En 2009, le jeu League of Legends sort et devient le jeu le plus joué, reprenant le mode DotA de Warcraft 3. Après 10 ans de règne, Riot Games se diversifie et propose d’autres jeux étant déjà des réussites, comme Valorant, Teamfight Tactics ou Legends of Runterra. Retour sur l’histoire de Riot Games.
Les deux fondateurs de Riot Games
Riot Games a été fondé en 2006 par deux fans de jeux vidéo : Brandon Beck et Marc Merrill. Revenons pour commencer sur leur rencontre.
Brandon Beck était un étudiant modèle, capitaine de l’équipe de football de son école mais aussi très investi dans le scoutisme depuis son enfance. Un personnage parfait de série américaine. Durant son temps libre, Marc aime aussi les jeux vidéo et les jeux de rôle, notamment le célèbre JDR Donjons et Dragons.
Marc Merrill quant à lui n’est pas spécialement bon à l’école, c’est plutôt un élève assez discret. Il adore le business et se dirigera donc vers des études spécialisées dans le commerce. Lui aussi est passionné par les jeux vidéo en tout genre, principalement les jeux en ligne afin d’affronter et se mesurer à d’autres joueurs.
C’est lors d’un camps d’été que ces deux personnes vont se rencontrer. Tout deux venant de Los Angeles, ils commencent à parler ensemble et se trouver des points communs, dont leur passion pour les jeux vidéo. C’est donc tout naturellement qu’ils vont rester en contact après ce camps d’été et jouer ensemble à plein de jeux en ligne, tels que Counter Strike, StarCraft, World of Warcraft… mais c’est leur passion pour un jeu de Blizzard, Warcraft 3, ou plutôt un mode de jeu créé par un joueur sur le jeu, qui va les mener à fonder Riot Games.
En effet, après avoir passé un grand nombre d’heures à jouer sur le mod DotA (Defense of the Ancients) du jeu Warcraft 3, Marc et Brandon ont vu comme beaucoup d’autres joueurs les défauts principaux du mode de jeu, à savoir de la latence mais aussi un système de matchmaking inexistant. De plus, Marc voit un potentiel inexploité : les hardcores gamers.
Voici les mots de Brandon Beck, pour le documentaire League of Legends : les origines :
«On ne veut pas acheter une boîte, jouer au jeu et le finir en 30 heures. Si le mode multijoueur en ligne du jeu est assez intéressant, on veut y passer des centaines d’heures. Des milliers d’heures. On veut se mesurer aux autres joueurs de la communauté. […] On voulait créer une entreprise qui se concentrait à 100% sur les joueurs hardcore, que d’autres voyaient comme une minuscule niche »
Les deux amis vont donc avoir une idée, à savoir créer un jeu comme DotA. C’est donc tout naturellement que Riot Games est créé en 2006.
Riot Games devient chinois
Dès 2011, Riot Games n’appartient plus à ses deux fondateurs Marc et Brandon puisqu’une entreprise rachète la majorité des parts de l’éditeur (plus de 90%). En effet, le géant chinois Tencent a vu le potentiel de League of Legends, et a décidé de racheter la quasi totalité de l’entreprise, qui lui cèdera en 2015 les derniers pourcentages qui n’appartenaient pas à Tencent.
Pour présenter brièvement Tencent, c’est une entreprise chinoise spécialisée dans les services digitaux et spécialement dans les publicités en ligne. Aujourd’hui Tencent possède donc Riot Games à 100%, mais ce n’est pas le seul éditeur du groupe chinois, puisque deux autres éditeurs très connus lui appartiennent. Tout d’abord Supercell détenu à 100% également, qui est un géant des jeux mobiles avec des jeux possédant chacun des millions de joueurs comme Clash of Clans, Clash Royal et Brawl Star. Ensuite il y a Epic Games, l’éditeur du jeu phénomène Fortnite, qui est détenu à 40% par Tencent.
Malgré ce rachat, l’esprit des fondateurs est resté présent, et Riot Games garde une proximité avec ses joueurs dans le but de proposer le meilleur service et les meilleurs jeux possibles.
L’histoire de League of Legends
On ne peut évidemment pas parler de Riot Games sans parler de League of Legends, le seul jeu de l’éditeur jusqu’en 2019. Revenons donc sur l’histoire du jeu, principalement sa création.
Trouver des investisseurs
Au début du projet, Riot Games devait convaincre des investisseurs afin de financer le projet. Pour cela, Marc et Brandon se sont rendus à San Francisco afin de présenter une ébauche du jeu à Steve Snow. Ce dernier est producer, c’est-à-dire qu’il juge si le jeu a des chances de marcher, afin de le promouvoir auprès des possibles investisseurs providentiels (c’est-à-dire des investisseurs privés et non des entreprises).
Une fois arrivé à San Francisco, les deux fondateurs de Riot Games étaient tellement impatients de montrer leur travail à Steve Snow qu’ils n’ont pas pu attendre pour lui présenter la version démo. Voici ce qu’à dit Steve Snow lors d’une interview :
« Marc et Brandon m’ont montré le jeu dans la rue à San Francisco. Il a posé son ordinateur sur un kiosque à journaux et on a essayé cette démo technique très basique, comme le gameplay. Rien n’était fluide. L’interface était mauvaise, le design aussi. Mais ils avaient accompli davantage en trois mois que certaines entreprises qui payaient des sommes incensées. J’ai trouvé ça très intéressant. »
Riot Games n’a donc pas eu de mal à trouver des investisseurs, ce qui a permis de financer le projet qui va mettre 3 ans avant de voir le jour.
Les bases du jeu
League of Legends est donc un MOBA basé sur le mod DotA de Warcraft 3, et reprend dans les grandes lignes les règles du jeu, à savoir des parties avec deux équipes de 5 joueurs qui s’affrontent sur une même carte. Le but est de détruire le Nexus adverse qui se situe dans la base ennemie. Tous les joueurs incarnent un seul personnage choisi au début de la partie, qui évoluera au fil du match. La carte est toujours faite de la même manière, trois routes qui entourent une forêt remplie de monstres : la Jungle.
Là où Riot va devoir se diversifier, c’est sur les personnages. Le mod DotA étant sur le jeu Wartcraft 3, il profite du très vaste et complexe univers de Warcraft. Ces personnages appartiennent de ce fait à Blizzard, et ne peuvent logiquement pas être utilisés par Riot.
Pour cela, Riot doit créer des personnages à partir de zéro. Ces personnages vont être basés sur la culture populaire, le folklore et les légendes, tout en essayant de les différencier au maximum. Le mot d’ordre pour la création des personnages est le suivant : les joueurs doivent voir un personnage et se dire « Stylé, je veux jouer ce champion ». Au lancement du jeu en 2009, il y avait 40 champions dans le jeu contre 157 fin 2021.
Aux alentours des années 2009, une norme commençait à s’installer en Europe et en Amérique : les jeux vidéo sont destinés à être joués sur console, et sont donc payants à l’achat. Les versions PC sont de plus en plus rares et restent payantes aux même prix que les jeux consoles. Cependant, Riot Games ne voit pas les choses de la même manière. En effet, ils ciblent un public jusqu’alors délaissé, et il est donc tout naturel que les modèles économiques classiques ne correspondront pas pour attirer les hardcores gamers.
League of Legends va donc sortir gratuitement et être un free-to-play. La question est donc : comment Riot Games va gagner de l’argent ? Voici une anecdote que Steve Snow a raconté lors d’un interview à propos des skins de personnages.
« En réunion, on parlait d’Annie, de ses sorts de feu, et on a parlé d’Annie bleue qui utiliserait des sorts de givre. On imaginait réduire la vitesse d’attaque d’Annie polaire et augmenter ses dégâts pour compenser. Et on voyait que Steve Feak n’était pas enthousiasmé.
Brandon lui a dit : « Tu ne dis rien. Qu’en penses-tu ? »
Et Steve répond : « Ça ne me plaît pas, mais je ne saurais pas dire pourquoi. »
Brandon répond : « Ce n’est pas satisfaisant ? »
Steve répond : Voilà, ce n’est pas satisfaisant. » »
Suite à cette discussion, Chris Enock, directeur marketing de Riot Games a ajouté :
« On a décidé assez tôt qu’on ne vendrait pas de puissance. Nous ne voulions pas que la personne la plus riche l’emporte. Certains disaient qu’on abandonnait la certitude de gagner des millions pour une expérience dont on ignorait combien elle rapporterait. »
C’était donc décidé, League of Legends serait un jeu gratuit avec uniquement des cosmétiques à acheter et cela suivra Riot Games par la suite. Ce système économique sera d’ailleurs la mode beaucoup plus tard, avec notamment le jeu d’Epic Games Fortnite.
Malgré un système bien défini, il y a eu quelques problèmes à la sortie du jeu. Une semaine avant la sortie officielle, il était possible d’acheter des skins de champions, du moins en théorie. En effet, lors d’un test de la boutique, où seulement 500 joueurs se sont connectés, la boutique a littéralement planté et aucun joueur n’a pu acheter de skin. Il fallait donc prendre une décision et là où tous les éditeurs auraient tout simplement fermé la boutique le temps que les bugs soient résolus, Riot a décidé de faire totalement l’inverse : rendre tous les skins gratuits en attendant, faisant passer ça pour une « fête de lancement ». Après six semaines de travail acharné, la boutique est enfin prête et l’éditeur commence alors à gagner de l’argent. League of Legends est alors officiellement lancé !
Le succès du jeu
Sorti en Amérique et en Europe dès le début, League of Legends a connu des problèmes de connection dû à des serveurs saturés, des listes d’attente de plusieurs heures ou encore la boutique en ligne qui cessait de fonctionner à de nombreuses reprises… Mais à force de persévérer, Riot Games a réussi à stabiliser le jeu en Amérique. Le problème persistait néanmoins en Europe. Au début, Riot ne publiait pas directement le jeu mais passait par un partenaire qui selon les paroles de Marc Merrill, « ne donnaient pas le maximum pour l’intérêt des joueurs ».
Suite à un problème de serveur en Europe début 2010, le jeu a été inaccessible tout un week-end entre le vendredi midi et le lundi matin. En réaction, Riot Games a mis fin au contrat avec ce partenaire afin de fonder Riot Europe. Voici l’évolution du nombre de joueurs en Amérique (noir) et en Europe (rouge) sur l’année 2010, avec la création de Riot Europe au mois de mai.
Le jeu n’a pas été un succès immédiat, en revanche il n’a pas cessé d’augmenter son nombre de joueurs en connection simultanée. En 2020, le jeu comptait 115 millions de joueurs réguliers de League of Legends, et en octobre 2021 plus de 180 millions avaient joué à un jeu Riot Games au cours du mois. Des chiffres astronomiques qui montrent bien le succès du jeu et plus largement de l’éditeur.
Riot Games dans l’esport
Parce que League of Legends a vu son succès décuplé par les compétitions, Riot Games s’est beaucoup investi dans l’esport et continu encore à s’investir plus que la plupart des autres éditeurs. Dès le début de League of Legends, Riot a voulu booster les compétitions en créant, à la fin de la première année du jeu, un championnat du monde en partenariat avec une des plus grandes compétitions : La Dreamhack.
En s’investissant dans l’esport, Riot Games a vite propulsé League of Legends comme l’un des piliers du secteur. Même si League of Legends n’est pas le jeu esport où il y a le plus d’argent à la clé (contrairement à Dota II ou Counter Strike : Global Offensive), l’éditeur de League of Legends a voulu depuis les premières compétitions officielles, créer un circuit esport durable. Le but était de proposer une situation stable pour les joueurs et les équipes, afin qu’elles restent sur le jeu, avec un effet boule de neige à la clé. En effet, si une équipe reste dans le top du championnat, elle aura plus de visibilité, et donc plus de fans. Ces fans seront essentiels pour l’économie globale de l’esport, puisque plus le public est grand, plus des marques seront intéressées pour investir de l’argent dans l’esport. Voici deux marques partenaires de l’esport League of Legends, qui avaient des panneaux publicitaires directement dans le jeu.
(screen prit durant la finale des Worlds 2021)
Aujourd’hui, l’esport de League of Legends, et plus largement de Riot Games, est reconnu par les joueurs amateurs et professionnels. C’est d’ailleurs pour cela que la compétition esport la plus appréciée, la plus spectaculaire mais aussi et surtout la plus regardée dans le monde est la finale des Worlds de League of Legends (l’équivalent de la Coupe du monde de football pour le sport).
Un système de ligues fermées
Le meilleur moyen d’avoir un système esport viable au fil du temps était d’avoir les mêmes équipes en haut du tableau. Pour cela, Riot a choisi dès 2013 créer des ligues fermées à travers le monde, afin d’avoir une compétition de haut niveau sur chaque continent. Aujourd’hui, les ligues majeures sont au nombre de 12, avec les 4 principales qui sont la LEC (Europe), la LCS (Amérique du Nord), la LCK (Corée du Sud) ainsi que la LPL (Chine). Le format de ligues fermées comporte plusieurs avantages pour les équipes participantes, notamment un soutient financiers de Riot Games, une visibilité garantie tout au long de l’année ce qui amène également plus de visibilité et par conséquent des sponsors.
Seulement les ligues fermées ont par définition un nombre de places limité, ce qui veut dire que l’entrée est sélective. Pour chaque adhésion, Riot Games demande des critères bien précis au niveau du management des joueurs, mais étudie aussi la stabilité financière de l’équipe. De plus, n’importe quelle équipe ne peut pas y accéder, puisqu’il faut avant cela gagner le championnat national. Par exemple, si une équipe française veut accéder à la LEC, elle devra gagner le championnat français, la LFL. Également, pour accéder à cette autre ligue fermée, il faudra se démarquer dans la seconde ligue française, la Div2. Avant cela il y a l’Open Tour, cette fois-ci beaucoup plus permissive que les autres ligues puisque l’Open Tour ressemble plus à un tournoi traditionnel.
A côté des ligues professionelles, il y a également en France une ligue amateure très connue des joueurs puisque cette dernière est réservée aux étudiants : La Grosse Ligue.
Sur la carte ci-dessus on peut voir la carte de l’Europe avec les ligues nationales principales agréées par Riot Games. En effet, certaines ligues ne sont pas reconnues par l’éditeur, ne respectant pas certaines conditions de Riot. Aussi, certaines ligues rassemblent plusieurs pays afin de proposer un meilleur niveau de jeu, comme la NLC (Northern League of Legends Championship) qui réunit les équipes de la Suède, Finlande, Norvège, Islande, Irlande, Danemark et du Royaume-Uni. D’autres pays en revanche, même plus petits, ont leur propre ligue comme la Belgian League (Belgique) au même titre que la ligue française qu’est la LFL (Ligue Française League of legends).
La starification des joueurs
Dans le documentaire League of Legends : Origins publié à l’occasion des dix ans de League of Legends, Riot explique que dès le début du jeu, une stratégie a été mise en place : la starification des joueurs, autrement dit, faire passer les joueurs professionels au statut de personnalités publiques. Cette stratégie a deux principaux buts :
- Créer un attachement entre les joueurs et le public, ce qui a permis de faire rester les joueurs (mais aussi les spectateurs) de League of Legends sur le jeu. Comparons rapidement avec le football. Si un spectateur apprécie beaucoup le style de jeu d’Antoine Griezmann, ce spectateur va « essayer » de regarder les matchs du joueur. Mais si ce spectateur connaît Antoine Griezmann (ou a l’impression de le connaître) en le voyant ailleurs que dans le stade, avec par exemple les réseaux sociaux ou les plateaux télé, un attachement pour le joueur va se créer.
- Créer de l’ambition chez les joueurs. C’est logique, tout le monde ou presque a voulu devenir joueur professionel de football quand il était petit. C’est cette même chose que Riot a voulu créer chez les joueurs plus amateurs.
Cette stratégie a mené à la starification du joueur esport le plus connu, du nom de Faker. Faker a joué un rôle essentiel dans le succès de League of Legends, puisque ce dernier a atteint les sommets dès le début de sa carrière. Il a remporte les championnats du monde de 2013, 2015, 2016, fini 2ème en 2017 et top 4 en 2019 et 2021. C’est à l’heure actuelle le joueur qui a disputé le plus de matchs durant les Worlds de League of Legends. Il joue d’ailleurs un rôle essentiel dans la promotion de cette compétition, puisque son image est utilisée (comme d’autres joueurs) dans des cinématiques animées pour les Worlds. Faker y joue le rôle du mentor, qui aide le joueur à se surpasser.
Aujourd’hui, d’autres joueurs stars ont pris la place de Faker, dont certains Français. On peut penser à Adam, qui n’avait même pas 20 ans et participait au championnat du monde 2021 sous les couleurs de Fnatic. Adam est considéré comme une étoile montante de la scène esport de League of Legends, à l’inverse de Rekkles, un joueur de la première heure. Rekkles a disputé 6 fois les championnats du monde depuis 2014, sans gagner une seule fois. Il a récemment perdu sa place en ligue Européenne (LEC) et a rejoint une jeune équipe française à qui tout réussi pour le moment : KCorp.
De la diversité au programme
Un dixième anniversaire
Riot Games aura attendu dix ans avant d’ajouter d’autres jeux à son catalogue. Cependant, celà n’est pas sorti de nulle part. En effet, en 2016, Riot Games a racheté le tout nouveau studio Radiant Entertainment, spécialisé dans les jeux de combats. Sans faire beaucoup de bruit, quelques rumeurs ont vu le jour dans la communauté des joueurs de versus fighting.
C’est en 2019 que tout commence à se préciser. À partir de juin 2019, un nouveau mode de jeu de League of Legends sort, mais est totalement différent du MOBA de Riot : Teamfight Tactics. Ce mode de jeu est en fait un jeu à part entière, mais se trouve dans le launcher de League of Legends. Teamfight Tactics (TFT) est un autobattler qui utilise les champions du MOBA ainsi que leurs pouvoirs.
Début octobre 2019, Riot a fait un évènement sur plusieurs jours, pour fêter ses dix ans. À l’occasion, plusieurs annonces ont été faites, comme l’annonce de la série Arcane, sortie en 2021 sur Netflix, mais aussi et surtout l’annonce de plusieurs jeux.
Un tout jeune studio
À la suite de toutes ces annonces, Riot Games a créé un nouveau studio de développement de jeux vdiéo : Riot Forge.
Ce studio est consacré aux jeux centrés sur un personnage du monde de League of Legends, et pour le moment a déjà deux jeux à son actif, à savoir Hextech Mayhem : A League of Legends Story (jeu basé sur Ziggs) et Ruined King : A League of Legends Story (jeu basé sur Viego) et a déjà annoncé deux autres jeux Conv/rgence : A League of Legends Story (jeu basé sur Ekko) et Song of Nunu : A League of Legends Story (jeu basé sur Nunu) pour l’année 2022.
Chaque jeu aura sa spécificité puisque Hextech Mayhem est un jeu de plateforme tandis que Ruined King est un RPG.
Valorant
Sorti en juin 2020, Valorant s’est vite fait une place dans le monde des FPS. Avec un objectif compétitif très clair, Riot Games a vite créé un circuit esport avec des ligues, proche de celui de League of Legends. Concernant le gameplay du jeu, il reprend les principes de deux des plus grands jeux de tir du monde des jeux vidéo, à savoir Counter Strike : Globale Offensive (CS:GO) et Overwatch.
Reprenant le système de jeu d’attaque/défense de CS:GO, Valorant est un jeu où il faut soit attaquer et poser une bombe sur l’un des sites de la carte, soit défendre et neutraliser la bombe ennemie. Bien entendu, il est également possible de gagner en tuant tous les agents ennemis. Mais Valorant n’est pas aussi « simpliste » que CS:GO puisque chaque personnage (appelé agent dans Valorant) possède un pouvoir spécial tout comme Overwatch. Il est donc possible de créer des murs, de voir à travers des murs et encore plus. Également, Valorant se rapproche graphiquement d’Overwatch, en proposant un design moins réaliste que CS:GO et plus cartoon, sans afficher de sang (ce qui a beaucoup été reproché à Counter Strike).
Valorant permet ainsi d’être classé en PEGI 16 et non 18 comme CS:GO (Overwatch est quant à lui en PEGI 12), ce qui permet aux marques de s’investir dans les compétitions professionelles de Valorant, sans pour autant être attachées à une image de terroriste/anti-terroriste.
Concernant l’univers du jeu, Riot Games n’a pas repris les champions de League of Legends comme cela a été le cas de Legend of Runeterra, Teamfight Tactics, ou encore le futur Project L, mais l’éditeur a créé un univers complet pour Valorant, amenant ainsi de nouveaux personnages, de nouveaux pouvoirs plus adaptés pour les jeux de tir. Peut-être y a-t-il un lien avec le monde de League of Legends, mais pour le moment il n’en est rien.
Legends of Runeterra
Le jeu de cartes de Legends of Runeterra est sorti en 2020, reprenant l’univers de League of Legends et ses champions. Voulant concurrencer à la fois le mythique jeu de cartes Magic : l’Assemblée mais aussi Hearthstone le célèbre jeu de cartes de Blizzard, Legends of Runeterra est surtout présent afin de proposer une continuité dans la startégie de Riot Games qui est d’être présent sur chaque type de jeu. Cela permet donc à l’éditeur de proposer un jeu de cartes à ses joueurs, principalement pour que ceux-ci ne partent pas chez un conccurent. L’autre avantage de Legends of Runeterra c’est qu’il est possible de créer facilement une histoire entre les cartes, et donc de décrire le monde de Runeterra et les liens et affinités entre les champions de League of Legends.
Dans l’esprit des joueurs, un jeu de cartes coute cher et est aléatoire. Pour le côté aléatoire, Legends of Runeterra ne peut pas vraiment y remédier puisque c’est le principe d’un jeu de cartes. En revanche, concernant l’aspect financier, Legends of Runeterra propose un jeu gratuit, puisqu’il est possible de débloquer rapidement toutes les cartes sans dépenser un seul centime.
Au-delà du gaming
Avec ces annonces pour le dixième anniversaire, Riot Games s’est lancé sur de nouveaux projets, mais pas uniquement sur des jeux vidéo. En effet, en novembre 2021, la première saison de la série Arcane est sortie sur Netflix, faisant un sans faute auprès des joueurs mais également auprès d’un public plus généraliste.
Arcane n’est pas le seul projet de Riot qui s’éloigne du gaming, puisque depuis 2019, plusieurs comics ont vu le jour, chacun étant fondé sur l’histoire d’un personnage. Tout comme la série Arcane a été faite en partenariat avec Netflix afin de proposer une qualité optimale, ces comics n’ont pas été mis dans la main de n’importe quel éditeur de comics puisque c’est avec Marvel que Riot a travaillé. Même si ces livres n’ont pas fait autant de bruit qu’Arcane, ils ont vite été en rupture de stock et il est aujourd’hui presque impossible de s’en procurer un en format physique (ils sont tout de même disponibles en livre numérique).
La liste des jeux vidéo de Riot Games
- League of Legends (2009) PC
- Teamfight Tactics (2019) PC, Mobile
- Legends of Runterra (2020) PC, Mobile
- Valorant (2020) PC
- League of Legends : Wild Rift (2020) Mobile
- Hextech Mayhem : A League of Legends Story (2021) Nintendo Switch, PC
- Ruined King : A League of Legends Story (2021) PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, PC
- Conv/rgence : A League of Legends Story (Annoncé pour 2022)
- Song of Nunu : A League of Legends Story (Annoncé pour 2022)
- Projet L (Annoncé)
Riot Games en bref
Depuis sa création, Riot a bouleversé l’industrie vidéoludique, en se consacrant uniquement aux joueurs PC avec un jeu free-to-play, totalement en décalage avec ce que la concurrence proposait. Grâce à ce modèle économique, Riot a su trouver de nouveaux joueurs, puis les fidéliser en étant à leur écoute. Également très actif sur le coté esport, Riot a réussi à apporter une stabilité à un secteur émergent qui en manquait, ce qui a braqué les projecteurs sur l’éditeur, son jeu et plus largement l’esport et le gaming.
C’est à partir de 2019 que Riot décide de se diversifier et propose plusieurs jeux, en conservant son modèle d’optimisation de concepts existants, permettant ainsi de couvrir tous les types de jeux (jeux de cartes, FPS, jeux de stratégie ou encore RPG). De plus, les jeux étant généralement fondés sur le même univers, la multitude de jeux permet d’étoffer le lore et ainsi mieux faire connaître au monde entier l’identité Riot.
Plusieurs récents projets, surtout la série Arcane, confortent l’idée que Riot se diversifie totalement et a envie de faire plus que de simples jeux vidéo. En attendant de voir ce que Riot nous réserve pour l’avenir, on peut simplement apprécier et découvrir tous leurs jeux.