Et c’est au tour de l’écrivain Maxime Chattam, dont le nouveau roman Lux vient de paraître aux éditions Albin Michel, de passer « en rayon » pour L’Éclaireur ! En sa compagnie, on parle cinéma, série, musique et littérature évidemment. C’est parti !
Le film qui vous a fait basculer dans le monde des adultes ?
Maxime Chattam : Stand by me, de Rob Reiner. Le film parle de ce moment qui, dans la réalité, est intangible, de bascule entre l’innocence de l’adolescence et la cruauté crue du monde adulte. Ce sont des gamins qui partent à la recherche d’un corps, le côté « on joue à se faire peur », aventures… et face au fameux corps, ils réalisent que la mort n’a rien de divertissant. C’est la claque. Ça, et le périple pour l’atteindre. Une merveilleuse allégorie du passage de l’enfance à l’âge adulte.
Le classique que vous faites semblant d’avoir vu mais ce n’est toujours pas fait ?
Orange Mécanique ! J’ai vu la première moitié adolescent, j’ai trouvé ça méchant, faussement malin, creux, et j’ai abandonné. J’ai retenté il y a quelques années, et je n’ai pas trouvé ça beaucoup plus pertinent. Je suis bien conscient que c’est mon avis subjectif et que c’est moi qui suis dans le faux, mais je n’y arrive pas. J’ai toujours trouvé que Kubrick détestait les femmes dans ses films, et habituellement je me raccroche à tout ce qu’il raconte autour, et je me laisse emporter pour me dire que j’ai tort. Là, je n’y arrive pas. Je le trouve gratuit. Vain. Mais il faut que je regarde la fin pour changer d’avis !
Le film crise de rire ?
Je ne crois pas en avoir un car, pour moi, c’est surtout une question de contexte. Avec des amis, en soirée, dans un esprit festif, il est plus simple de se laisser aller à rire, parfois avec peu, ou n’importe quoi… Mais je garde une tendresse pour les films de Louis de Funès.
Le film crise de flippe ?
The Descent ! Quelle ambiance ! Qu’on ait peur du noir, qu’on soit claustro, ou qu’on ait peur des monstres, de la trahison, du désespoir… tout y est ! Je l’adore. Petit bijou. Adolescent, j’avais aussi un peu la pétoche avec Simetierre de Mary Lambert. Je l’ai vu au cinéma à sa sortie, j’avais 13 ans. J’avoue qu’ensuite je regardais les chats gris avec méfiance ! Mais quelle ambiance…
Une réplique qui vous inspire ?
“And the rest is silence”. Dernière réplique d’Hamlet par Kenneth Branagh. Chef d’œuvre ! Cette phrase, en fin, c’est magnifique.
L’artiste avec qui vous auriez aimé dîner ? De quoi auriez-vous parlé ?
Mark Twain. Pour qu’il me raconte son Amérique et que je lui demande pourquoi il n’a pas davantage écrit sur Tom Sawyer. Il avait tant de choses à dire encore avec ce personnage… Sur l’enfance, l’âge adulte, sur l’époque.
La série qui compte plus que les autres ?
Une seule ? Mais c’est impossible ! Game of Thrones parce que c’est la première fois qu’on fait de la Fantasy à la télé avec les moyens, et le ton, adulte, qu’elle mérite. Mais The Shield autrefois m’avait mis une claque énorme dans le genre policier-mature. X-Files parce que c’est toute mon adolescence ! Et Columbo parce que c’est mon enfance !
Le meilleur générique de série ?
Friends ! I’ll be there for you…
Un personnage de série qui vous ressemble ?
J’aimerais vous dire Magnum mais mes amis vous diront Monk !
Le livre pour se la raconter ?
Sapiens de Yuval Noah Harrari. Parce que c’est tellement riche d’informations passionnantes qu’on peut en ressortir n’importe quand, et avoir l’air intelligent… mais beaucoup moins que l’auteur, brillant. Un livre à lire absolument lorsqu’on s’intéresse à l’être humain.
Le livre qui vous a fait entrer en littérature et vous a donné envie de lire et… d’écrire ?
Le Seigneur des Anneaux de Tolkien. Le goût du rêve, de l’évasion. Et des mots.
Écrire en musique : oui ? non ?
Oui ! Parce que c’est un cocon pour s’isoler avec ses idées. A condition de sélectionner la bonne musique, celle, sans parole, qui correspond à l’atmosphère de ce qu’on va écrire. J’ai plus de 1000 musiques de films chez moi, et j’alterne, selon les besoins, pour trouver la/les bonne.s à chaque fois que j’écris. Je conseille même de lire en musique !
Votre album culte ?
J’hésite entre Clandestine d’Entombed, groupe de death metal suédois des années 90, et le live de David Gilmour à Pompei pour l’émotion. La base, c’est la guitare quand même…
Le morceau qui vous donne la pêche ?
The Power of love de Huey Lewis bien sûr ! C’est la BO de quel film ? Alors ? Retour vers le Futur bien sûr !
Le premier album acheté dans votre vie ?
Skyscraper de David Lee Roth. Génial. Du rock californien qui donne de l’énergie, qui met de bonne humeur !
Votre BO de film préférée ?
The Village de James Newton Howard. La partition de violon est envoutante, pleine de mystère, de mélancolie… Je peux l’écouter en boucle. J’adore écrire avec.
Votre dernier craquage à la Fnac ?
Des disques vinyles ! Coltrane, Greta Van Fleet et Funkadelic. Que de la bonne musique !