LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Fabienne C. (Saint Germain en Laye). Fin des années 1970, une jeune femme, S.H., s’installe à New York pour la rédaction de son premier roman. Très vite, elle se retrouve distraite de sa tâche par les élucubrations mystérieuses de sa voisine Lucy qui lui parviennent à travers la cloison séparant les deux appartements. S.H. retranscrit les paroles énigmatiques de Lucy et 40 ans plus tard, elle retrouve le journal intime qu’elle avait rédigé à l’époque.
Souvenirs de l’avenir
Le coup de cœur de Fabienne C. (Saint Germain en Laye)
À la fin des années 1970, une jeune femme, S.H., s’installe à New York pour la rédaction de son premier roman. Très vite, elle se retrouve distraite de sa tâche d’écrivain novice par les élucubrations mystérieuses de sa voisine Lucy Brite qui lui parviennent à travers la mince cloison séparant les deux appartements. S.H. retranscrit alors les paroles énigmatiques de Lucy et quarante ans plus tard, S.H. retrouve le journal intime qu’elle avait rédigé à cette époque.
Un savant collage postmoderne
La redécouverte de ce journal permet à S.H. d’entamer un récit autobiographique qui prend la forme d’un astucieux collage de ce journal, de l’ébauche de son premier roman, des monologues de Lucy Brite et de ses commentaires de romancière aguerrie qu’elle est devenue. Ainsi, Siri Hustvedt nous rend spectateurs actifs de cet émouvant dialogue de ses différents « moi » à travers les décennies, dans un habile jeu de miroirs et de correspondances.
Siri Hustvedt au sommet de son art
C’est avec bonheur que le lecteur replongera dans les thèmes de prédilection de Siri Hustvedt : la mémoire et la fiction comme réinvention et réécriture du passé, le joug social du patriarcat, une écriture féministe au service de l’art. Le terreau autobiographique de ce septième roman n’échappera pas au lecteur averti qui aura certainement envie de relire le récit de la jeunesse de Paul Auster, Le Diable par la Queue, auquel le roman de Siri Hustvedt fait harmonieusement écho.
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Parution le 4 septembre 2019 – 368 pages
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf