Liam Gallagher, trublion britpop, sort un nouveau live

Liam Gallagher, frère ennemi

Le 1er juin dernier, pour la promotion de son nouvel album (Council Skies), Noel Gallagher donnait un concert sur BBC 2. Il reprenait là une chanson mancunienne culte, Love Will Tear Us Apart de Joy Division. Quelques minutes plus tard, son Liam Gallagher de frère commentait sur X (alors baptisé Twitter) : « Je dois encore m’excuser, au nom de ma famille, pour cette version blasphématoire et lamentable de Love Will Tear Us Apart de Joy Division ». 

Un exemple, parmi tant d’autres, de l’art de l’ironie que Liam exerce envers son frère. Le chanteur d’Oasis et son guitariste de frangin ont vu leur destinée commune se séparer à Rock en Seine, à la suite d’une énième bagarre, à l’été 2009. Depuis lors, c’est la guerre ouverte.

L’histoire avait pourtant bien commencé : la fratrie Gallagher soit deux lads de Manchester (et fans de Man City), pétris d’habitus dignes de hooligans (à commencer par la consommation de bières, le côté bagarreur, l’envie de se frotter à des rivaux comme Blur, mais aussi le besoin de revanche sur la société), avait réussi à mettre un low kick dans la fourmilière britpop. Liam, chaussant ses lunettes, chantant bras dans le dos des hymnes de stades (Supersonic, Live Forever, Acquiesce) concoctés par son frère, en studio d’abord (Definitely Maybe, (What’s the Story) Morning Glory) puis à l’occasion de concerts d’anthologie, a secoué toute la scène britannique d’alors. 

Liam Gallagher, des groupes au solo

Participant à quelques projets parallèles, dont une voix pour Death in Vegas, Liam Gallagher constitue le membre le plus traditionnel d’Oasis, préférant le rock’n’roll pur et dur aux pas de côté de son frère. Après sept albums, le chanteur recrutera d’ailleurs ses trois plus récents compagnons au sein d’Oasis (Gem Archer, Andy Bell, Chris Sharrock) pour fonder sa propre formation, Beady Eye. Malgré une certaine bonne volonté, la magie n’opérera pas, et les deux albums produits par ce groupe, Different Gear, Still Speeding et BE recevront un accueil moins positif que ceux écrits en parallèle par Noel Gallagher avec ses High Flying Birds. 

Vedette du rock britannique, figure des tabloïds britishs eu égard à ses nombreuses idylles, enfants dans le dos et autres aventures sans lendemain, longtemps comparé à John Lennon côté charisme, Liam Gallagher se lancera finalement en studio en 2017, après trois ans de silence musical. Avec son premier opus seul, As You Were, puis Why Me ? Why Not (notamment défendu par le clip d’Once, avec pour guest Eric Cantona), l’homme se replace parmi les chanteurs les plus rock, et les plus revivalistes, de la scène mondiale.

Liam Gallagher, un homme de live

S’il n’a que très peu évolué en trois décennies de succès, Liam Gallagher conserve une aura intacte en live. Capable d’assumer, à lui seul, tout le poids émotionnel d’un concert, il délivre aujourd’hui, en solo, autant d’énergie sinon plus que par le passé en live. Disposant d’un égo nettement suffisant pour tenir la barre, le garçon s’entoure aujourd’hui de musiciens-amis, qui savent mettre en valeur sa voix éraillée caractéristique.

Ces derniers temps, outre son disque studio C’mon You Know en 2022, Liam Gallagher a d’ailleurs livré plusieurs très bons disques ou vidéos live. Les fans se souviennent de son livestream donné sur la Tamise, en plein confinement, fin 2020, et qui a abouti à l’album Down By The River Thames. Quelques mois plus tôt, il avait déjà participé à un Mtv Unplugged parfaitement exécuté, où il mêlait en acoustique ses titres solos et des bangers d’Oasis. L’an dernier, il retrouvait la terre de Knebworth, où Oasis avait donné son plus grand live en 1996, pour donner un immense concert, cette fois en solo : ce Knebworth 22, désormais disponible en CD et en vinyle, donne une belle idée de la cure de jouvence façon Liam Gallagher, l’homme qui a réussi à ne pas vieillir malgré une vie pour le moins rock’n’roll !