Du renouveau pour la série culte des Chevaliers du Zodiaque ! A la veille de ses 30 ans, la série se féminise et s’inscrit avec plus ou moins de cohérence dans un univers déjà bien vaste. Ni reboot, ni shôjo, je vous en dis plus dans les lignes qui suivent… Haut les cœurs les filles : Saluez l’arrivée de Saintia Shô !
Encore une nouvelle série sur les Chevaliers du Zodiaque ? Et pourquoi une jeune fille en armure se pavane-t-elle sur la couverture ? Ne montez pas sur vos grands chevaux et rassurez-vous : Saint Seiya n’est pas devenu un shôjo. Après avoir eu de nombreuses fois la réflexion en magasin, je pense qu’une précision ne ferait pas de mal, aussi vais-je vous entretenir aujourd’hui de la nouvelle série intégrant l’univers des Chevaliers du Zodiaque : Saint Seiya Saintia Shô !
Entre nostalgie et modernité, mon cœur balance…
Après avoir changé de dessinateur et d’époque maintes et maintes fois (vous avez pu lire les Saint Seiya Episode G, une histoire antérieure sur les Chevaliers d’Or ; Saint Seiya Next Dimension, la suite directe – et en couleurs ! – de la série originale ; Saint Seiya The Lost Canvas, se déroulant en parallèle de Next Dimension ; puis Saint Seiya The Lost Canvas Chronicles, dérivée de la précédente et cette fois-ci concentrée sur les Chevaliers d’Or), cette série culte réussit le tour de force de nous faire encore rêver après presque 30 ans d’existence. À la veille de son anniversaire en 2016, les Chevaliers du Zodiaque se rappelle à notre bon souvenir en se renouvelant encore fois, et montre qu’elle est loin d’être enterrée.
Mon principal sujet est le manga (soit la version papier de l’œuvre créée par Masami Kurumada), mais il existe bien évidemment les séries d’animation. Je ne parlerai pas de Saint Seiya Omega, par exemple ; du long-métrage d’animation Saint Seiya – La Légende du Sanctuaire, ni de la toute nouvelle série intitulée Saint Seiya Soul Of Gold, pour ne citer que les exemples récents.
2015 marque donc un nouveau tournant dans l’univers des Chevaliers du Zodiaque. Notamment grâce à ce fameux Saint Seiya Saintia Shô, marquant l’apparition (enfin ?) de protagonistes féminins dans cette série bourrée de testostérone et d’amitié (hum) fraternelle. Loin de se transformer en shôjo, comme dit plus haut, Saintia Shô s’apparenterait plus à ce genre nommé shônen-girl (comme L’Arcane de l’Aube, pour ne citer qu’un exemple) : il n’est pas question de romance (ou si peu) mais de jeunes filles fortes qui se battent pour protéger leurs idéaux.
Une jeune fille pour les protéger tous.
Il est donc ici question de Shôko, initialement lycéenne de son état, sans nouvelle de sa grande sœur Kyôko depuis fort longtemps… Elle apprend brutalement que ladite sœur aînée fait en réalité partie d’un corps de guerrières d’élite en armure : les Saintia. Afin de protéger sa sœur, Shôko se voit offrir l’opportunité d’endosser l’armure d’Equuleus, la constellation du Petit Cheval.
Encore un cheval ? Je vous l’accorde : concernant le scénario, c’est du vu et revu. Quant au dessin, en revanche, les traits de Chimaki Kuori sont clairs et propres ; sans révolutionner le genre, ils rendent la lecture très agréable et apportent une touche de légèreté certaine, notamment dans les scènes d’action.
Il y a du bon et du moins bon dans le si vaste univers de Saint Seiya. Les grands fans de la première heure ne peuvent regarder un épisode de Saint Seiya Omega sans pleurer des larmes de sang, ou lire un volume de Next Dimension sans avoir envie de vomir par exemple. Quelques questions se posent donc légitimement au vu de cette nouvelle série ; à commencer par la première qui vient à l’esprit, et que la bouche énonce sans même le vouloir : mais pourquoi ?… La série serait-elle en perdition ? Cherche-t-elle à conquérir un nouveau lectorat en faisant combattre des jeunes femmes ? A-t-on imposé de respecter la parité des sexes dans les mangas ? En un mot, cette prise de risque minimum (on garde un scénario identique et on remplace les personnages) était-elle vraiment utile ? Saintia Shô est censé se dérouler en parallèle de la série-mère – ou peut s’en faut – mais l’incohérence générale qui règne gâche un peu le plaisir du puriste. D’un autre côté, nous on veut voir des chevaliers (on dit chevalières, du coup ?) aller au bout d’eux-mêmes, voire se dépasser pour protéger leurs idéaux, comme écrit plus haut. Et de ce point de vue-ci, on ne peut pas dire qu’on soit déçu.
En deux mots comme en cent : Saint Seiya Saintia Shô n’est pas la série indispensable du moment ; elle réussit cependant à tenir la route – intrinsèquement, du moins – et remplit parfaitement son office de manga : on passe un bon moment en vibrant aux côtés de cette jeune fille vaguement familière et totalement prise au dépourvu, et c’est l’essentiel.
Saintia Shô, Masami Kurumada & Chimaki Kuori (Kurokawa)
NB. Les propos teintés d’ironie que je tiens ici n’engagent bien évidemment que ma propre personne physique. En aucun cas la Fnac ne pourra recevoir de menaces de mort de fans qui se sentiraient lésés. Si d’aucuns se sentent attaqués, vous savez où je travaille et je vous accueillerai avec plaisir. Le ton de cette chronique se veut léger et est à prendre au second degré. Merci pour votre bienveillance.