40 ans. 40 ans et 24 albums que Philippe Geluck nous régale avec ses blagues potaches, ses calembours inspirés et les aphorismes absurdes de son Chat. La sortie récente du « Chat et les 40 bougies » est l’occasion parfaite de demander au matou et à son créateur de nous parler de leurs coups de cœur et autres souvenirs culturels.
Le Chat est-il cinéphile ?
Philippe Geluck : Euh… je n’y ai jamais pensé ! Il a bien fait plusieurs gags sur le cinéma mais je ne le vois pas s’installer dans une salle et regarder un film entier.
Il a un film culte ?
J’imagine qu’il choisirait un titre ou une histoire qui tourne autour de son espèce. Le Chat avec Jean Gabin et Simone Signoret, Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica, Une vie de chat ou Fritz the Cat de Robert Crumb…
Et le vôtre ?
Annie Hall de Woody Allen. Avec la merveilleuse Diane Keaton et un Woody Allen au somment de son art. À la fois drôle et touchant.
Un film qui remet en cause vos certitudes ?
21 grammes d’Alejandro Iñarritu. L’âme pèserait-elle 21 grammes ? Difficile pour un athée profond de se dire que quelque chose puisse nous survivre.
Une réplique inspirante ?
La tirade du nez dans Cyrano. Parce qu’elle démontre qu’avec humour et autodérision on parvient à déstabiliser les fâcheux.
Le film plaisir coupable ?
Une femme peut en cacher une autre, parce que Roger Hanin, Miou Miou et Eddy Mitchell y sont délicieux et que je marche à chaque fois en passant du rire aux larmes. Et à chaque fois aux mêmes moments.
Une série qui vous a interpelé ?
Fauda parce qu’elle raconte depuis quelques années l’actualité tragique que nous vivons actuellement.
Un générique qui surpasse, d’après vous, tous les génériques ?
C’est le générique d’un film des Monty Python qui est interminable, dans lequel à un moment ils disent que l’équipe chargée du générique s’est fait renvoyer et remplacer par une équipe mexicaine, etc.
Voilà !
Un acteur disparu avec qui vous auriez adoré converser ?
Marilyn Monroe, à qui j’aurais voulu dire comme elle me bouleverse et me fait rire…
Et un chat célèbre ?
Bastet, la divinité égyptienne ! J’aurais voulu savoir comment elle s’est débrouillée pour qu’on parle d’elle plusieurs millénaires plus tard. C’est le fantasme de tous les artistes qui rêvent de postérité.
Le livre qu’on lit ou qu’on dit avoir lu pour se la raconter ?
À la recherche du temps perdu. Certains me disent que ce n’est pas une perte de temps, bien au contraire. Et pourtant, je n’y suis pas encore arrivé.
Quel genre de musique conseillerait le Chat ?
Tout Mozart, tout Bach, tout Vivaldi, tout les Beatles, tout Leonard Cohen et tout Brassens.
Et ceux qui vous sont chers ?
Les mêmes.
Un morceau fétiche ?
Stabat Mater de Vivaldi, parce que l’athée que je suis touche là au divin.
Le premier album acheté dans votre vie ?
C’était le premier 33 tours de Leonard Cohen, Songs of Leonard Cohen.