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Sortir du mode tout automatique de son appareil photo, si c’est possible !

31 juillet 2012
Par Daniel
Sortir du mode tout automatique de son appareil photo, si c'est possible !
©DR

On utilise souvent son appareil photo en mode tout automatique. Pourquoi ? Le plus souvent pour se simplifier la vie. Mais y-a-t-il un intérêt réel à sortir du mode tout automatique ? Que ce soit un compact ou un reflex, le carré vert est certainement le mode le plus utilisé. Peut-on se risquer à en sortir sans saboter ses propres images ?!

On utilise souvent son appareil photo en mode tout automatique, symbolisé par un carré vert ou un appareil photo vert. Cela veut dire que c’est l’appareil photo qui gère tout… Tout, tout, vraiment tout. On n’a plus qu’à appuyer sur le déclencheur.

Mode programmeQuand on regarde le manuel de son appareil photo, on sera souvent effrayé ! Car si sortir du mode tout automatique cela veut dire, lire les 300 pages du manuel, cela ne va pas être possible….

Alors est-ce que l’on a intérêt à en sortir de ce mode tout automatique finalement ? Sachez déjà qu’un appareil photo en mode automatique n’est en rien l’assurance de réussir ses images. Pourquoi ?

L’appareil photo détermine automatiquement plusieurs facteurs comme la mesure de la lumière et la mise au point. Voyons comment cela fonctionne pour que chacun puisse dire s’il faut laisser faire l’appareil, ou pas.

Chapitre 1° : la mesure de la lumière

mesure evaluativeChaque appareil photo dispose d’un capteur qui évalue la lumière réfléchie par le sujet que l’on vise. Cela veut dire que l’appareil photo va mesurer la lumière qui lui arrive par l’objectif, tout simplement

Pour ne pas se faire piéger par des situations difficiles, le capteur chargé de la mesure de la lumière est divisé en plusieurs zones. Chacune de ces zones, va être pondérée avec les autres pour trouver un juste équilibre, une moyenne.

Il existe plusieurs modes de mesure pour s’adapter à des situations différentes. On trouve le mode de mesure que l’on appelle matricielle chez Nikon, ou évaluative chez Canon, on trouve la mesure sélective qui va donner la priorité au centre de l’image, et enfin une mesure spot qui va elle se resserrer à une petite zone circulaire au centre du viseur.

Pourquoi devoir choisir un mode de mesure de la lumière ? L’appareil photo n’est-il pas assez « grand » pour mesurer ce qu’il faut ? La réponse est non !

Un appareil photo, composé d’électronique et de capteurs divers n’a pas les mêmes capacités que notre œil ! Nos yeux vont s’adapter automatiquement aux variations importantes de luminosité d’une scène. L’œil va voir des détails qu’un système électronique sera incapable de saisir. On appelle ça la « plage dynamique » qui consiste à enregistrer le plus grand nombre de nuances entre le blanc et le noir.

Chapitre 2° : l’autofocus

Point AFUn appareil photo en tout automatique va déterminer par conséquent automatiquement le sujet sur lequel il va faire la mise au point pour le rendre net. Cela ne vous dérange pas qu’un appareil électronique décide pour vous ce qui est le sujet que vous voulez photographier ???? Moi si ! Tout automatique c’est bien mais savoir où l’appareil photo va faire la mise au point et même le décider à l’avance, c’est mieux !

On peut choisir un collimateur autofocus, dans le schéma ci-contre, ce sont les petits carrés dans la zone centrale du viseur, et l’appareil photo va ainsi faire la mise au point systématiquement sur le collimateur autofocus sélectionné. Après c’est à nous de cadrer en conséquence.

Il existe également plusieurs modes autofocus, que l’on peut sélectionner. Il y en a un pour les sujets fixes (il fait la mise au point une seule fois jusqu’au déclenchement). Un autre appelé mode autofocus dynamique, qui va lui suivre un sujet en mouvement. Il va donc suivre le déplacement d’un sujet jusqu’au déclenchement. Autre mode, celui qui va déterminer automatiquement si le sujet est un sujet en mouvement ou immobile et s’adapter. Cela en fait des modes différents pour faire la mise au point…. Si un seul mode était capable de tout faire sans problème, les autres n’existeraient pas ! Donc…

Chapitre 3° : le mode programme

Mode programmeCe mode programme va aider l’appareil photo à déterminer ce qu’il photographie. Un appareil photo numérique dispose souvent d’une bonne quantité de modes de prise de vue, comme Sport, Paysage, Portrait, Macro, et d’autres, ou tout automatique ! Donc le tout automatique c’est l’appareil qui décide de tout donc. A lui de savoir si l’on fait une photo d’un paysage ou d’une personne placée devant ce même paysage ! Pas toujours simple… En tout cas l’appareil photo a une fraction de seconde pour prendre sa décision, et il l’a prend.  Ces modes, vont aider l’appareil à privilégier tel ou tel réglage. Par exemple le mode Sport va privilégier la vitesse d’obturation rapide afin de figer le mouvement. Un mode paysage va privilégier la profondeur de champ, afin d’avoir le plus de choses nettes.

Il existe d’autres programmes qui permettent de régler un paramètre du couple « vitesse / diaphragme » , et laisser l’appareil photo décider de l’autre. Ces modes sont : M où on règle à la fois la vitesse et l’ouverture, le Mode Av ou A, pour régler l’ouverture, Tv ou V pour régler la vitesse. Pour moi, le choix du mode programme va plutôt dépendre de sa propre manière de photographier plutôt que du sujet. Je fais 95% de mes photos en mode priorité ouverture.

Jane Birkin en 1968Pour conclure

On peut dire que le mode tout automatique est un mode fait pour rassurer, et assuré un résultat. On attribuera un mauvais résultat à sa propre inexpérience, quand cela se passera mal. Mais la seule manière d’obtenir ce que l’on veut réellement, c’est vraiment de s’y mettre. Cela demande de comprendre 2 ou 3 notions mais l’outil numérique permet de voir le résultat sans attendre. Même si on est pas photographe, laisser son appareil photo en tout automatique, c’est se limiter, et par la même occasion refuser ce qui pourrait apporter un brin de créativité !

Et finalement la photographie qu’est-ce que c’est, sans cette petite pincée de créativité ?

Jane Birkin (1968), photographiée par Jeanloup SIEFF

Article rédigé par
Daniel
Daniel
expert photo, technicien senior à l'Assistance Téléphonique Fnac