Trois ans après Une odyssée : Un père, un fils, une épopée, Daniel Mendelsohn revient avec un témoignage autour de sa propre dépression dans Trois anneaux. Un récit prenant de bout en bout, écrit comme une épopée digne de Homère.
Un auteur qui puise dans le réel et l’imaginaire
Originaire de Long Island, Daniel Mendelsohn est un passionné des auteurs de l’Antiquité, d’Euripide sur lequel il fit sa thèse à Homère dont l’Iliade et l’Odyssée le fascinent.
D’abord journaliste, il devient un écrivain reconnu en 2006 avec la publication d’un roman d’autofiction, Les disparus, au succès international, obtenant notamment le Prix Médicis étranger.
Des livres de témoignage puissants
Un ouvrage qui est en fait le second tome d’un triptyque. Paru aux États-Unis en 1999, le premier volume ou L’étreinte fugitive, ne paraît en France qu’en 2008. Dans ce dernier, Mendelsohn y narre sans fioritures son enfance, sa famille et sa passion pour les langues anciennes et les garçons.
Les disparus constitue en revanche une enquête autour des membres de sa famille, assassinés par des nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Un ouvrage fort dans lequel il livre au public des documents d’archives exceptionnels. Quant au troisième volet, Une odyssée : Un père, un fils, une épopée, il retrace ses retrouvailles intellectuelles et émotionnelles avec son père.
Un ouvrage introspectif et émouvant
Inspiré de la manière d’écrire de Homère, Mendelsohn revient avec un livre qui boucle la boucle. Dans Trois anneaux, il est question de sa dépression post-écriture des Disparus et de sa renaissance avec son livre suivant. Ou comment se remettre du pire grâce à la littérature, l’introspection et l’imaginaire.
Le livre convoque François Fénelon, Eric Auerbach et W.G. Sebald, se fait érudit mais ouvert à tous. Surtout, l’auteur se met totalement à nu, tombe les masques et n’hésite pas à parler autant de douleur que de rédemption. Splendide et indispensable.
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Paru le 9 septembre 2020 – 192 pages