Vous avez entendu parler d’une expression mais ne comprenez pas d’où elle vient ni ce qu’elle signifie ? Vous voulez maîtriser le lexique des séries télévisées pour devenir le maître de cérémonie des soirées TV entre amis ? Pas de souci, nous vous proposons dans chaque épisode le décryptage d’un mot de la culture télévisuelle passé à la postérité. Aujourd’hui, attaquons-nous à l’expression « climax », cette petite mort qui fait tressaillir les sériephiles.
Climax, c’est pas une marque de climatiseurs ?
Non, bien essayé mais rien à voir. Le climax, qui signifie « gradation » en grec ancien, est un terme qui vient de rhétorique et qui désigne le point culminant d’un dialogue après un développement minutieusement construit. Ensuite étendu à d’autres domaines comme l’écologie, l’anthropologie, le monde de la prestidigitation, la littérature, ou, ce qui nous intéresse ici, le septième art, le climax devient le moment le plus intense d’une situation, dans lequel le spectateur ressent le plus d’émotions.
Utilisé comme synonyme d’acmé et d’apogée, deux autres termes grecs, le climax se trouve généralement vers la fin d’une action, après les péripéties et juste avant le dénouement, parfois après plusieurs autres climax moins importants. L’inverse du climax, que l’on appelle anticlimax, existe aussi. C’est lorsqu’une situation complexe est désamorcée par un moyen totalement inattendu, qui peut être presque décevant par rapport aux attentes du spectateur. On parle alors de situations « climaciques » ou « anticlimaciques ».
Dans les séries télévisées, les scénaristes prennent un malin plaisir à faire monter la tension pendant tout l’épisode, jusqu’au climax, avant d’envoyer le générique brutalement. C’est ce que l’on appelle un procédé de cliffhanger. Mais le climax est tellement convenu dans toute fiction que le remplacer par un anticlimax permet de ruser sur le spectateur, lui montrer que la vie n’est pas toujours aussi balisée qu’une tragédie grecque. Pensons à cette scène bien connue des Aventuriers de l’arche perdue qui exprime fidèlement l’anticlimax :
Quelques astuces pour varier le climax
Toutes les séries comportent des climax, c’est la loi. Une série sans climax, c’est un peu comme une glace sans le bout du cornet à croquer à la fin, ça n’a aucun sens (comme cette phrase). Mais toutes les séries ne sont pas obligées de répéter le même schéma du gentil qui triomphe haut la main. Des contre-exemples prouvent que les showrunners sont encore capables d’avoir des idées originales :
Provoquer l’inattendu (mais complètement)
Ça, Game of Thrones l’a bien compris, il fait pousser le spectateur dans ses derniers retranchements. L’épisode Les Pluies de Castamere (saison 3, épisode 9) rappelle aux spectateurs que l’époque où le héros pouvait s’en sortir en toute impunité est belle et bien révolue. Un coup de pied dans la fourmilière qui, on l’espère, continuera de bousculer les scénaristes un peu trop timorés.
Changer complètement de ton
C’est la méthode Neon Genesis Evangelion : faire croire à un final de série épique et généreux en combats de méchas, tout ça pour faire retomber la tension avec des épisodes qui se situent dans la tête du héros. Du combat, oui, mais intérieur. Ou sinon, cacher une histoire bien plus sombre et tordue que ne suggèrent les apparences, comme dans Lastman.
Faire usage du deux ex machina (avec parcimonie)
Un deux ex machina, c’est un sauveur sorti de nulle part, un élément qui résout la situation alors que personne ne l’attendait. Bien pratique pour tromper tous les pronostics imaginés par les fans. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, autant simuler sa propre mort, comme dans Sherlock, ou même venir à sa propre rescousse, comme les voyageurs dimensionnels que sont Rick et Morty.