Tantôt adorables, redoutables, festifs, nocifs, attachants, tordants ou effrayants : les jouets sont une source d’inspiration sans fin pour l’univers du cinéma. A l’approche des fêtes de fin d’année, on ne résiste pas à l’idée de se remémorer ces films qui font la part belle à l’imaginaire, à la tendresse et à l’humour… ou pas ! Puisque « joujou » ne rime pas forcément avec « tout doux », on décrypte les liens entre les jouets et le cinéma.
Dans l’univers des jouets
Commençons par l’une des sensations cinématographiques de l’année 2023 : la sortie du film Barbie au cinéma. Ou comment réinventer l’univers girly et acidulé de la célèbre poupée Mattel ! Si la marque de jouets avait déjà dépoussiéré sa mascotte ces dernières années, le film y ajoute une dimension décalée, iconique et un brin féministe (bien que cet adjectif ne fasse pas l’unanimité concernant le film Barbie). Dans tous les cas, un énorme succès commercial porté par la talentueuse Margot Robbie.
Dans un univers plus enfantin, La Grande Aventure Lego explosait le box-office en 2014, dans un film d’animation absolument irrésistible. Ou comment Emmett, adorable personnage qui aime surtout ne pas faire de vagues, se retrouve bien malgré lui pris dans le feu d’une intrigue incroyable, entre Batman, le sorcier Vitruvius, le maléfique Lord Business et la craquante Cool Tag… Quelques années plus tard, le Batman Lego a d’ailleurs eu droit à son film, tout aussi réjouissant.
Grand public toujours, ce sont certainement les films d’animation Toy Story qui rendent le plus bel hommage cinématographique à l’univers des jouets. Les dessins animés mettent en scène Woody, cowboy chouchou de « son » humain Andy, mais aussi Buzz L’éclair, Rex le dino rigolo, et une ribambelle d’autres amis en plastique et en tissu. La franchise a traversé les générations et reste une valeur sûre pour un bon moment cinéma et pop-corn en famille.
Plus enfantins, les films Cars ont fait débouler les petits bolides sur grand écran, d’abord en 2006, puis 2011 et 2017. Dans le premier opus, Flash McQueen, petite voiture de sport assoiffée de gloire et de vitesse, se retrouve en panne d’essence dans un village loin de tout en bordure de la route 66… Après une bonne période de déprime, l’occasion de se faire de nouveaux amis, et de revoir sa façon d’envisager le bonheur et la réussite !
Des jouets vers les films
Dans les années 80 et 90 en particulier, les marques de jouets ont l’idée de lancer, en parallèle de leurs figurines, des animes pour la télé, afin de booster les ventes. C’est le cas des Transformers, des G.I. Joe et autres Tortues Ninja. Une génération et quelques plus tard, les jouets passent sur grand écran : citons la série de films Transformers réalisés par Michael Bay avec leur cohorte d’explosions et d’effets spéciaux. Tortues mangeuses de pizzas comme G.I.’s ont eu droit eux aussi à leur version cinématographique.
Des hommes et des jouets
De nombreux films mêlent les univers des jouets et celui des humains, soit avec un mélange d’animation 3D et de prises de vue réelles, comme dans Playmobil, Le Film, soit en insérant les jouets dans un univers de prime abord réaliste.
C’est le cas du film Jumanji. Ce qui n’était au départ qu’un jeu de plateau inoffensif retrouvé dans un grenier se révèle être un jeu incontrôlable. Un film culte pour toute une génération, porté par le génial Robin Williams. La suite, sortie en 2019, est tout aussi jubilatoire avec un casting irrésistible : Jack Black, Dwayne Johnson et Kevin Hart notamment.
Quelques mois après la sortie du premier Jumanji sort La Course au jouet, certainement LE blockbuster de Noël par excellence. L’enjeu du film ? Le Turbo Man, le dernier joujou à la mode, que Howard (Arnold Schwarzenegger) a oublié d’acheter à son fils pour Noël. S’ensuivent des scènes plus rocambolesques les unes que les autres, avant que (attention spoiler) le petit garçon ne comprenne que son plus beau cadeau, c’est que son père soit un vrai héros. L’esprit de Noël, tout simplement.
Deux ans plus tard, en 1998, le film Small Soldiers nous raconte une histoire de jouets qui prennent petit à petit l’ascendant sur les humains qui les entourent. Une histoire de science fiction, à l’époque, qui nous semblerait aujourd’hui légèrement prémonitoire avec la thématique de l’intelligence artificielle !
Autre incursion remarquée du monde des jouets dans celui des humains, pour un public un peu plus averti : Ted, un ours en peluche qui vit avec son meilleur ami John. Les deux sont copains comme cochons, ce qui n’est pas pour faciliter la vie sentimentale de John. D’autant que Ted cultive son esprit graveleux et tendancieux, ce qui ne pousse pas vraiment John vers le haut… Le film de Seth MacFarlane ‘et sa suite, Ted 2) bouscule les codes en renversant les rôles : la peluche est tout sauf mignonne, et c’est bien par elle que les ennuis arrivent.
Des peluches pas mignonnes, passons à présent aux poupées carrément effrayantes… Eh oui, les jouets pour petites filles ont une fâcheuse tendance à inspirer les créateurs de films d’horreur. Annabelle et Chucky en sont certainement les plus célèbres, la première dans l’univers des films Conjuring et la seconde, semblant se décliner à l’infini ou presque.
Mais aussi…
Il existe toutes sortes de relations entre les jouets et le cinéma. Certains films ont créé des personnages tellement emblématiques qu’ils sont ensuite devenus des jouets. C’est le cas de nombre de dessins animés Disney ou Pixar avec des personnages iconiques comme les poissons Polochon ou Nemo ou les monstres rigolos de Monstres & Compagnie. Quant aux Minions, d’abord personnages secondaires des films d’animation Moi, Moche et Méchant, ils ont carrément décroché leurs films, à base de « banaaaaana » et autres gimmicks inénarrables.
Certains jouets sont devenus des films, dans un tout autre genre. C’est l’histoire de la création du film Mars Attacks! par Tim Burton. Le réalisateur britannique s’est inspiré d’un jeu américain de cartes à collectionner dans les années 60, qui racontait l’histoire d’une invasion martienne sur Terre. Seule la possession de l’ensemble des cartes permettait de comprendre l’ensemble de l’intrigue.
Pour terminer ce tour d’horizon des jouets et du cinéma, citons Le Jouet, un film de Francis Veber sorti en 1976. L’histoire touchante d’un journaliste au chômage qui se fait embaucher en tant que jouet humain pour satisfaire les caprices d’un enfant trop gâté. Un remake du film, Le Nouveau Jouet, est sorti en 2022, plaçant cette fois Jamel Debbouze sous blister.