Derrière cette affirmation volontairement provocatrice, un état de fait : les ventes de CD ne cessent de régresser, en partie au profit de la musique dématérialisée. Petit éclairage.
Le CD est en crise, cela n’aura échappé à personne. Sans vous imposer une suite fastidieuse de chiffres de ventes, retenons que la part du CD dans les ventes de supports musicaux, qui avait culminé à 95,5% en 2002, est aujourd’hui descendue sous la barre des 50% et continue son inexorable descente aux enfers. La question de l’utilité d’acquérir ou de conserver un lecteur CD pouvant coûter plusieurs centaines -voire milliers- d’euros se pose donc inévitablement.
Il est évident que la montée en puissance de la musique dématérialisée impose de nouveaux modes d’écoute. Entre les Smartphones, les lecteurs réseau, le streaming, les lecteurs MP3 et les tablettes, les solutions simples pour écouter sa musique ne manquent pas. Sur de nombreuses installations hifi, le lecteur CD a d’ailleurs déjà cédé la place à l’ordinateur, au lecteur réseau (avec ou sans fonction de rippage de CD) ou au serveur de stockage. Plus pratiques, plus rapides d’accès, donnant un accès immédiat aux fichiers stockés sur l’ordinateur ou par téléchargement, il faut reconnaitre à ces solutions de nombreux avantages. Parmi lesquels l’un des principaux est l’encombrement largement réduit. Si on y ajoute l’élargissement conséquent de l’offre de téléchargement légal, mieux adaptée aux besoins de l’utilisateur que par le passé et plus vaste, on pourrait penser que le Lecteur CD n’a plus aucun intérêt.
Il reste tout de même quelques bonnes raisons de rester fidèle au lecteur CD. D’abord, pour revenir à l’offre de téléchargement légal, et en dehors de quelques sites qui proposent des fichiers haute définition, les fichiers audio proposés au grand public souffrent, du fait de leur compression, d’un recul en qualité sonore par rapport au format CD. Ensuite, comme avec le vinyle lors de l’arrivée du Compact Disque, l’audiophile ne va pas jeter sa collection de CD aux orties, et il faudra bien un lecteur pour continuer de les exploiter, sauf à passer par l’étape fastidieuse de tous les ripper, acceptable quand on en possède quelques dizaines, un peu moins envisageable pour qui en possède des centaines. N’oublions pas par ailleurs le plaisir d’offrir un disque à l’occasion d’un anniversaire ou d’une autre occasion, difficile de le faire avec des fichiers numérisés. Enfin, même s’il n’égale pas celui du vinyle, le cérémonial d’insertion d’un CD reste encore des plus agréables et disparaitra avec les fichiers audio sélectionnés à la télécommande ou à la souris.
La solution à ce dilemme viendra certainement de la convergence des 2 modes d’écoute, qui est d’ailleurs déjà en marche. Plutôt que renoncer à utiliser ses CD, pourquoi ne pas s’orienter vers une platine dotée d’une entrée numérique (USB ou S/PDIF), ce qui est de plus en plus fréquent, même sur les platines d’entrée de gamme et qui devrait se généraliser très rapidement. Et si vous souhaitez conserver votre platine CD actuelle, rien ne vous empêche de lui adjoindre un Dac externe pour récupérer dans les meilleures conditions et à prix abordable vos fichiers numérisés.
En bref, plutôt que d’opposer deux technologies qui me paraissent plutôt complémentaires, je suggère de les faire cohabiter. Après tout, ceux qui avaient annoncé la mort du vinyle n’avaient pas su voir venir le retour aux galettes noires auquel nous assistons…
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