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Groundation : le meilleur reggae du monde

18 juin 2020
Par Mathieu M.
Groundation : le meilleur reggae du monde
©Wikimedia Commons

Venu de Californie, Groundation tient depuis plus de vingt ans le haut du pavé du reggae mondial. Autour de son leader, Harrison Stafford, la formation a réussi à mêler les riddims classiques et des arrangements jazz sans perdre de vue une dimension roots authentique. Si de nouveaux membres ont rejoint le groupe il y a deux ans, leur esprit reste intact, comme le montre le disque The Next Generation Live, paru ce 5 juin.

La Jamaïque en Californie : Groundation, le groupe des mélanges

Au début des années 2000, la France découvre Groundation, au travers de deux disques fondamentaux, Hebron Gate et We Free Again. Alors que la scène reggae est à l’époque plutôt dominée par les groupes populaires hexagonaux et par les artistes issus du dancehall (Sizzla, Buju Banton, Beenie Man, Damian Marley), cette formation détonne.

Groundationgroundation

Leur son évoque très souvent le jazz, grâce à de riches arrangements de cuivres et de claviers électriques. Au micro, un chanteur sage s’agite soudain, emporté par la musique : Harrison Stafford apparaît comme le maître de cérémonie des concerts mythiques que donne le groupe à cette époque.

D’humbles artisans d’un reggae mondialisé

Né dans la banlieue de San Francisco, Harrison Stafford a grandi entre la foi religieuse de ses parents, qui l’emmènent à la synagogue et lui font lire la Torah, et la passion de son frère pour le reggae. Fils d’un pianiste de jazz, il se dirige à la fin de son adolescence vers la Sonoma State University, rencontrant à l’occasion Marcus Urani et Ryan Newman. Ensemble ils forment Groundation : Harrison Stafford y instille son goût pour le rastafarisme, la spiritualité et le militantisme.

harrison stafford

La formule marche rapidement, dès leurs deux premiers disques, Young Tree, et Each One Teach One : Groundation réussit dans ses albums à ressusciter le reggae au sens originel, avec une déférence certaines pour les grands maîtres des années 1970, dont Black Uhuru et The Congos. Voyageant plusieurs fois au tour du monde, ils propagent leurs bonnes vibes en Occident, avec une authenticité et une force mélodique qui forcent l’admiration.

Une nouvelle génération

Dans les années 2010, moins réguliers, les Groundation réalise différents projets solos, dont le documentaire Holding on to Jah, signé d’Harrison Stafford. Ce dernier en particulier oeuvre sous son nom et sous le pseudonyme de Professor (un affectueux sobriquet donné par des Jamaïcains à un chanteur qui fut aussi professeur de l’histoire du reggae à l’université).

The-Next-Generation-Live

En 2018, le groupe originel change de composition : Harrison Stafford reste le seul membre fondateur du groupe, invitant une douzaine de nouveaux musiciens autour de sa voix et de sa guitare. Le résultat, un reggae quelque peu modernisé, toujours aussi efficace, a illuminé l’album Next Generation puis une jolie tournée mondiale, dont on retrouve l’énergie sur The Next Generation Live, le premier enregistrement en concert de l’histoire du groupe, qui aura de quoi nous faire passé cet été sans festival de la meilleure des façons !

© Visuel d’illustration : Wikimedia Commons

Article rédigé par
Mathieu M.
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