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Jean-Pierre Mocky ne sera plus jamais en colère

09 août 2019
Par Lucie
Jean-Pierre Mocky ne sera plus jamais en colère

Caractérisé par ses emportements homériques et ses films inclassables, où tout le gratin du 7e art s’est pressé, l’irrévérencieux acteur et réalisateur Jean-Pierre Mocky vient de nous quitter. Il laisse une filmographie peuplée de pépites, pas toujours reconnues à leur juste valeur.

Des débuts fulgurants

Jean-Pierre_MockyAvant d’être le réalisateur que l’on sait, c’est en tant qu’acteur que Jean-Pierre Mocky accède à la notoriété, grâce à une succession de bonnes rencontres. Il gardera d’ailleurs toujours ce don de bien savoir s’entourer. Après une première expérience dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné, il suit les cours de théâtre de Louis Jouvet, devient ami avec Jean-Paul Belmondo, tourne sous la direction de Michelangelo Antonioni (Les Vaincus, en 1952) et devient le stagiaire de Federico Fellini et de Luchino Visconti qui lui donneront envie de prendre la caméra. Il sera d’abord scénariste (La Tête contre les murs, écrit avec François Truffaut) puis officiellement réalisateur avec Les Dragueurs, en 1959, où il dirige Charles Aznavour et Anouk Aimée. Le succès, international, est au rendez-vous. Dès lors, Jean-Pierre Mocky se consacrera à la réalisation, occupant ponctuellement des rôles dans ses propres films.

Une carrière en dents de scie

MockyOutre son caractère haut en couleur qui déstabilise comédiens et critiques, Jean-Pierre Mocky n’aura cure des conventions et vouera un culte à la liberté de création. Il exècre la religion (notamment dans le film Un drôle de paroissien avec Bourvil), ne craint pas de montrer des personnages à la sexualité débridée (Les Vierges), ou à la bêtise crasse (A mort l’arbitre !) et voue aux gémonies les élites (comme dans Une nuit à l’Assemblée nationale). Il exerce un contrôle quasi dictatorial sur ses films et a fait tourner autant des comédiens amateurs que professionnels. Il peut ainsi se vanter d’avoir accueilli devant sa caméra (et certains, à plusieurs reprises) de grands noms tels que Bourvil, Michel Simon, Catherine Deneuve, Michel Serrault ou Jacqueline Maillan.

Tournant un film par an (parfois deux) avec la précision d’un métronome, Mocky se moquait du succès, parfois confidentiel. Ce qui comptait pour lui, c’était de pouvoir continuer à s’exprimer, comme il le fit dans son autobiographie Mocky soit qui mal y pense. Une grande gueule, certes, mais dotée d’un grand talent…

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Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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