces années loin de la licence, Yoshio Sakamoto, producteur principal du titre, est fier qu’un opus de Metroid renoue avec le succès, aussi modeste soit-il. Cette première réussite donnera alors de l’inspiration à Nintendo pour déterrer un projet vieux de plus de 15 ans, Metroid Dread, un nouvel épisode 2D.

Revenons d’abord sur l’origine du projet. Les premières rumeurs sur un opus dénommé Metroid Dread ont vu le jour en 2005, alors que des insiders laissaient entendre qu’une suite à Metroid Fusion était en développement chez Nintendo. Plus tard, en 2007, c’est directement sous la forme d’un easter-egg (référence cachée) dissimulé dans Metroid Prime 3 Corruption que le jeu fera à nouveau parler de lui, dans un texte discret disant : « Mise à jour du rapport d’état d’expérience : le projet Metroid Dread approche les étapes finales de son achèvement ». Les rumeurs étaient bel et bien fondées, puisque c’est en 2021 que Yoshio Sakamoto avouera que le jeu était en chantier. Il dira également que les limites technologiques de l’époque ne permettaient pas aux équipes de réaliser l’ensemble de leurs ambitions. Seulement, cette raison semble peu plausible, car le développement de Dread était encore actif en 2007, date à laquelle Metroid Prime Hunters sur DS et Metroid Prime 3 Corruption sur Wii venaient de signer 2 échecs consécutifs pour Nintendo. Il est donc plus probable que la firme Nippone ait délibérément interrompu le développement du jeu afin d’éviter une troisième déconvenue.

En 2021, la donne a changé. La Nintendo Switch se vend prodigieusement bien, Samus Returns est une réussite et la collaboration entre Nintendo et MercurySteam se passe au mieux. Tous les indicateurs sont au vert pour qu’un nouvel épisode de la franchise voie le jour, ce qui va être le cas le 8 octobre 2021.

Metroid Dread, toujours développé par le studio MercurySteam, sort sur Nintendo Switch et c’est un véritable succès ! Pour la première fois de la franchise, le jeu parvient enfin à accomplir l’objectif initial fixé par Nintendo depuis le tout premier volet, attirer un public plus large. Grâce aux ventes gigantesques de la Switch, davantage de joueurs se laissent tenter par le titre. Les retours sont unanimement positifs, la presse comme les joueurs acclament la qualité du jeu. Metroid Dread se distingue des autres opus 2D par sa nervosité. Comme toujours, Nintendo a su s’adapter aux tendances actuelles, fini le calme et l’exploration minutieuse. Dread se veut bien plus nerveux et orienté action que ses aînés, offrant ainsi un gameplay des plus agréables manettes en main sans pour autant délaisser l’exploration. Samus court, glisse, saute, esquive et attaque de manière plus fluide que dans n’importe quel autre épisode de la licence. Toutes les actions sont fluides, rendant les enchaînements de mouvements jouissifs sur l’ensemble de l’aventure.

Metroid Dread

© Nintendo

Enfin, après 40 ans d’existence, la licence Metroid trouve le succès auprès du public. Avec plus de 3 millions de ventes, Metroid Dread est le volet le plus vendu de la franchise ! Un retour triomphal très encourageant pour la licence et ses nombreux fans.

Un avenir radieux 

Qu’en est-il de la suite ? Depuis l’annonce de Metroid Prime 4 en 2017, le jeu a subi un reboot complet de son développement en 2019. Alors que Bandai Namco était initialement chargé du projet, Nintendo a décidé de confier le jeu à nul autre que… Retro Studios, les développeurs originaux de la saga Prime. Après de nombreux recrutements à des postes stratégiques jusqu’en 2022, le studio Texan semble aujourd’hui être dans la dernière ligne droite du développement du jeu, bien que nous n’ayons qu’une seule image du titre depuis 2017. Après les déboires qu’avait connus Retro Studios, les doutes étaient nombreux quant à sa capacité à gérer un tel projet, notamment en termes de savoir-faire, puisque les équipes avaient été dépossédées de la licence depuis 12 ans. Mais c’est en 2023, que le studio va prouver au monde entier qu’il n’a rien perdu de son talent.

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© Nintendo

Lors du Nintendo Direct de février 2023, la firme Nippone annonce soudainement un remaster du premier opus de Metroid Prime, signé par Retro Studios et disponible le jour même de l’annonce ! Une surprise totale, d’autant plus lorsque l’on voit la qualité du titre. Bien qu’il n’y ait pas d’ajout de contenu par rapport au jeu de 2002, Retro Studios n’a pas fait les choses à moitié. Le studio a remodélisé et actualisé l’entièreté du jeu de base, lui conférant des graphismes et une technique moderne, ce qui est plus que rare pour un remaster. Ce gap technique était tout ce qui manquait au jeu pour le rendre définitivement parfait. Un véritable exploit qui permet au public de découvrir ou redécouvrir cette merveille vidéoludique.

Metroid Prime Remaster a aussitôt dissipé les inquiétudes des plus sceptiques. Depuis maintenant 6 ans, Metroid Prime 4 n’a pas donné la moindre nouvelle, et avec l’arrivée prochaine d’une nouvelle console Nintendo, l’impatience des fans ne cesse de grandir.

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Malgré ses nombreux échecs commerciaux, la licence Metroid n’a jamais livré un mauvais opus (à l’exception de Fédération Forces). Yoshio Sakamoto prend soin de sa licence depuis maintenant 40 ans, tout comme Kensuke Tanabe en charge de la saga Prime. Révolutionnaire et innovante, la licence Metroid n’a pas fini de nous surprendre !

La liste des jeux principaux Metroid

  • Metroid (1986) Arcade, NES
  • Metroid II : Return of Samus (1992) Game Boy
  • Super Metroid (1994) SNES
  • Metroid : Fusion (2002) Game Boy Advance
  • Metroid : Other M (2010) Wii
  • Metroid Dread (2021) Nintendo Switch

La liste des jeux Metroid Prime

La liste des jeux remakes Metroid

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