Le tandem Jean-Yves Ferri / Manu Larcenet se remet en selle avec la sympathique palette de personnages pour la série Le retour à la terre. Comme si 10 ans ne s’étaient pas écoulés depuis le dernier tome, ils reprennent du service, ni vu ni connu ! Que nous réserve ce sixième tome ? Décryptage.
À quatre mains
Aux manettes de cette série, un duo qui fonctionne parce qu’il se connaît bien. Côté scénario, Jean-Yves Ferri, un contributeur de longue date de Fluide Glacial qui s’est aussi démarqué avec sa BD De Gaulle à la plage en 2007. Depuis 2011, il a repris le scénario d’Astérix, ce que Manu Larcenet « lui pardonne ». Larcenet, c’est aussi une longue collaboration avec Fluide Glacial et quelques séries plutôt sombres qui l’ont fait connaître, comme Blast. Son adaptation en bande dessinée du Rapport de Brodeck de Philippe Claudel a aussi attiré l’attention sur le dessinateur.
Le retour à la terre, qu’est-ce que c’est ?
Bonjour, veaux, vaches, cochons, couvée… Le pitch de la série de bande dessinée Le Retour à la terre est assez explicite, en réalité. Un beau jour, Manu Larssinet (toute ressemblance avec une personne existante etc.) et sa copine Mariette plaquent tout, la banlieue parisienne, le stress, le périph’. Leur chat sous le bras, ils partent pour la campagne profonde, ce qu’ils imaginent un éden verdoyant propice à la tranquillité. Un environnement de travail idéal pour Manu, le créatif. Les potes à Paris ? Ils seront là tous les week-ends, c’est sûr. Qui résisterait à un barbecue dans le jardin, après tout ? Au fil des épisodes, évidemment, le lecteur amusé constate que rien ne se déroule selon les plans.
Et ce sixième tome, alors ?
10 ans ont passé pour les bédéphiles en manque, mais le temps continue comme si de rien n’était dans le scénario. Dans ce nouveau tome intitulé Les Métamorphoses, Mariette entame le dernier trimestre de sa grossesse, pour la plus grande angoisse de son compagnon. Ce dernier planche son prochain ouvrage qui s’intitulera… Plast. Les personnages secondaires sont toujours présents, à commencer par la vieille voisine, décidément bien inquiétante. Ferri et Larcenet s’amusent toujours autant à mettre en abîme leur propre travail, ce qui rend d’ailleurs fou parfois le personnage de Manu ! Côté structure, on retrouve les gags percutants en demi-planche qui ont participé au succès des premiers tomes. Des gags, mais avec toujours en filigrane le mal-être de ce personnage qui ne semble jamais tout à fait à sa place…