Le Colibri de Sandro Veronesi : bouleversant d’humanité

Le colibri

Le coup de cœur de Françoise C. (Courbevoie)

De 1960 à 2030, plusieurs générations

Sur fond de psychanalyse, le héros Marco Carrera, ophtalmologue solitaire, accumule les drames personnels. Suicide de sa sœur quand il a quinze ans, séparation avec sa femme au bord de la démence, mort de ses parents, mise à distance par contrat tacite de son grand amour Luisa, et puis la mort de sa fille Adèle qui le fracasse. Lui, le colibri, comme le surnomme sa mère en raison de sa petite taille, recouvre au cours des années les autres caractéristiques de l’oiseau, son immobilisme dans le monde et dans le temps, qui le tient éloigné de son désir d’agir, d’aimer.

Entre poésie et psychanalyse

Il vit les années les plus heureuses dans la dernière partie de sa vie avec sa petite fille Miraijin, la femme du futur. « Miraijin était née pour changer le monde et le privilège avait été donné à lui, Marco Carrera de l’élever ». Elle était merveilleuse, super douée et enfin le sortait de son immobilisme en l’autorisant enfin à désirer, s’affirmer, résister. Sa fin de vie programmée, une euthanasie voulue à la manière « des Invasions Barbares », réunira dans une concorde générale, en levant tous les tabous, tous ceux qui l’ont accompagné au long de sa vie, et enfin une étreinte passionnée avec Luisa scellera un amour éternel.

Architecture complexe du roman, tous styles, des passages des plus poétiques, un clin d’œil à la psychanalyse qui rassure et interroge. Bref, un merveilleux roman bouleversant d’humanité.

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Parution le 13 janvier 2021 – 384 pages

Le Colibri, Sandro Veronesi (Grasset) sur Fnac.com

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