Alors qu’une adaptation cinématographique de Gunnm, signée Robert Rodriguez et produite par James Cameron, arrive dans les salles, ce 13 février, l’heure est venue de se frotter au matériau original ! Par son rythme, son intrigue et ses personnages, le manga de Yukito Kishiro concentre nombre d’atours d’un blockbuster. On en reparle.
Un manga légendaire
Initiée par Yukito Kishiro en 1990, la publication de Gunnm a fait date dans l’histoire récente du manga. Par son sens du découpage, conçu comme celui d’un film d’action, ses personnages aux pouvoirs surhumains confrontés à un monde hostile où la violence règne en maître, et ses concepts philosophiques, la saga incarne encore aujourd’hui la quintessence de la BD post-apocalyptique. En France, elle a été l’une des premières séries directement traduites par un éditeur spécialisé, sans que son anime n’ait auparavant fait l’objet d’une diffusion dans le cadre du Club Dorothée.
Des destinées historiques
Gunnm démarre par le « réveil » de Gally. Ido, un chasseur de primes (également spécialisé dans la réparation des cyborgs), découvre sa tête dans un tas de gravats. Il la dote d’un corps, puis adopte la nouvelle entité ainsi formée, qui derrière son minois féminin cache une énorme puissance. Totalement amnésique, la jeune femme prend en effet conscience petit à petit qu’elle n’a en revanche rien oublié d’une technique de combat meurtrière qu’on lui a enseignée jadis. Durant les premiers mois de sa réactivation, elle va tomber amoureuse de Yugo sans savoir si elle peut avoir une intimité avec lui, susciter l’ire d’un chasseur de primes, le devenir à son tour, puis tout plaquer pour devenir championne de Motorball, un sport futuriste confrontant Formule 1 et art martial…
Un univers passionnant
Dès son premier tome, l’horizon de Gunnm est délimité : Ido et Gally vivent à Kuzutetsu, un immense bidonville à la surface d’une Terre dévastée. Là se trouvent des usines assurant le ravitaillement de Zalem, une cité fastueuse flottant dans le ciel, déversant ses déchets sur Kuzutetsu à laquelle elle est reliée par d’immenses tuyaux aériens. Pour les habitants de la décharge, l’accession au monde « d’en haut » est rigoureusement impossible, même si l’espoir agite les résidents qui n’ont pas sombré dans le crime organisé ou la violence, deux passe-temps que nombre de déclassés ont adopté.
Une quête d’origine
Tout au long des neuf volumes de la série, Yukito Kishiro donne de l’épaisseur au personnage de Gally, et en fait un « ange » à la beauté fascinante et à la puissance croissante. Entre les combats, parfaitement mis en scène, et les scènes plus calmes, nombre de flash-backs, de rêves ou de commentaires de personnages secondaires viennent enrichir la backstory de l’héroïne. Petit à petit, cela devient un thème fort de l’œuvre : peut-on vivre en étant incertain de ses origines ?
Des extensions bienvenues
Après quatre ans de parution dans Business Jump, Gunnm s’achève rapidement, trop sans doute, en 1995. Frustré d’avoir mis un point final si rapide à sa saga phare, et devant les nombreuses questions que se posent ses lecteurs, Yukito Kishiro décide de reprendre le chantier et les aventures de Gally quelques années plus tard. Gunnm Last Order commence sa publication en l’an 2000. Elle s’achève en 2014, après 19 volumes. Lui succède Gunnm Mars Chronicle, flash-back sur les origines de l’héroïne, qui permet à Kishiro d’expérimenter un tout autre graphisme. La sortie au cinéma d’Alita Battle Angel devrait sans conteste remettre en lumière cet univers qui continue de fasciner les lecteurs, trente ans après sa création.
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