Le monde du rock est en deuil. Le légendaire batteur des Rolling Stones, Charlie Watts nous a quittés ce 24 août, à l’âge de 80 ans. Le long de ses 58 années de carrière, il a participé à la création des tubes mythiques des Stones, tout en s’accordant des moments jazz, en solo ou en quintet. Retour sur un as de la baguette qui a donné tant de… satisfaction.
Charlie Watts, batteur et pierre qui roule
Amateur de jazz depuis son enfance, c’est en 1961 que Charlie Watts se consacre pleinement à la batterie. Il joue alors dans un groupe amateur au sein duquel il rencontre Mick Jagger qui y donnait déjà de la voix. Ce dernier part fonder les Rolling Stones l’année suivante, en compagnie de Brian Jones, Ian Stewart et Keith Richards. Jagger fait appel à Watts pour devenir le nouveau batteur du groupe en 1963 et ils ne se quitteront plus. Toujours élégant et au visage impassible, Charlie Watts apparaît comme la force tranquille du groupe, s’éloignant des agitations des autres membres, préférant la musique aux frasques et scandales de toutes sortes. Mais sur scène, c’est la cohésion des Stones qui l’emporte et le quintet historique (avec Bill Wyman, Jagger, Jones, Richards et Watts) va peu à peu mettre le monde du rock à genoux, en rivalité permanente et galvanisante face aux Beatles. Ils enchaînent les tubes à partir de 1965 d’As Tears Go By à (I Can’t Get No) Satisfaction, en passant par Sympathy for the Devil en 1968.
Charlie Watts sera de tous les albums studio du groupe, de l’éponyme The Rolling Stones en 1964 à Blue and Lonesome en 2016. Le son épique de Let It Bleed ? On le lui doit. L’énergie de Tattoo You ? Toujours grâce à lui. Et si l’opus Sticky Fingers reste un monument aujourd’hui dans leur discographie, la batterie toute en nuances de Charlie Watts n’y est pas pour rien. L’esthétique Rolling Stones, ce n’est pas seulement la voix de Jagger, les riffs de guitare de Richards. C’est aussi le liant apporté par la puissance de Watts. Les uns sans les autres et les Stones sont dépeuplés.
Charlie Watts, batteur de jazz
Ce qui n’a pas empêché Charlie Watts de revenir régulièrement à ses premières amours : le jazz. En 1971, il participe ainsi à l’album London Sessions de Howlin’ Wolf et dans les années 1980, il enregistre des titres de Sidney Bechet, joue avec Ian Stewart et signe des albums avec le Quintet qu’il a formé, tels Tribute to Charlie Parker With Strings. En 2004, il grave Watts At Scott’s, un disque de reprises de Duke Ellington et Miles Davis et donne de la batterie sur scène, dans des tournées internationales dans les années 2010 aux côtés du groupe The ABC&D. Il était toutefois attendu sur la prochaine série de concerts des Stones. Sans lui, pas certain que la magie des pierres qui roulent soit tout à fait la même désormais.
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