À l’occasion de la sortie en DVD et Blu-ray de Suite française, adaptation de l’œuvre d’Irène Némirovsky pour le grand écran, retour sur le parcours unique d’une histoire pas comme les autres.
Suite française : un roman qui a traversé le temps
Déportée pendant la Seconde Guerre mondiale à Auschwitz, Irène Némirovsky ne finira jamais l’écriture de ses cinq romans qui avaient pour but de décrire l’occupation allemande sur le sol français. Le manuscrit se fait oublier dans une valise qui a échappé au contrôle des Allemands. Il est redécouvert en 1998 par ses filles, qui parviennent à trouver un éditeur en 2004. Depuis, le livre (composé des deux premiers récits ; le troisième axe n’ayant été dépeint que dans les grandes lignes par son auteure) est un succès incontestable, récompensé par le prix Renaudot.
Suite française : une adaptation libre, mais respectueuse
Si l’intrigue tend à retranscrire un contexte historique précis, le film de Saul Dibb (qui a notamment réalisé The duchess) se concentre sur la deuxième partie de Suite française (Dolce). En effet, la densité du texte et de l’époque évoquée est telle, qu’un long-métrage avoisinant les deux heures n’est pas suffisant pour effectuer une adaptation fidèle et méticuleuse de l’œuvre originale. Un choix risqué et néanmoins réaliste qui permet de canaliser les efforts sur la reconstitution de la France pendant la guerre tout en soignant les personnages. Pour ce faire, le tournage s’est déroulé dans des environnements naturels entre la France et la Belgique.
Suite française : un point de vue réaliste et sobre sur l’histoire
L’équipe a privilégié un traitement dépouillé de tout artifice pour les costumes et aussi pour l’apparence des protagonistes. En ce sens, l’intrigue développe l’atmosphère austère propre à l’occupation, mais s’attache également à prendre le recul nécessaire lorsqu’il s’agit d’évoquer une page de notre histoire. Autre particularité, le film place son point de vue sous l’œil d’une femme et non d’un homme comme c’est si souvent le cas. Suite française entretient le devoir de mémoire avec une certaine retenue tout en proposant une romance inhabituelle dépourvue de clichés, porté par un casting quatre étoiles – Michelle Williams, Kristin Scott Thomas, Matthias Schoenaerts ou encore, Sam Riley.
