LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Evy V. (Sceaux). Mathias Malzieu, chanteur du groupe de rock français Dionysos, est également écrivain pour notre plus grand bonheur. Avec sa belle plume poétique et créative, il nous offre une part de merveilleux et nous fait retrouver notre âme d’enfant.
Une sirène à Paris
Le coup de cœur d’Evy V. (Sceaux)
Il était une fois…
Il était une fois une belle et jeune sirène, Lula, venue s’échouer sous un pont de Paris. Car, en ce beau temps jadis du 3 juin 2016, la pluie s’était inopinément invitée, provoquant une telle crue, « comme si quelqu’un avait oublié de fermer les robinets de la Seine », une crue qui a emporté hommes, objets, et sirène sur son passage.
Blessée, la belle saignait des perles bleues et se morfondait sous le pont.
Gaspard le Prince charmant
Vint à passer Gaspard, roller-rollant sur le pont d’Arcole jusqu’à sa péniche Le Flowerburger, pour y donner un spectacle de musique, et y jouer du coquelicophone. Quand soudain, son regard se polarisa sur… la femme (?), le poisson (?)… la sirène ! Une sirène à Paris ?!
Une fois l’étonnement passé, Gaspard – preux chevalier des temps modernes – troqua sa paire de rollers contre un tuk-tuk pour emmener la belle aux urgences. Mais, sans Carte Vitale, Lula ne fut pas admissible à l’hôpital !
Alors, Gaspard entreprit d’emmener Lula dans son appartelier, l’installa dans sa baignoire, et lui prodigua les soins nécessaires.
Lula la sirène
Peu à peu, la méfiance de Lula s’envola ; l’amitié s’installa. Puis, l’amour…
Mais une sirène, ça chante. Rappelez-vous Ulysse et les sirènes qui chantaient pour attirer les marins vers les rochers !
Or donc, Lula, le vague à larmes, prévient Gaspard que leur amour est impossible, car ses chants provoquent des émois tels, que les hommes meurent d’amour pour elle et surtout meurent tout court.
Ils se marièrent et eurent beaucoup de petits poissonnous ?
Gaspard réussira-t-il à résister au chant de la sirène ?
Vous le saurez en vous plongeant dans la lecture d’Une sirène à Paris, un joli conte moderne, aux accents Boris « Viannesques » de L’Écume des jours, mâtiné de l’onirisme d’Haruki Murakami. C’est beau, tendre, léger et doux !
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Paru le 6 février 2019 – 240 pages