Disponible sur MyCanal depuis le 28 avril 2022, la série Halo, dont la production est dans les tuyaux depuis de nombreuses années, a enfin dévoilé ses bonnes idées, qui pourraient aider à rendre les futures adaptations de jeux vidéo meilleures.
Franchise incontournable dans l’histoire des jeux vidéo, Halo est dans les petits papiers à Hollywood depuis bien longtemps. Au départ, c’est même un film, réalisé par Peter Jackson, qui était l’option privilégiée. Finalement, en 2013, on apprend qu’il s’agira d’une série, produite par Steven Spielberg, rien que ça.
Il faut dire que l’univers du jeu a tout pour attirer les pontes de l’industrie hollywoodienne, grâce à son esthétique brillante et son respect des codes du space opera, mêlant une géopolitique interplanétaire complexe à une interminable guerre forcément riche en action. Mais au regard des dernières adaptations de jeux vidéo au cinéma ou sur le petit écran, il y avait de quoi être inquiet. Pourtant, sans s’imposer comme une série incontournable de l’année, Halo a montré quelques bonnes idées à retenir.
Les libertés prises avec le scénario du jeu
Commençons par rappeler que ce n’est absolument pas le scénario du jeu qui a fait le succès de la franchise, mais bien son gameplay FPS purement addictif et sa capacité à nous projeter dans un univers dont on ne verra jamais le bout. En partant de ce constat, il valait mieux que les scénaristes s’autorisent quelques libertés. Et si le caractère plutôt grand public de la franchise a été conservé, avec une intrigue très simple à comprendre et des dialogues cousus de fil blanc, la série Halo se déroule dans une timeline différente de celle des jeux. Un retour au début de la guerre contre les Covenant qui permet de se plonger dans les origines du conflit, et de la recherche du fameux Halo, dont on ne dira rien de plus pour préserver le suspens.
Mais là où la série s’écarte vraiment du scénario du jeu, c’est à propos de son personnage principal, le Major 117. Humain génétiquement modifié pour devenir un soldat d’exception et dont les émotions ont été supprimées, John reste dans les jeux un personnage froid dans lequel les joueuses et les joueurs n’ont pas de mal à se projeter, tant il conviendra à tout le monde. Mais dès le premier épisode de la série, le voilà qui enlève son casque pour rassurer une jeune fille apeurée. Mieux encore, il enlève rapidement l’implant qui bloque sa sensibilité, en quête de son identité. Une profondeur nouvelle et bienvenue pour un personnage habituellement sans intérêt, qui ouvre à la réflexion sur des thématiques aussi complexes que le transhumanisme ou la morale.
Le fan service justement dosé
Adapter une saga de jeux vidéo à la télévision, c’est conquérir un nouveau public, qui n’a que vaguement entendu le nom Halo une fois de temps en temps ces vingt dernières années. Mais c’est aussi un cadeau aux fans de la première heure, qui attendent de retrouver ce qui a forgé leurs souvenirs. Et à ce petit jeu-là, la série Halo fait fort.
Si la première scène d’action est une véritable orgie de fan service, le dosage sera nettement plus fin et intelligent au fur et à mesure des épisodes. On y retrouve les armes, les véhicules, certains décors, mais surtout des sons absolument inoubliables. Lorsque notre Major 117 est sous le feu des Covenant, l’alarme de son armure qui vient le prévenir qu’il faut se mettre à l’abri nous rappelle à quel point le sound design de la franchise tout entière est une merveille, et qu’on ne s’en lasse toujours pas.
Au cœur de scènes d’action, par ailleurs très réussies, certains plans sont filmés en vue à la première personne. Un rappel au FPS évident qui réussit malgré tout à trouver sa subtilité, puisqu’il permet d’un seul coup de régaler les amoureux des jeux, tout en faisant comprendre au reste de l’audience qu’il y a bien un homme derrière cette armure. Ce qui aurait pu être un gadget kitch se révèle en réalité comme une vraie bonne idée, qui ajoute du dynamisme à l’action et qui sert un propos.
Oser le gore
Bien qu’ils mettent en scène une guerre atroce entre l’humanité et différentes factions aliens, les jeux Halo n’ont certainement pas traumatisé grand monde par leur violence. Une caractéristique qui aurait pu être conservée pour la série, elle aussi destinée au grand public. Mais force est de constater que le succès de Game of Thrones n’a pas échappé à la production, qui ne s’est pas privé d’ajouter une dose de gore véritablement bienvenue pour densifier l’aspect dramatique d’un tel conflit.
Dès la toute première scène, une bande d’adolescents partis à la recherche de drogue dans la nature se retrouve face à une invasion Covenant. Et à peine quelques secondes plus tard, leurs corps sont littéralement déchiquetés par les armes extraterrestres surpuissantes des ennemis jurés de l’humanité.
Une très belle introduction qui permet bien sûr de souligner la cruauté des méchants, mais qui annonce aussi que la série osera tout montrer. Et c’est là encore une très bonne idée, car sans ces effusions de sang, on aurait vite pu tomber dans un style Power Rangers relativement gênant.
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