D’une plate-forme à l’autre, d’un appareil à l’autre, les formats audio pour écouter de la musique ou des podcasts en numérique ne sont pas forcément les mêmes. Du Mp3 au Flac en passant par le Wav et l’Alac ou l’Ogg, voici un guide pour se retrouver dans cette jungle des fichiers !
Les principaux formats audio
1- Les formats sans perte (ou lossless)
On appelle « sans perte » (ou lossless) un type de fichier qui n’applique pas de compression audio à un signal. Avant l’apparition des ordinateurs et des baladeurs grand public, la musique circulait majoritairement sur CD, dont la restitution est sensée se rapprocher le plus possible du « master », soit la bande mixée et finalisée à partir de laquelle les disques sont pressées.
Initialement, la musique numérique est née lorsqu’on a commencé à ripper les CD sur ordinateur. Par ce procédé, les informations stockées sur les disques compacts étaient transférées sur disque dur sans toucher au signal audio, « sans perte ». Plusieurs formats de ce type coexistent.
WAV
Il s’agit d’un format de fichier (ou plus précisément un conteneur) recueillant le son en PCM : il a exactement la même taille et les mêmes caractéristiques que le son d’un CD (16 Bits, 44,100 Hz). Ce qui en fait le format usuel pour l’enregistrement de musique, et aussi le type de fichier le plus lourd : 1 minute de silence ou de musique en .wav pèse environ 10 Mo…
FLAC
Pour maintenir une qualité audio similaire au CD sans avoir besoin d’autant d’espace de stockage, les spécialistes ont inventé des algorithmes de compression qui ne dégradent pas le signal audio, mais permettent de diminuer la taille d’une minute de musique de 50%… Par sa grande qualité sonore, le format FLAC (pour Free Lossless Audio Codec) s’est imposé comme la Rolls de la musique lossless sur ordinateur et baladeurs, en particulier dans l’univers des PC et des lecteurs hors Apple.
APE
Principal concurrent du Flac, le format .ape (qui utilise le codec « Monkey’s Audio ») désigne lui aussi un fichier avec compression lossless. Il ne jouit pas forcément de la même universalité que le Flac : sur PC ou Mac il est nécessaire d’installer un codec ou un lecteur audio compatible, et la plupart des baladeurs mp3 du marché de ne le lisent pas.
2- Les formats avec compression (ou lossy)
Dans les années 1990, la taille des disques durs, limités à quelques Go, rend difficile la numérisation des données, chaque fichier pouvant peser des dizaines de Mo… Vont donc naître plusieurs technologies pour compresser image, audio et vidéo. Ces « codecs » rognent un peu sur la qualité des originaux pour alléger leur stockage. Dans la musique, ce procédé va ouvrir la porte à l’échange de fichiers sur Internet, à une époque où une chanson classique met une vingtaine de minutes à être téléchargée…
MP3
C’est véritablement avec ce codec (répondant au départ au doux nom technique de Mpeg-1/2 Audio Layer 3) que la musique numérique a connu son explosion. Pour résumer, le MP3 utilise un algorithme qui efface certaines parties du son que les auditeurs ne peuvent pas vraiment percevoir. L’idée est de régler la compression en fonction d’un débit final de données émises par secondes.
Un MP3 en 64 kbps par exemple, est utilisable pour transmettre une voix de manière audible. En 320 kbps, on restitue la quasi-totalité de la bande perceptible par l’oreille humaine, approchant de la qualité CD. Facilement implantable sur les appareils portables, tels que les baladeurs, il est devenu le format de référence du téléchargement illégal avant d’être implémenté sur tous les écosystèmes informatiques depuis le début des années 2000.
OGG
Le MP3 a longtemps été sous licence, aussi la communauté libre a souhaité doter l’informatique d’un codec open source. Ce qui a abouti à la naissance du « Vorbis », exploité dans les fichiers .ogg. Très performant, ce procédé audio a notamment été adopté par la plateforme de streaming Spotify (Deezer utilisant le MP3 et le format Apple AAC).
WMA
Se raréfiant de nos jours, le format WMA (Windows Media Audio) a été développé par Microsoft et reste utilisable notamment dans le logiciel de montage Movie Maker ou le dictaphone Windows.
Les formats spécifiques à Apple
AIFF
C’est l’équivalent Apple du Wav que l’on trouve plutôt sur PC. C’est ainsi le format initial lorsqu’on rippe un cd sur Mac ou qu’on enregistre une piste audio sur Logic Pro.
AAC
Lors du lancement de l’iPod, qui a contribué au grand succès d’Apple, la marque à la pomme s’est dotée d’un format lossless qui s’est imposé notamment sur iTunes et sur les iPhone.
ALAC
L’équivalent du Flac pour Apple se nomme Apple Lossless Audio Codec et se retrouve notamment sur les bibliothèques iTunes et le service de streaming Apple Music.
Les logiciels à utiliser
Une grande variété de logiciels permet la lecture des principaux fichiers audio du marché. Tous n’ont pas cependant une compatibilité élevée : Windows Media Player et iTunes sont puissants côté fonctionnalités, mais restent associés aux formats les plus courants.
Si vous disposez de formats de fichiers plus exotiques, les alternatives libres comme les lecteurs VLC ou Foobar 2000 proposent de nombreux add-ons et d’une bonne documentation pour subvenir à tous les besoins.
Des lecteurs plus spécialisés s’implantent de plus en plus dans les logithèques, comme Audirvana, excellent player pour la haute résolution (lire ci-après) ou Clementine pour la gestion d’énormes bibliothèques audio.
L’avenir est à la haute résolution !
Avec le développement des smartphones, de la hi-fi (en particulier des DAC), de la bande passante, la nouvelle barrière franchie par les formats audio est la qualité CD. Celle-ci a en effet été dépassée par les formats de lecture haute-résolution : le Hi-Res Audio pourra être à l’avenir l’un des critères pour choisir le matériel de lecture le plus propice pour vos écoutes. Le format est notamment proposé sur les plateformes Qobuz et Tidal.