Phénomène quasi exclusif à la K-Pop, la logique de « sous-unité » permet à des portions de groupe K-Pop d’écrire leur propre histoire. Alors que vient de sortir cette semaine le disque Second Wind de BSS, trio composé de trois membres de Seventeen, retour sur cette pratique à la mode dans le monde de la K-Pop.
Super Junior : les sous-unités prennent le pouvoir
Au milieu des années 2000, alors que la K-Pop n’a pas encore le poids international qu’elle détient aujourd’hui, le nom de Super Junior est sur toutes les lèvres au Pays du Matin calme. Le public coréen s’est en effet pris de passion pour le boys band composé de 12 membres, depuis son apparition en 2005. Sous contrat chez SM Entertainment, la joyeuse bande aura bientôt l’un des plus gros palmarès dans les cérémonies de récompenses musicales là-bas. Mais elle est aussi pionnière avec le concept de « sous-unité », dont la paternité revient à leur label.
En effet, quelques mois seulement après leurs premiers singles, trois membres forment Super Junior-K.R.Y., d’après les initiales de leurs noms de scène, Kyuhyun, Ryeowook et Yesung. Dans un premier temps, ils enregistrent une chanson pour la bande originale du drama Hyena. Leur succèdera en 2008, Super Junior-H, composé cette fois de six membres, et où apparaît à nouveau Yesung. Comparée à K.R.Y., la musique de la sous-unité H s’avère plus humoristique et joyeuse que le trio.
Super Junior a généré plusieurs autres sous-unités spécialisées, comme Super Junior-T, dédiée à la sortie de musique « trot », soit le genre le plus traditionnel de la K-pop. Avec Super Junior-M (pour « Mandarin »), le groupe invente encore une autre forme de recomposition d’effectif : réservé aux membres du groupe ayant des origines chinoises, Super Junior-M se destine au marché de l’Empire du Milieu et cartonnera dès son premier concert à Pékin en 2008. Enfin, Super Junior-D&E, composé de Donghae et Eunhyuk, inaugure l’ère des sous-unités à deux membres (voir Big Bang ci-dessous), et fera un tabac au Japon au milieu des années 2010.
Big Bang : les sous-unités vont par deux
Dans le sillage de Super Junior, le concept de sous-unités va séduire d’autres labels, qui appliqueront le principe de diviser les ensembles musicaux en plusieurs sous-ensembles au fil des combinaisons possibles. Les raisons d’un tel découpage sont variées : telle major souhaitera mettre en avant les membres les plus charismatiques au sein d’une sous-unité « all-star », d’autres utiliseront au contraire l’aura d’un seul membre pour que ses fans découvrent en même temps ses compagnons au travers d’effectifs plus restreints. Enfin, la recombinaison permet aussi de développer des affinités musicales et vocales dans des projets plus spécialisés que les collectifs larges, par définition plus généralistes.
Big Bang, apparu à la fin des années 2000, fera recette en explorant deux combinaisons de son line-up. Quintette célèbre sous cette forme, la formation voit la naissance de deux projets en sous-unités, et en duo. G.D. x Taeyang, rassemblant les deux stars de Big Bang, chantera plusieurs singles, tandis que G.D. & T.O.P. met l’accent sur le caractère hip-hop des deux membres, rappeurs dans l’âme et première vraie signature « urbaine » du label YG Entertainment à l’époque.
Exo : des sous-unités pour chaque marché
SM Entertainment, après avoir lancé la carrière de Super Junior, manifesta son goût pour les sous-unités, en lançant en 2011 un boys band typiquement K-Pop mais avec une particularité : dès son origine, les douze membres d’EXO étaient répartis en deux groupes, six interprètes étant dévolu au marché coréen (les Exo-K) et les six autres aux auditeurs chinois (les Exo-M). Ce concept permettait ainsi de défendre les mêmes titres, mais chantés dans deux langues différentes. Promotion et concerts se trouvaient ainsi scindés en deux, du moins dans les premiers temps du groupe. Rapidement, en effet, l’unité Exo-M devait voir la moitié de ses membres partir, et c’est en tant qu’Exo réuni, et à dominante sud-coréenne, que la formation est devenue l’une des plus célèbres unités K-Pop au monde.
NCT : le concept de sous-unités à son paroxysme
Avec vingt-trois membres, NCT est aujourd’hui l’une des formations K-Pop les mieux garnies de la planète. Le concept de « Neo Culture Technology », lancé il y a sept ans, demeure un modèle de casting : prévu sans nombre de membres prédéfinis, l’ensemble s’est fait connaître au travers de différentes sous-unités : NCT U, à effectif tournant, a été la première à se lancer, avec six interprètes, avant que NCT 127, au son plus urbain, ne soit dévoilé. En 2018, WayV, dédié au marché chinois, démarrait sa carrière, tandis que NCT Dream, une division où se côtoient les membres les plus jeunes d’NCT, parvenait au succès. À l’image du collectif, les sous-unités ne cessent d’abonder : ce printemps, NCT Japan s’adressera aux fans de K-Pop chantée en nippon, montrant que la source n’est pas prête à se tarir !
Seventeen : une nouvelle division, BSS
Depuis leurs débuts, les membres de Seventeen appartiennent à une « team », afin de séparer les rappeurs des danseurs et des chanteurs. Mais ces « Hip Hop Team », « Vocal Team » et « Performance Team » se rassemblent sur scène et en studio. Aussi, la vraie première sous-unité de Seventeen à naître est BSS. Rassemblant DK, Hoshi et Seungkwan, et venant de sortir Second Wind, ce trio formé en 2018 permet une direction musicale plus resserrée. De quoi continuer à crédibiliser le concept de sous-unité, qui offre une vraie diversité aux ténors de la K-Pop contemporaine.