Après un épisode à succès sorti en 2019, la licence Fire Emblem revient en ouvrant le bal des jeux Nintendo de 2023. Licence connue pour ses combats tactiques, elle fait apparaître des héros différents à chaque jeu. Cependant, Fire Emblem Engage compte bien changer ça en mettant en scène divers personnages des opus précédents.
Sorti le 20 janvier 2023, nous avons eu la chance de tester Fire Emblem Engage sur Nintendo Switch.
Un scénario des plus classiques
L’histoire de Fire Emblem Engage est très banale lorsqu’on la regarde dans sa globalité. Au début du jeu, on voit le protagoniste et ses alliés au cours d’un combat, qui nous sert de tutoriel. Ce dernier est très facile, et met fin à la guerre qui semble faire rage.
Cependant, cette guerre a eu lieu il y a 1000 ans, et le scénario fait d’un coup un bon dans le temps. À ce moment-là, le protagoniste, surnommé le Dragon Divin, se réveille dans un monde en paix, et souffre d’une amnésie complète. Accompagné par les protecteurs du Dragon Divin, nous rejoignons la reine du royaume. Malheureusement, notre réveil a aussi réveillé les forces du mal, qui tentent de mettre la main sur un objet en notre possession : un anneau d’emblème. Ces anneaux sont au nombre de 12, et chacun d’eux renferme l’esprit d’un héros du passé, héros qui a été un des personnages principaux des jeux précédents de la série.
Ces forces du mal vont naturellement nous combattre, et dans le but de ramener la paix dans le monde, il faudra partir dans une conquête visant à les exterminer.
Par rapport au dernier opus Three Houses, qui proposait le choix de trois maisons et donc de choisir ses alliés, ses forces/faiblesses et son scénario, Engage n’apporte rien de particulier au scénario. L’histoire n’est aucunement changée par nos actions, et aucun choix ne nous est proposé concernant cette histoire. Le scénario est totalement linéaire et presque décevant lorsque l’on compare avec les autres tactical RPG comme Triangle Strategy ou même Three Houses. Néanmoins, le cœur des jeux Fire Emblem réside dans le gameplay, alors voyons ce qu’il vaut.
Du gameplay pour tous
Si les combats sont le cœur du jeu, ils ne représentent qu’environ la moitié du temps de jeu, voire moins. En effet, Fire Emblem Engage propose beaucoup d’à-côtés.
Dans un premier temps, parlons des combats. Ces derniers sont des combats tactiques en tour par tour dans lesquels il est possible de jouer avec tous les personnages ayant rejoints le groupe de notre héros. Après avoir sélectionné les personnages du combat et les avoir équipés, la bataille peut commencer.
Lors de notre tour, chaque personnage a la possibilité d’effectuer plusieurs actions, dans un certain ordre. Cela commence par le déplacement sur le champ de bataille, avec un système qui a été amélioré par rapport aux épisodes précédents. Alors qu’on se déplaçait sur un damier, ici on a l’impression d’être plus libre, du moins, lorsque le système fonctionne. Si dans les premières batailles il est agréable de se déplacer de cette façon, cela se complique par la suite à cause du nombre d’ennemis sur le terrains, et on retrouve l’ancien système avec une flèche partant du personnage jusque sa destination. Cela laisse une sensation bizarre à chaque fois, puisque la caméra n’a plus le même point fixe.
Une fois déplacé, c’est le moment d’effectuer une action. Cela peut être la consommation d’un objet comme les potions ou le soin ; une attaque contre un ennemi à portée (la portée varie en fonction des armes et du type d’attaque) ; attendre la fin du tour. Et pour les personnages équipés d’un Anneau d’Emblème, il est possible de fusionner avec l’esprit de l’anneau. Le personnage gagne alors en puissance, et possède de nouvelles attaques pour trois tours. Après cela, il faudra remplir la jauge adéquate afin de refaire une nouvelle fusion. Lorsque tous les personnages du groupe auront effectué leurs actions, place à l’équipe adverse, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’objectif soit accompli.
Si cela peut sembler très simple dans un premier temps, l’avantage numérique est généralement en faveur de l’équipe adverse, ce qui complexifie grandement les combats. De plus, il est possible de sélectionner différents modes de difficulté. La première, plus classique, sera la force et l’intelligence des adversaires, avec 3 niveaux de difficulté. Si cette dernière est trop élevée, il sera possible de la baisser après quelques heures de jeu. La seconde est une spécialité de Fire Emblem, puisqu’il s’agit de la mort définitive des personnages, à ne pas prendre à la légère puisqu’il est possible de perdre des personnages importants et puissants dès les premiers combats. Bien évidemment, cette option n’est pas modifiable après coup, ce qui accentue la tension des combats, et même de la préparation. Tout de même, il faut noter que le jeu nous met à disposition un item nommé le Cristal Draconnique du Temps, qui donne la possibilité de remonter le temps dans un combat, idéal pour rattraper quelques bêtises.
Et comme dans tous les tacticals RPG, on retrouve un système stratégique qui reporse sur le principe du pierre-feuille-ciseaux. Ici, un personnage utilisant une épée aura l’avantage sur un manieur de hache, qui aura l’avantage sur un utilisateur de lance, qui aura l’avantage sur un manieur d’épée. Tout comme un attaquant au corps à corps aura l’avantage sur un attaquant à distance. Si cela ne change pas les dégats, c’est au niveau de la risposte que ces avantages ont une importance, puisqu’après avoir subit une attaque, l’unité rispostera, donnant elle aussi un coup à l’assaillant. Utiliser l’avantage à bon escient permet d’empêcher cette risposte.
Avec toutes ses subtilités, le système de combat semble très complexe, mais est en réalité très abordable même pour les non-initiés au tactical RPG. Il faudra simplement sélectionner un niveau de difficulté modeste, avant de l’augmenter pour avoir plus d’enjeux dans les combats.
Une fois le combat terminé, place à une cinématique de fin de combat. Cette dernière est plus ou moins longue en fonction de l’importance du combat dans l’histoire principale, et laissera place à une petite phase d’exploration du terrain. Exploration est un bien grand mot puisqu’on se retrouve simplement sur le champ de bataille, à se balader librement, afin d’aller ramasser quelques collectibles, parler à nos acolytes de combat, ou encore adopter des animaux (on y reviendra).
Une fois l’exploration terminée, le jeu nous ramène à Somniel, une île céleste où le Dragon Divin a dormi durant le dernier millénaire, et que l’on a définie comme notre base. Ici, il est possible d’effectuer un grand nombre de choses, avant de repartir au prochain combat.
La préparation des prochains combats justement, avec une boutique d’armes, une boutique de consommables (soin, bâton magique, potion…), une boutique de matériaux pour la forge… En explorant un peu Somniel, on pourra trouver d’autres activités à faire ou de nouveaux endroits à visiter :
- La ferme, qui contient tous les animaux adoptés. Il est possible de sortir 5 animaux à la fois, et ces animaux sortis nous donneront des collectibles entre chaque combat, chaque animal donnant un objet spécifique.
- Le camp d’entraînement, qui permet de renforcer notre personnage pour le prochain combat. Cet entraînement se déroule sous la forme d’un mini-jeu très basique mais assez nostalgique.
- Le café, idéal pour augmenter l’amitié entre les personnages du groupe et ainsi débloquer de nouveaux pouvoirs.
- L’arène, qui fera gagner de l’expérience et ainsi augmenter les niveaux à un personnage sélectionné. C’est l’endroit idéal pour renforcer un nouveau personnage, qui sera généralement en dessous du niveau du Dragon Divin et de ses premiers alliés.
- La tour des épreuves. C’est l’endroit où il est possible de jouer et de mesurer son niveau sans prendre de risques concernant l’histoire. Trois épreuves y sont disponibles : Tourmente, où il faudra battre un maximum de combats à la suite pour gagner de grosses récompenses ; Relais, où il s’agit de coopérer avec des joueurs en ligne ; Multivers, où il est cette fois-ci question d’affronter des autres joueurs.
- Enfin, la salle des Emblèmes, salle où les emblèmes sont exposés. C’est aussi là que l’on peut créer des anneaux de liens, anneaux donnant quelques bonus de statistiques à son porteur, mais ne permettant pas la fusion.
Une fois la phase à Somniel terminée, un téléporteur au milieu de la place du village nous emmène vers le combat suivant, et la boucle est bouclée.
Fire Emblem est bien plus qu’un jeu de stratégie. Grâce à des niveaux de difficulté largement personnalisable, de nombreux à-côtés, tout comme un aspect de collection avec les anneaux de liens, tous les types de joueurs pourront trouver leur bonheur dans cet opus, sans oublier la grande présence des cinématiques, pour les joueurs avant tout attirer par la narration.
Une technique à la pointe
Maintenant, place à la partie technique du jeu. Pour rappel, le jeu est disponible uniquement sur Switch, soit sur une console datant de 2017. Généralement, on a donc des graphiques passés de mode, à la ramasse, et là… Ce n’est pas du tout le cas. En effet, que ce soit concernant les cinématiques dignes des animés du moment ou de la fluidité, aucun souci n’est à noter dans le jeu. Alors oui, on n’est pas dans un monde ouvert, ce qui rend le jeu moins gourmand que des jeux comme Xenoblade Chronicles 3 ou encore Pokémon Violet/Pokémon Ecarlate, mais le résultat est là : un beau jeu, qui plus est fluide.
Concernant la bande son, les musiques sont très bien choisies. Rien de bien extraordinaire, mais grâce à elles on comprend dans quelle phase on se trouve, que ce soit en exploration, durant une bataille importante, ou lorsqu’on se promène à Somniel. C’est ce que l’on demande aux musiques finalement. Et pour ce qui est des doublages, ils sont faits à la façon des JRPG, c’est-à-dire avec des voix anglaises surjouées, utilisant les mêmes tournures de phrases.
Grâce à ces outils, Fire Emblem Engage nous plonge complétement dans son univers, et nous incite à y rester. C’est d’autant plus agréable que, je le répète encore, chacun peut trouver son bonheur.
Globalement, j’ai adoré jouer à Fire Emblem Engage. Que ce soit au travers des combats où la réflexion est de mise à chaque action ou des moments plus calmes dans notre base, Engage offre tout ce que l’on demande à un jeu Switch. Et un autre point positif à ne pas négliger est le système des anneaux comportant les esprits d’anciens personnages. Un nouveau joueur ne sera pas perdu puisqu’il n’a pas besoin de connaître les jeux précédents, tandis qu’un ancien joueur de la série pourra retrouver ses héros favoris.
Les points positifs
– Des combats intenses
– Différents niveaux de difficultés
– Beaucoup d’à-côtés
– La présence d’anciens personnages
Les points négatifs
– Une histoire trop linéaire