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Midnight Oil : le retour d’un groupe engagé !

14 mars 2017
Par Manue
Midnight Oil : le retour d'un groupe engagé !

Après 15 ans d’absence, Midnight Oil, un des groupes phare du rock australien reprend la route. Artistes et citoyens engagés, ces australiens n’ont eu de cesse de dénoncer les maux de notre planète. L’occasion nous est donnée de revenir sur leur carrière.

Après 15 ans d’absence, Midnight Oil, un des groupes phare du rock australien reprend la route. Artistes et citoyens engagés, ces australiens n’ont eu de cesse de dénoncer les maux de notre planète. Retour sur une carrière exemplaire.

Midnight oil staffDes débuts dans les pubs aux charts australiens

Tout commence, en 1971, dans la banlieue de Sydney. Un trio nommé Farm (Rob Hirst, Jim Moginie et Andrew « bear » James) fait, à ses heures perdues des reprises de Cream, Creedance ou Led Zeppelin dans les pubs de la ville.

5 ans plus tard, le trio passe une annonce pour recruter un chanteur. C’est Peter Garrett qui est engagé. Il est en train de finir ses études de sciences politiques et juridiques à l’Université de Canberra. The farm devient alors Midnight Oil.

Le groupe joue dans les pubs, bruyants à souhait et développe donc un son puissant proche du punk pour se faire entendre dans ces espaces où l’on vient plus pour boire de la bière que pour écouter de la musique.

Dès le début, le groupe a donné des signes d’indépendance puisqu’il crée son propre label « Powderworks » dès l’enregistrement de son 1er album, tout simplement nommé « Midnight Oil ». Lorsque le groupe signe avec CBS au début des années 80, il est spécifié que CBS n’a pas le droit d’exercer quelque pression que ce soit, ni d’avoir un droit de regard sur les textes écrits par le groupe. Cela peut paraître étrange mais lorsque l’on connaît l’engagement hautement politique du groupe et notamment de son front-man, Peter Garrett, cela n’est pas si anecdotique que cela.

Le succès n’est pas immédiat. La popularité du groupe est d’abord scénique avant de se transformer en ventes de cd, un peu comme leurs compatriotes, INXS. Le groupe avance doucement mais sûrement sortant des albums au rock puissant, brut, sans fioritures. Le rock de Midnight est fait d’électricité, de rage, de sueur, de coup de poings tant dans les riffs de guitares que dans les propos des paroles.

Ce n’est que pour leur quatrième album « 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 » que le groupe monte dans le haut des charts australiens. Cet album est le premier à être distribué en dehors des frontières de l’île. Il est question d’antimilitarisme avec le titre très fort « US forces » qui traite de la politique d’armement des Etats-Unis, particulièrement en Australie où l’armée américaine est très présente. 

 US Forces give the nod, it’s a setback for your country

Bombs and trenches all in rows, bombs and threats still ask for more

Divided world the CIA, say who control the issue

You leave us with no time to talk, you can write your own assessment

Le titre « Maralinga » est un brûlot contre le nucléaire. Maralinga est un lieu très isolé en Australie-Méridionale où le gouvernement anglais, avec l’accord du gouvernement australien, a fait des essais nucléaires entre 1952 et 1963.


Un engagement politique porté internationalement

 En 1986, le groupe participe à une tournée avec le groupe aborigène « Warumpi band ». Il écume les petites villes et les communautés aborigènes de l’intérieur du pays. C’est le choc. Dès lors, Midnight Oil ajoute une cause à ses combats : celle des peuples indigènes.

En effet, de cette expérience traumatisante pour les citoyens humanistes et engagés qu’ils sont, le groupe va produire un album frontal « Diesel and dust » où il n’épargne pas cette Australie blanche qui a quelque peu oublié, que cette île qu’elle a colonisée, était habitée depuis très longtemps par des peuples à la culture ancestrale et riche. C’est avec cet album que le groupe assure sa stature internationale.

Le groupe, par la suite, continue de rencontrer quelques succès, notamment avec « Blue sky mining », « Earth and sun and moon ». L’environnement est au cœur du propos. Il est question de déforestation, des mines à ciel ouvert. Midnight Oil met le doigt sur l’impact très négatif des activités humaines sur la nature, tirant à sa manière la sonnette d’alarme.

“So you cut all the tall trees down, you poisoned the sky and the sea

You’ve taken what’s good from the ground …” (River runs red)

 Cet engagement et ce combat pour l’environnement est profond. Bien avant d’être chanteur au sein de Midnight Oil, Peter Garrett était militant écologiste, défendant le Tibet par ici et luttant contre les mines d’uranium dont l’exploitation a de nombreux impacts négatifs sur l’environnement, par là. En 1984, il est un des fondateurs du Parti pour le désarmement nucléaire (Nuclear Disarmament Party) En 1987, il est le responsable de la fondation « Australian Conservation Foundation » et en 1993, membre du conseil international de Greenpeace.

Là où certains font des coups d’éclat (médiatique ou opportuniste), l’engagement de Midnight Oil, emmené par le géant vert, Peter Garrett, s’accompagne d’actes. Le groupe, en mai 1990, organise un concert semi improvisé (retranscrit dans le dvd Black rain falls) en plein cœur de New-York devant le siège de la société pétrolière Exxon. Le but : montrer du doigt une société peu scrupuleuse en matière d’environnement et à l’origine d’une catastrophe écologique en Alaska (échouage de l’Exxon Valdez).

Cependant malgré quelques titres accrocheurs, la popularité, notamment à l’international, va peu à peu s’estomper, notamment à partir de l’album « Breathe » en 1996. En 2002, le départ de Peter Garrett après une dernière tournée pour l’album « Capricornia », précipite la chute du groupe.

Après 15 ans de silence, le retour.Midnight Oil-concert

Les rumeurs filaient bon train depuis quelques temps mais ça y est c’est officiel, le groupe se reforme. Alors pas encore d’album tout neuf mais une tournée mondiale s’appelant « The Great Circle ». Elle débutera à Sydney (là où tout a commencé), passera par le Brésil, l’Amérique du Nord, l’Europe et la Nouvelle Zélande, avant de retourner en Australie. Cette tournée mettra en avant l’implication du groupe dans la préservation de la planète, ainsi que sa collaboration avec Greenpeace sur des problèmes cruciaux tel que le changement climatique. En France, Midnight Oil se produira sur la scène mythique de l’Olympia, le 06 Juillet et fera quelques festivals. 

La tournée sera accompagnée de la sortie de trois coffrets, logiquement le 5 mai 2017 : le 1er contenant tous ses Ep et LP, un 2nd avec tous ses albums et vidéo, et un 3eme contenant 4CD/8DVD exclusifs de morceaux jamais sortis : « The Overflow tank ».

Le retour de Midnight Oil sonne comme la renaissance d’un art mêlant énergie rock et combativité. A plus de 60 ans, le géant vert et ses comparses n’ont pas perdu leur verve, leur flamme. Leur ardeur, leur pugnacité à défendre la nature et les hommes sont plus que nécessaires en ces temps perturbés, à la croisée d’un champ des possibles ou d’un non-retour fatal.

Their music makes you feel. Their lyrics make you think. And the combined impact live onstage is nothing less than a call to action.

Tout est dit.   

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Article rédigé par
Manue
Manue
Disquaire à la Fnac Saint-Lazare
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