L’enfance et l’écriture sont les thèmes principaux de Betty, le deuxième roman de Tiffany McDaniel, Prix du roman Fnac 2020. On y suit le destin d’une petite fille cherokee, qui découvre, dans un nouveau cadre, l’existence et le pouvoir des mots. Un récit qui mêle l’intime et les grands espaces.
Un roman inspiré d’une femme réelle
Quatre ans après la sortie de son premier livre, L’Été où tout a fondu, Tiffany McDaniel a puisé dans son histoire familiale pour composer avec Betty un roman très largement inspiré de sa propre mère et en particulier de son enfance dans les années 1960.
Sixième enfant dans une famille de huit, l’héroïne du récit débarque dans une petite ville de l’Ohio, non loin des Appalaches, après des années d’errance. Ces néo-résidents vont faire face à une certaine hostilité, le père étant un indien cherokee. C’est auprès de cette figure que Betty trouve du réconfort, l’homme étant prolixe en histoires, contes et légendes. Pour conjurer la souffrance de sa mère, et les remarques des habitants, la « petite indienne », telle qu’on la surnomme, va progressivement chercher dans ces récits une manière d’élargir ses horizons.
Un roman émouvant
L’auteure avait déjà abordé l’Ohio et le sujet des discriminations dans son premier livre. Elle a choisi cette fois une matière encore plus personnelle et touchante pour happer ses lecteurs et lectrices. S’éveillant à la nature, au passé des siens, s’ouvrant à ses sœurs et à son père, Betty grandit au fur et à mesure des pages d’un roman qui nous invite à un autre regard sur le monde.
À travers ses yeux de petite fille de dix ans, l’héroïne transmet les émotions très pures de son apprentissage. Surtout, comme un clin d’œil à la vie de Tiffany McDaniel, Betty s’inventant des histoires tout au long de ce livre foisonnant, nous montre comment l’écriture contribue à poser les mots justes sur nos ressentis.
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Parution le 20 août 2020- 720 pages
Traduit de l’anglais (États-Unis) par François Happe