Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde parle de ce film ou de cette série ? Vous ne connaissez pas cette fameuse réplique ou n’avez pas vu cette incroyable scène ? Pas d’inquiétude ! On vous aide à y voir plus clair et on vous explique pourquoi c’est culte. 40 ans après sa sortie, nous revenons aujourd’hui sur E. T., L’Extra-Terrestre, pour célébrer cet anniversaire et surtout, nous remémorer ses messages, si essentiels.
Un film intemporel qui parle aux enfants comme aux parents
E. T., L’Extra-Terrestre n’a laissé personne indifférent. Son immense succès l’a même élevé au rang du film le plus rentable pendant onze ans, après sa sortie en 1982. Après quatre Oscars obtenus en 1983, le film fait toujours autant son effet, et cette gloire repose sur beaucoup de facteurs bien pensés et une attention très dédiée à la symbolique des détails par Steven Spielberg. On y retrouve des références fortes et parlant à tous, à l’image de contes ou de fables qui plongent les lecteurs dans des réflexions parfois profondes, mais toujours riches en émotions. Les enfants comme les parents peuvent s’identifier aux histoires des personnages, et ressentir l’aventure de ces derniers de leur propre manière. Plusieurs points de vue sont mis en scène et ainsi peuvent aussi bien toucher et faire rêver les enfants, qu’inspirer et faire réfléchir les parents et adultes. Ainsi, sa visée universelle est un vrai succès et bien que plusieurs arguments et interprétations peuvent voir le jour après le visionnage de cette œuvre, certains points nous paraissent réellement nécessaires à l’explication de son statut de film culte.
Le casting constitué quasi-exclusivement d’enfants
D’abord, nous sommes touchés par la mise en scène de l’enfance, tant elle est gorgée de sentiments vrais, dévoués et donc importants. Cette crédibilité donnée aux enfants dans le film, qui sont finalement nécessaires à la morale de ce dernier, remet en perspective la rigueur réaliste des adultes. En effet, ici, la pureté du cœur d’Eliott (Henri Thomas enfant), qui accepte et accueille inconditionnellement E. T., est l’origine et la condition de possibilité de la grande amitié entre les deux personnages. L’amour est possible entre l’extraterrestre et l’enfant, seulement parce que l’enfant a cette aptitude à accueillir dans son cœur un ami qu’il adopte comme son égal, qu’il embrasse dans toute sa différence. Le pouvoir de l’enfant en tant que grande source d’amour est mis en évidence tout au long de l’histoire, mais en particulier dans la scène où E. T. est pleuré par Eliott sur son lit de mort, et ressuscite en même temps qu’une plante fanée lorsque le petit garçon lui dit « je t’aime ». L’enfance est alors interprétée comme une force, comme puissante source d’amour capable de combattre la mort. Mettre ainsi en scène les enfants comme des personnages principaux crédibles, importants et grands est très rafraichissant, touchant, et amène inévitablement à reconsidérer la légitimité que l’on accorde aux tout-petits, et constater que souvent on les en prive, à tort.
L’amitié entre Eliott et E. T. : une leçon de tolérance
Lorsqu’on parle de tolérance, la définition basique que l’on peut donner c’est le fait d’accepter la différence d’autrui, sans jugements ou discriminations. Dans ce film, la tolérance d’Eliott vis-à-vis d’E. T. dépasse largement celle que nous connaissons au quotidien. En effet, nous pouvons être mis au défi de tolérer la personnalité, les choix ou les attributs de quelqu’un même si on ne les partage pas, mais ce quelqu’un est au moins, toujours humain ! Eliott, lui, s’éprend de tolérance pour un être foncièrement différent, puisqu’il ne partage explicitement et a priori rien de commun avec lui : il ne se ressemblent pas, ne parlent pas la même langue et surtout, ne viennent même pas de la même planète, leurs environnements de vie sont radicalement différents. Le seul point commun semble être le fait d’être en vie, et d’être ouvert l’un à l’autre.
Grâce à cette tolérance qui prend le dessus sur la différence, et qui laisse naître un amour inconditionnel entre les deux personnages, tout ce qui écarte les deux amis semble superficiel : le physique n’a pas d’importance vu que les amis s’acceptent entièrement, ne se font plus peur et partagent ensemble leur quotidien, et les langages non plus car ils trouvent toujours des moyens de communiquer. La tolérance inconditionnelle est quelque chose de très fort, de parfois effrayant et trop exigeant, dont tout le monde n’est pas capable. Voir un enfant assumer cela sans retenue est touchant au plus haut point, et bien sûr, la scène de la séparation des deux amis lorsqu’E. T. retourne dans l’espace, sur le petit vélo d’Eliott, en a fait couler des larmes.
E. T. : un héros qui porte des messages forts et symboliques
E. T. est un héros singulier et surprenant. Difficile en effet de trouver plus différent et plus original à nos yeux, qu’un extraterrestre… L’image de l’extraterrestre est utile à la morale du film, puisque symboliquement, la figure de l’extraterrestre qui trouve son refuge auprès d’un enfant véhicule des messages philosophiques essentiels. L’extraterrestre symbolise d’abord l’étranger absolu. Il représente le grand Autre. Pourtant, Eliott s’en moque, il accueille E. T. dans son monde et son cœur, et ce dernier finit par s’y adapter et s’y plaire. La différence ne représente alors plus un obstacle au partage d’un quotidien et d’une amitié forte. Il nous montre qu’il est possible d’aimer, de vivre et ressentir le partage, avec quelqu’un dont la différence avec nous est totale. E. T. n’est alors plus l’inconnu effrayant ou dangereux parce qu’il ne nous ressemble pas, il est celui qu’on peut accepter, et avec lequel il est possible de partager des moments précieux de bonheur et de rires.
L’amour est dans le film plus fort que tout. Il est aussi bien plus fort de la différence qui devient sans importance, que de la mort puisqu’il ramène à la vie : il dépasse et bat le caractère éphémère de la vie. En cela, E. T. comme symbole de l’être aimé et accepté, s’inscrit dans un universel qui parle donc à tous : l’amour qui lui est porté et qu’il donne en retour est applicable à tous, et il est infini, puisqu’il est plus fort que la mort qui symbolise la fin.
Un film en avance sur son temps aux scènes marquantes
Il ne faut surtout pas oublier les effets spéciaux qui sont remarquables pour les années 80. Ces éléments techniques ont rendu possibles beaucoup de scènes cultes, en passant bien sûr par la scène du vélo, que l’on n’oubliera décidément jamais. La constitution du personnage de E. T. est elle-même impressionnante : la précision de chaque pli de sa peau est très détaillée et apparait bien réalisée à l’écran. Outre les exigences techniques et graphiques que ce film a su assurer, ses scènes sont marquantes par les émotions qu’elles nous ont véhiculées. Le suspense et la tristesse au moment où E. T. meurt et revient à la vie, le rire lorsque la petite sœur d’Eliott (interprétée par Drew Barrymore) aperçoit l’extraterrestre pour la toute première fois et crie d’effroi… Des scènes comiques, improbables et légendaires dans une histoire hors du commun. On retiendra surtout une grande leçon de vie, donnée par un être si petit.
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