En cette période de fin d’année, et en vue des fêtes, les éditeurs sortent l’artillerie lourde. Tous les ans, à la même période, une pluie de nouveautés de tous poils nous tombent sur la tête dans le but de brouiller notre réalisme économique, et d’écluser nos porte-monnaie. Dans tout cela, nous devons faire des choix. Suivez le guide…
En cette période de fin d’année, et en vue des fêtes, les éditeurs sortent l’artillerie lourde. Tous les ans, à la même période, une pluie de nouveautés de tous poils nous tombent sur la tête dans le but de brouiller notre réalisme économique, et d’écluser nos porte-monnaie. Dans tout cela, nous devons faire des choix. Cette liste, totalement subjective, éloignée de toute notion tyrannique de « nouveauté », a pour but d’apporter un éclairage ouvert jusqu’au registre de l’humour, sur quelques intégrales couvrant le territoire de la Science-fiction, de la Fantasy et du Fantastique. Elle ne manquera pas de déclencher les foudres et la hire de nombreux exégètes tant ces trois domaines se vivent à hauteur d’épiderme, à fleur de peau, contribuant à en faire des sujets de passions et de discussions souvent enlevées.
Rork d’Andréas (Le Lombard)
Rork est le personnage le plus mystérieux de la bande dessinée franco-belge. A chaque lecture et relecture, l’écriture du récit et son visuel entrainent le lecteur dans le labyrinthe vertigineux des possibles. L’aventure graphique et l’émerveillement narratif qui en résultent, font d’Andréas un des artistes les plus fascinants de la bande dessinée mondiale, et de la série Rork, un immense classique aux richesses insondables !
Creepy anthologie Collectif (Delirium)
Né en 1964 et publié sans discontinuer jusqu’en 1983, le magazine « Creepy » trouve son inspiration chez les comics édités par E.C. dans les années 50. Grâce au répertoire vertigineux des auteurs majeurs qui l’animèrent, et de l’intelligence des récits qui le vivifièrent « Creepy » marqua l’histoire du comic-book et devint, pour l’être toujours aujourd’hui et sans concessions, l’une des plus grandes références bédéphiles dans les genres Fantastique et Epouvante.
DC Comics anthologie Collectif (Urban Comics)
Constitué de quinze récits aujourd’hui mythiques (et pour certains quasiment introuvables), l’ouvrage s’adresse à la fois au lecteur novice comme à l’amateur éclairé, en proposant à la lecture les récits fondateurs des personnages de l’Olympe de la célèbre maison d’éditions « D.C. Comics ». Une plongée dans l’Histoire de la bande dessinée super-héroïque nord-américaine, nécessaire, salutaire et jouissive.
Watchmen d’Alan Moore & Dave Gibbons (Urban Comics)
Le récit, intelligent et riche, brasse avec brio les genres « policier » et « science-fiction ». Chaque personnage est développé avec profondeur et justesse dans ce qui restera à jamais, et simultanément, les plus beaux « hommage » et « détournement » de l’univers des supers-héros. S’il ne doit rester qu’un comic, ou si vous ne deviez en lire qu’un, à l’évidence c’est celui-là ! Un miracle…
Valérian et Laureline de Jean-Claude Mézières & Pierre Christin (Dargaud)
L’imagination débridée des auteurs, et la révolution narrative innovante et adulte que la série grave dans le marbre du 9e art, en font une clé de voûte dans la réussite de l’établissement de la bande dessinée, comme un art à part entière. Depuis sa création dans les pages de la revue « Pilote » en 1967, la série s’est imposée comme une création incontournable et une référence culte !
Bob Marone de Yann & Didier Conrad (Dargaud)
Sûrement la plus fameuse parodie de la BD franco-belge. Iconoclastes et provocateurs, les créateurs de la série Les Innommables nous entrainent dans leur crime de lèse-majesté paru dès 1983. Ici, l’Aventure avec un grand A et la science-fiction s’unissent à l’humour irrévérencieux, pour nous offrir un hold-up assumé du Canon « moranien », un détournement décomplexé et grinçant, aujourd’hui mythique !
Akira d’Ôtomo Katsuhiro (Glénat)
En 1989, les éditions Glénat propose en kiosques, et en format broché, la série Akira au lectorat français. Rapidement, l’effet Akira brûle tout sur son passage et s’impose comme l’un des fleurons mondiaux d’une science-fiction anticipatrice puissante et débridée. Du récit au trait, en passant par le découpage et la mosaïque des personnages, cette gemme véritable, taillée et sertie avec maestria, reste le reflet d’une perfection certaine, à l’empreinte indélébile, sur l’écheveau du 9e art.
Universal war one de Denis Bajram (Soleil Productions)
La Terre est en conflit avec des « Compagnies Industrielles de colonisations spatiales ». Philosophie, sciences, religion, politique, sociologie, éthique, sont les ressorts narratifs de cette science-fiction spatio-temporelle démesurée et vertigineuse. L’intelligence du récit est étourdissante, l’histoire est ambitieuse et l’œuvre est déjà inscrite dans l’Histoire bédéphile comme un modèle du genre !
Wollodrïn de Jérôme Lereculey & David Chauvel (Delcourt)
La trame est simple : un commando multiracial doit exfiltrer une princesse d’un territoire d’Orcs particulièrement belliqueux. Paysages somptueux et batailles époustouflantes naissent du dessin efficace et parfait, et d’une narration à la tension constante allant crescendo. Le duo créateur de 7 voleurs signe, ici, LE meilleur récit du genre heroic fantasy des dix dernières années, et peut-être pour autant à venir.
Green Manor de Denis Bodart & Fabien Vehlmann (Dupuis)
16 petits meurtres «british» et réglés comme du papier à musique, pour cette intégrale délicieuse, incroyablement inventive, et à l’accent fantastique sourd, caustique et raffiné. L’intelligence éblouissante des récits renforcent la crédibilité du décalage des situations représentées, et offrent à la lecture une fine alchimie empreinte d’addiction !
SOS Bonheur de Griffo & Jean Van Hamme (Dupuis)
Conçu initialement pour la télévision, le scénario réaliste et dérangeant fut adapté pour la BD en 1988. Réaliste, inquiétante, réflexive, l’histoire aborde le totalitarisme sociétal mu pour le « bien de tous » et l’indignation rebelle qu’il entraine. Ce 1984 de la bande dessinée trouve, encore aujourd’hui, une terrible résonnance dans notre actualité aux accents trop souvent « orwelliens ».
