Élémentaire, sur nos écrans ce 21 juin, a la lourde tâche de faire revenir les studios Pixar au firmament du box-office international, après quelques déconvenues. Quitte à user d’un scénario reprenant des idées de Pixar précédents et de certains Disney. Élémentaire, mon cher Watson ?
Faire revenir le public dans les salles
Depuis Toy Story premier du nom, le studio Pixar, racheté par Disney, a toujours brillé au box-office et glané de nombreux Oscars. Mais depuis ces dernières années, le studio à la lampe qui sautille a connu quelques déceptions : En avant, dont le lancement n’avait pas été spectaculaire, a écopé d’une exploitation ramassée pour cause d’épidémie de Covid et les trois films qui lui ont succédé (Soul, Luca et Alerte rouge) ont été privés de salles de cinéma à travers le monde, pour se contenter d’une place (certes, de choix), dans le catalogue de la plateforme Disney+. Quant à Buzz l’Éclair qui signait le retour du studio sur grand écran, ce fut un petit échec public, ne rapportant « que » 226 millions de dollars à travers le monde. Pete Docter, à qui l’on doit Monstres et Cie, Là-haut, Vice-versa et Soul, directeur artistique de Pixar depuis 2018, tente avec Élémentaire, de faire retrouver la recette du succès au studio. Même si pour ce faire, il a fallu reprendre des ingrédients déjà bien connus du public.
Plusieurs Pixar et Disney en un
Element City, ville peuplée de personnages issus des quatre éléments (eau, air, feu, terre) voit son harmonie menacée quand Flam, être de feu, tombe amoureux de Flack, composée d’eau. Une histoire d’amour impossible à la Roméo et Juliette, mais aussi une ode au partage et à l’égalité entre tous. Ôtez les éléments et mettez à la place des animaux et vous obtiendrez Zootopie. Sauf qu’ici, point d’enquête policière, mais une quête de soi et du vivre ensemble, quelles que soient ses origines. Comme Encanto, la Fantastique Famille Madrigal ? Oui, un peu : ces derniers succès Disney prônent également la tolérance en un seul et même lieu, en dépit de ses différences. Quant au graphisme des personnages, il rappelle furieusement celui des émotions de Vice-versa (dont une suite est au programme) ou celui des âmes dans Soul. Deux êtres que tout oppose qui vont finir par s’entendre et s’aimer en dépit des difficultés ? Il y a du Wall-E là-dessous, du Raiponce et même du Toy Story (Woody et Buzz viennent de deux univers différents et deviendront les meilleurs amis du monde).
Un succès élémentaire ?
Pete Docter a confié les rênes du film à Peter Sohn qui fut le réalisateur du Voyage d’Arlo (auparavant, seul échec commercial de Pixar) mais aussi et surtout, le scénariste du Monde de Nemo et des deux Indestructibles. Les images sont éblouissantes (notamment le rendu de l’eau et de l’univers aquatique, qui était déjà une des prouesses de Luca il y a deux ans), les personnages sont attachants et l’humour, tout feu tout flamme, bourré de jeux de mots reprenant les quatre éléments. Le casting vocal français a aussi misé sur des stars (Adèle Exarchopoulos et Vincent Lacoste) et le film a bénéficié d’un coup d’envoi en fanfare, en étant présenté en clôture du dernier Festival de Cannes. Son démarrage américain est pour le moment timide, mais il risque de surfer sur un bouche-à-oreille globalement positif durant tout l’été. Un futur succès élémentaire ?