Décryptage

Mais où en est l’IA dans les jeux vidéo ?

23 avril 2019
Par Dimitri
Mais où en est l’IA dans les jeux vidéo ?

Industrie, finance, commerce : tout le monde ne jure plus que par l’intelligence artificielle et investit des sommes monstrueuses pour la maitriser : près de 36 milliards de dollars en 2019 dans le monde ! Avant de nourrir les rêves et les espoirs des investisseurs et des Etats, l’IA a d’abord trouvé un terrain de jeu favorable dans l’univers du gaming.

Au juste, c’est quoi l’Intelligence Artificielle ?

L’intelligence artificielle est immatérielle, contrairement aux graphismes ou à la bande-son d’un jeu vidéo. Pourtant, c’est d’elle que découle toute la colonne vertébrale d’un jeu. C’est elle en effet qui régit la cohérence d’un univers et qui donne vie à un monde vidéoludique. Que ce soient les personnages non joueurs, les effets météorologiques, la narration, voire même les environnements, l’Intelligence Artificielle fait partie de l’ADN du jeu vidéo. Conçue à partir d’algorithmes particulièrement complexes et de plus en plus élaborés, l’IA développe des comportements en fonction des actions du joueur et tente souvent de s’adapter pour rendre les jeux vidéo de plus en plus réalistes.

Une lente évolution dans l’histoire vidéoludique

En quelques années, l’intelligence artificielle s’est fait une place dans l’innovation vidéoludique. Longtemps très sommaire voire absente, elle a commencé à devenir un réel critère qualitatif pour un jeu à partir des années 2000, où les jeux vidéo sont devenus plus complets, plus vastes et plus techniques. À commencer d’abord par les jeux spécialisés dans l’infiltration. Lors de sa sortie, le premier Splinter Cell a montré que l’IA est une part non négligeable dans l’appréciation du gameplay. L’un de ses plus grands héritiers, Metal Gear Solid V : The Phantom Pain, a démontré à quel point l’Intelligence Artificielle joue un rôle crucial dans l’intérêt d’un jeu.

Au-delà du simple comportement plus ou moins élaboré des personnages non joueurs, l’IA est un réel outil pour l’élaboration de mondes vivants et dynamiques. Elle permet même, parfois, de façonner des mondes entiers. L’exemple le plus éloquent est sans aucun doute No Man’s Sky, jeu dont l’ambition de recréer l’intégralité de l’univers connu à ce jour n’a pu être réalisée que grâce à la génération procédurale, c’est-à-dire à partir d’une Intelligence Artificielle. Les mondes ouverts, comme ceux des jeux Rockstar, notamment pour les plus récents GTA V et Red Dead Redemption 2, n’ont pu être aussi vivants que grâce à une IA élaborée établissant les différents comportements des PNJ selon l’attitude du joueur, qui est totalement libre de ses actes.

 red dead redemtion


Une certaine inertie depuis plusieurs années

Seulement, tout n’est pas si rose pour l’IA. Si nous avons pu citer quelques exemples des prouesses possibles avec l’Intelligence Artificielle, force est de reconnaître qu’à ce jour, la plupart des jeux vidéo pêchent de ce point de vue. Des jeux parfois somptueux graphiquement, proches du photoréalisme, nous sortent immédiatement de l’immersion en raison d’une IA catastrophique qui ruine le réalisme. Fifa 19, par exemple, perd énormément en intérêt si on ne joue avec des amis ou en ligne avec d’autres joueurs. Le récent Assassin’s Creed Odyssey, derrière son univers ultra-riche et son ambiance ultra-immersive, a reçu beaucoup de reproches quant à son intelligence artificielle, parfois complètement aux fraises (si bien qu’il a fallu un patch de près de 8 Go pour corriger pas mal de défauts d’IA).

fifa 19


Peut-on espérer un avenir plus radieux pour l’IA ?

Si beaucoup de jeux vidéo ont tenté de camoufler les défauts de leur intelligence artificielle grâce à ce que l’on appelle des scripts (le plus bel exemple est sans doute celui des Call of Duty), l’esbroufe semble de moins en moins marcher aux yeux des joueurs, toujours plus exigeants. Le défi de la prochaine génération de consoles et des futurs jeux est incontestablement celui de l’IA. La récente démonstration de The Last of Us II semble redonner de l’espoir vis-à-vis de ce que peut être capable une intelligence artificielle dans un jeu vidéo, notamment sur la façon dont les personnages non joueurs peuvent s’organiser, se parler, réagir et fournir des émotions en fonction de la situation… à condition que cette démonstration soit bien fidèle à ce que sera le jeu en réalité, et que ce ne soit pas une dramatisation du gameplay.

last of us

Article rédigé par
Dimitri
Dimitri
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