« Pour mécéner, il faut aimer », avait pour habitude de dire Pierre Bergé dont les collections d’art étaient mondialement célèbres. Et pour aimer, la culture sous toutes ses formes et la mode encore davantage, Pierre Bergé a aimé. Il vient de rejoindre ce 8 septembre le couturier Yves Saint Laurent dont il avait bâti la renommée.
Un mentor d’exception
Pierre Bergé a toujours su bien s’entourer, depuis son plus jeune âge. Un don qui fera de lui l’un des mentors et mécènes les plus influents du XXe siècle. Il rencontre Jacques Prévert à 18 ans avec qui il se lie d’amitié et fait ainsi son entrée dans un cercle prestigieux de poètes et d’écrivains français tels que Camus, Giono et autre Cocteau. Le premier artiste dont il dirige la carrière n’est autre que le peintre Bernard Buffet. Mais c’est en 1958 qu’il rencontre un jeune styliste chez Dior, dont le talent ne le laissera pas indifférent, Yves Saint Laurent. Le coup de foudre est immédiat et réciproque. Les deux hommes ne se quitteront plus. Pierre Bergé réunit les fonds nécessaires pour créer la maison de couture Yves Saint-Laurent dès 1962. En résulte aujourd’hui une Fondation qui conserve l’œuvre bâtie par le couturier et son mécène.
Un homme de lettres
Grand collectionneur d’art (jusqu’à la revente de ses biens en 2009), Pierre Bergé est également un homme engagé politiquement (il fut ami avec François Mitterrand) et socialement. Il milite activement pour la cause homosexuelle en devenant le président du Sidaction, dirige le conseil de surveillance du Monde et crée de nombreux magazines, tels que Courrier International et Têtu. Mais l’un de ses plaisirs réside dans l’écriture. Il publie une dizaine d’ouvrages traitant de ses amitiés prestigieuses (Inventaire Mitterrand en 2001, Jean Cocteau en 2008, Lettres à Yves ou Yves Saint Laurent, une passion marocaine en 2010), de ses engagements (Liberté, j’écris ton nom en 1991) ou de ses amours pour l’art sous toutes ses formes (L’Art de la préface en 2008, Histoire de notre collection en 2009). Pierre Bergé a désormais retrouvé Yves Saint Laurent, pour entamer, ensemble, le plus long de leur chapitre.
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Tout sur Pierre Bergé
Visuel d’Illustration : Pierre Bergé © Studio Hartcourt 1998
