Considérés comme les plus difficiles de l’histoire, les jeux de la série des Souls s’apprêtent à accueillir un petit nouveau, avec la sortie d’Elden Ring le 25 février 2022. Retour sur les plus belles histoires et anecdotes autour de cette série mythique.
Au début des années 2000, le studio From Software tourne en rond et ne parvient pas à trouver la formule pour terminer le développement de Demon’s Souls. Mais alors que débarque dans l’entreprise un certain Hidetaka Miyasaki, jusqu’alors responsable des comptes pour une entreprise américaine, tout va rapidement changer. Passionné à l’idée de s’attaquer à une licence médiévale-fantastique, et sans pression puisque le développement est alors au point mort, Miyasaki va imposer des idées qui n’étaient pas très populaires sur le marché des jeux vidéo. Un gameplay exigeant, un level design complexe et un niveau de difficulté très élevé feront de Demon’s Souls un jeu particulièrement remarqué par la critique.
De quoi donner du crédit au jeune développeur qui enchaînera avec trois jeux Dark Souls, sans oublier Bloodborne. Loin d’être de simples Die an Retry, les jeux Souls ont, en plus de leur difficulté marquante, une ambiance unique, particulièrement sombre et travaillée, qui leur permettra de devenir cultes. En 2022, le nouveau projet de Hidetaka Miyasaki est évidemment très attendu, d’autant qu’il a choisi George R.R Martin (auteur d’une certaine sage intitulée Game of Thrones) pour l’aider à l’écriture du scénario. Quelqu’un qui sait donc y faire en matière d’heroic-fantasy. Avant de pouvoir enfin mettre les mains sur Elden Ring, revenons sur les anecdotes les plus marquantes de l’histoire des Souls.
Le plus grand exploit de l’histoire de la série
Vous l’aurez compris, les jeux Dark Souls sont difficiles. Très difficiles. Un genre à part, qui trouvera son public, accro à la frustration générée par les morts en boucle, et dépendant de la fierté ressentie lorsque l’on arrive enfin au bout de l’aventure. Comme toujours lorsqu’une communauté se forme autour d’un jeu vidéo, la volonté d’être le meilleur parmi les autres anime un certain nombre de passionnés. Ceux-ci se fixent alors de nouveaux défis, avec du speedrun bien sûr, mais aussi d’autres challenges, comme finir le jeu sans mourir une seule fois par exemple. Plus dur encore, terminer le jeu et vaincre tous ses boss, sans avoir été touché une seule fois, par aucun ennemi. C’est ce que l’on appelle une run ABNH pour All Bosses No Hit, le graal des performeurs sur les Dark Souls.
L’un des meilleurs du monde à ce petit jeu, un certain SquillaKilla, est le premier à terminer Dark Souls 3 et Bloodborn en ABNH. De quoi lui offrir une certaine crédibilité dans la communauté, qui l’écoute religieusement lorsqu’il déclare qu’il est impossible de réitérer l’exploit sur Dark Souls 2. Avec ses 41 boss, le deuxième volet de la série est de très loin le plus long et le plus difficile, et il faudra compter une bonne dizaine d’heures de jeu à la suite, sans aucune erreur et en suivant des mouvements appris par cœur pour y parvenir.
Pas de quoi arrêter Otzdarva, un joueur espagnol qui décide de se dédier corps et âme à cet objectif. Dans le courant de l’année 2018, après des mois de travail intensif, à répéter indéfiniment les mêmes gestes aux mêmes endroits pour tenter de mémoriser la run parfaite, il passe tout près de l’exploit, et prend un coup d’épée de la part du dernier boss du jeu, après plus de 11h de jeu sans faire d’erreur. Un choc suffisant pour le décourager…
Mais plus d’un an plus tard, alors que des joueurs du monde entier tentent sans relâche de réaliser l’exploit, Otzdarva apprend qu’un joueur a réussi à terminer le jeu en encaissant seulement 4 hits. Impossible pour lui d’imaginer que quelqu’un d’autre pourrait y arriver avant lui, d’autant plus en exploitant ses propres stratégies qu’il a mis des mois à mettre en place. Il repart donc au combat.
Mais le temps presse. Au début de l’année 2019, toute la communauté Souls attend le prochain jeu de From Software, un certain Sekiro Shadows Die Twice, qui risque de retenir l’attention et d’invisibiliser la quête complètement folle de notre joueur espagnol. Mais le destin est bien fait, et le 21 mars 2019, la veille de la sortie de Sekiro, Otzdarva réussit le plus grand exploit de l’histoire de la série, et termine Dark Souls 2 en tuant tous les boss, DLC compris, sans avoir été touché une seule fois. Une histoire incroyable, que l’on vous encourage à découvrir plus en profondeur grâce à l’excellentissime vidéo de TheGreatReview, journaliste pour MGG et youtuber à ses heures perdues.
La run complète :
Cette fonctionnalité de Dark Souls qui a inspiré la création de la PS4
Cultes, les jeux Dark Souls ont évidemment marqué l’histoire des consoles sur lesquelles ils sont sortis. Mais aussi la création des suivantes. Dans une interview pour Playstation Blog en novembre 2013, Shuhei Yoshida, patron de Sony Entertainment, revient sur les jeux qui l’ont le plus marqué sur PS3. Evidemment, les jeux Souls ont retenu son attention, et une fonctionnalité originale a tout particulièrement retenu son attention.
Dans les jeux Dark Souls, il est possible de laisser un message, écrit à la craie dans certains lieux. Ces messages sont ensuite visibles par d’autres joueurs, et créent donc une connexion entre eux. C’est en considérant cet aspect si particulier du jeu, et l’incroyable activité de la communauté sur Youtube, grâce notamment aux challenges run dont nous avons parlé plus haut, que le boss de Playstation a pensé à la fonctionnalité Share, qui a finalement équipé toutes les PS4 à leur sortie. D’ailleurs, elle a encore été améliorée et approfondie sur PS5.
Comment Demon’s Souls est devenu Dark Souls
Si Demon’s Souls n’a pas été un énorme succès en termes de vente, son accueil par la presse spécialisée encourage les équipes de From Software à lancer le développement d’un deuxième opus. Mais rapidement, le studio rencontre des difficultés et décide de créer une nouvelle licence, en conservant ce qui a fait le succès de Demon’s Souls. Mais avant de s’appeler Dark Souls, le projet va avoir de très nombreux titres différents.
Le premier nom envisagé est Dark Race. Un nom rapidement abandonné, pour des raisons évidentes… Qu’à cela ne tienne, les équipes se rabâtent sur Dark Lord. Problème, ce nom est déposé. Troisième chance, après mure réflexion, From Software choisit… Dark Ring ! Un nom qui ne passera évidemment pas non plus, car pour nos amis britanniques, cette expression a une signification qui n’a clairement pas sa place sur une boîte de jeu vidéo. Et c’est ainsi qu’après quatre tentatives infructueuses, le studio a finalement fini par trouver le bon nom : Dark Souls. Comme quoi, ce n’était pas la peine de chercher bien loin.
La canette Heineken
Tous les jeux de la série Souls ont été explorés de fond en comble par les joueuses et les joueurs les plus passionné.e.s. De quoi constater que le souci du détail a véritablement animé les équipes de développement, particulièrement attachée à ce que l’univers soit cohérent, et qu’il exprime une certaine profondeur. Et dans un univers médiéval-fantastique, tout anachronisme viendrait ruiner l’expérience et le sentiment d’immersion… Ou faire sourire.
Dans la Tombe des Saints de Dark Souls 2, les joueuses et les joueurs les plus attentifs ont repéré, dans ce qui semble être une coulée de lave, le logo de la célèbre marque de bière Heineken. D’évidence simple easter-egg, ce qui ressemble à une canette Heineken planquée dans un bout de décor n’a pas empêché les forums autour du jeu de s’agiter pour y trouver une signification, dans des théories fumeuses qui font le bonheur de la communauté.
Un mode facile ?
A chaque sortie d’un jeu Souls, le vieux débat sur la difficulté et l’accessibilité des jeux vidéo refait surface. Faut-il offrir la possibilité à tous les types de joueuses et de joueurs de découvrir l’univers des Dark Souls en ajoutant un mode facile, ou bien faut-il « respecter » la vision des équipes de développement, pour qui l’exigeance du gameplay est un indispensable de l’expérience Dark Souls ?
S’il ne s’agit pas de répondre ici à cette épineuse question, force est de constater qu’à force de triturer le jeu Bloodborne dans tous les sens, certain.e.s ont trouvé le moyen de passer le jeu en mode « facile ». La méthode est simple : il suffit de laisser le jeu tourner pendant 12h de suite sans bouger. Dès lors, probablement à cause d’un bug de mémoire, l’intégralité des boss du jeu perdent une partie de leur « pattern », c’est-à-dire de leurs différents mouvements et attaques. Il devient alors beaucoup plus simple d’en venir à bout.