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Barbara Pravi confirme avec « La Pieva » qu’elle a tout d’une grande

06 septembre 2024
Par Manue
Barbara Pravi confirme avec "La Pieva" qu'elle a tout d'une grande
©DR

Le 22 mai 2021, son « Voilà » la propulsait en 2e position lors du concours de l’Eurovision. Barbara Pravi a depuis fait son petit bonhomme de chemin. Elle a écrit pour d’autres, s’est imposée comme révélation féminine des Victoires de la Musique en 2022, a composé… Prochaine étape avec un deuxième album, dans les bacs le 6 septembre 2024. Retraçons son parcours.

Des débuts remarqués pour son interprétation dans le spectacle Un été 44…  

Barbara Pravi a grandi entourée par l’art : la musique, les livres, la peinture. Pas étonnant donc que la demoiselle ait été attirée par la création. C’est d’abord son interprétation pour la BO du film Heidi puis son rôle de Solange Duhamel dans la comédie musicale Un été 44 qui la font remarquer. Frédéric Zeitoun dira d’elle ceci : « il y avait un moment magique dans cette comédie musicale, à la fin, un final, ce n’était même pas une chanson, un requiem composé par Charles Aznavour sur des paroles de Claude Lemesle, qui s’appelle Seulement connu de Dieu. Il y avait une voix qui arrivait sur scène, cette jeune fille extrêmement frêle avec une voix où elle mettait tout le monde par terre, c’était vraiment LE moment de cette comédie musicale ».

En parrallèle du développement de son répertoire (plusieurs EP à son actif), elle écrit pour les autres. On peut citer dans le désordre Yannick NoahJulie Zenatti, Chimène Badi, Jaden Smith, Florent Pagny (dont elle fait les premières parties), LouaneAngelina, etc. Avant de représenter la France à l’Eurovision, elle avait d’ailleurs écrit (avec l’excellent Igit) pour deux artistes participant à ce même concours version junior, Bim bam toi pour Carla en 2019 (5e place) et J’imagine pour Valentina en 2020 (1ère place). 

L’aventure Eurovision 2021 avec Voilà

Le grand public fait vraiment sa connaissance lorsqu’elle participe à Eurovision France, c’est vous qui décidez, émission visant à trouver le ou la représentant(e) de la France au concours de l’Eurovision 2021. Elle avait refusé de nombreuses fois d’être candidate. Elle cède. Peut-être parce qu’elle a trouvé LA CHANSON avec laquelle elle a envie d’aller loin et qui la définit parfaitement. Avec Voilà qu’elle interprète à Rotterdam, elle se classe à la 2e place du concours, derrière Maneskin. André Manoukian dit à ce moment-là : « elle ramasse la flèche laissée par Édith Piaf ou Barbara et l’envoie encore plus loin ».  

Dans ce titre, Barbara Pravi annonce la couleur de ce qu’est et sera son art : un art intimiste, autobiographique, le portrait d’une femme qui veut écrire des chansons, qui veut être aimée. Voilà, c’est comme un cri, le cri d’une femme qui se met à nu, dont chaque mot brûle la voix, le coeur. Lorsque André Manoukian fait référence à Piaf et Barbara, il touche juste car Barbara Pravi semble en être la version moderne. C’est une femme pour qui l’art est un acte cathartique. Le choix de son nom de scène n’est pas anodin : « Pravi », dérivé de Prava, est un nom serbo-croate qui signifie « authentique », un nom choisi en hommage à son grand-père serbe. Ce diamant brut incarne l’auteure, compositrice et interprète sans fard, par excellence, dont la liberté ne peut être emprisonnée. 

On n’enferme pas les oiseaux, un premier album authentique et profond

Entre classicisme et modernité, Barbara Pravi ne choisit pas. Ce premier album est celui d’une femme qui vous tend les mains et vous invite à une danse comme quand elle interprète sur scène Voilà. Cette gestuelle que l’on a connue chez Piaf ou Brel, est une invitation à l’écouter, l’aimer, à prendre à bras le corps et le coeur ses mots, son chant. Pour introduire son album en images et sons, elle a eu la magnifique idée de faire un clip triptyque : trois volets, trois chansons. 

« J’ai demandé à trois réalisateurs de mettre en images ces musiques, que chaque fin de l’une soit le début de la prochaine. Comme une danse infinie. Une boucle. Une croisée du réel et des rêves ou une danse des ombres, celles qu’on enfile comme un manteau d’hiver et qui nous constituent », explique-t-elle sur Instagram. 

Dans la presse, elle parle de son album comme d’un opus très orchestral avec envolées de cordes. Entre ballades et titres plus punchy, On n’enferme pas les oiseaux est un album sans compromis, un travail de longue haleine de 6 ans. 

Dans le portrait chinois auquel elle s’était gentiment prêtée, elle disait que sa musique, « ce sont des mots qui chantent et des instruments qui volent et beaucoup de joie. »

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Cet album, c’est un saut dans le vide, une vague qui vous renverse, un cri qui vous bouscule. Intime, presque introspectif et pourtant si universel, ce premier chapitre nous a fait découvrir une femme qui cherche à tout prix à rompre les liens, les contraintes, les barrières, à prôner son goût pour la liberté. Son désir de prendre la parole n’est pas une volonté de domination, de pouvoir mais seulement une envie d’être soi avec ses forces et ses failles et acceptée comme tel. De La ritournelle à La vague en passant par La femmeBarbara Pravi a séduit par sa franchise sans aucun artifice. 

L’art comme un témoignage de son engagement

Du caractère et de l’engagement, la demoiselle en regorge et notamment un engagement envers le droit des femmes et contre les violences conjugales. On l’a vue proposer des reprises de titres en version féministe comme Kid d’Eddy De Pretto (2018), Notes pour trop tard d’Orelsan mixé avec son propre titre Malamour (2019) dont les droits sont reversés à la Maison des femmes ou tout simplement écrire un titre sur l’avortement avec Chair (2020). 

En 2020, elle participe avec 38 autres femmes artistes, sous la houlette du duo Brigitte, à la reprise du titre féministe Debout les femmes

Le 8 mars 2021, elle sort un EP nommé Les prières. « Six chansons, six prières faites seules, six textes qui ont le goût de l’indépendance, du calme, des évasions et de la tendresse. De la douceur, de l’amour, des prières pour les autres, pour soi, pour tout ce qui nous entoure et même ce que l’on ne voit pas (20 minutes – Fabien Randamne). Elle réitère en septembre 2021 avec un second EP, Prières – Racines, où apparaissent Goldshifteh FarahaniSilly Boy BlueIrmaLubianaNovember Ultra

En 2023, elle publie un manifeste, Lève-toi, un propos humaniste et plein d’espoir. « C’est un manifeste illustré (par ses mains) et traduit en arabe. Préparez-vous cat ces mots ont été écrits pour unir et soulever des coeurs. Ce manifeste s’est décliné en chanson avec Emel Mathouthi avec un clip fort montrant différentes personnalités historiques, à différentes époques et avec différents combats. 

En 2024, elle s’unit à Goldshifteh Faharani à nouveau pour le titre Marianne, un titre de combat, prônant la force, le courage de celle qui incarne la liberté de notre démocratie. Faharani clôt ce morceau en reprenant Baraye de Shervin Hajipour, un titre devenu hymne de la révolution iranienne en 2022. Une autre artiste d’origine iranienne se joint à elle pour l’illustration de la pochette du single : Marjane Satrapi, dessinatrice et réalisatrice. 

Sur Instagram, elle met en avant régulièrement l’histoire de femmes qui ont compté dans l’Histoire.

La Pieva, un deuxième chapitre qui se rapproche de ses racines

Le 6 septembre, le deuxième opus de Barbara Pravi verra le jour dans les bacs. Il se nomme La Pieva. Comme le nom de scène de Barbara, le titre de l’album a un sens profond pour l’artiste. Pieva signifie la chanteuse ou la conteuse d’histoires en serbe. Elle en dit un peu plus sur cette racine chère à son coeur. « C’est le nom qu’on a donné à mon ancêtre en 1750. C’était une tzigane qui se baladait dans les montagnes entre la Bosnie et la Serbie pour vendre ses marchandises. Le soir, elle s’arrêtait dans les villages pour prendre du repos. Là au coin du feu, elle chantait, racontait des histoires à toutes celles et ceux qui voulaient bien l’entendre« .

Après Bravo, le premier titre dévoilé, La Pieva (Chez moi) va dans cette direction musicale mettant en exergue ces mélodies envoûtantes tziganes de ses racines. 

Attention, cet album n’est pas un album tzigane. Ce n’est pas parce qu’elle a créé un spectacle sur Dalida en version tzigane il y a peu que ce style va occuper tout l’album. De fait, cet opus est fait « d’un ou deux piano-voix, de trucs vachement électro et d’autres chansons un peu plus rock« . Son expérience de la scène a changé pas mal de choses dans son approche musicale. « Maintenant que je sais comment j’habite la scène, que je me sens libre dans mon corps, il faut s’attendre à des chansons plus rythmées comme Bravo« 

Comme avec son premier album, Barbara cherche à se découvrir, elle qui au départ avait voulu séparer l’artiste (Pravi), de la femme  (Pievic). Impossible pour l’artiste de ne pas se mettre à nu, de ne pas exprimer sa vérité. 

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Et puis, comme un bonheur ne vient jamais seul, vous pourrez retrouver Barbara Pravi sur grand écran. En effet, elle a tourné dans le prochain film du grand Claude Lelouch, Finalement (sur les écrans le 13 novembre 2024), aux côtés de Kad Merad et Elsa Zylberstein. Comme dans Adieu vinyle, téléfilm de Josée Dayan, avec Isabelle Adjani, où elle campait une chanteuse, elle n’est pas loin non plus de son métier car c’est un film musical. Mais gageons qu’au fil du temps, entre deux albums, Barbara Pravi trouvera aussi sa place dans le cinéma comme elle l’a fait dans la musique.

Article rédigé par
Manue
Manue
Disquaire à la Fnac Saint-Lazare
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