La cérémonie, qui récompense la composition musicale chaque année depuis 1958, considère enfin la musique de jeux vidéo.
L’académie des Grammy Awards a annoncé hier l’ajout de cinq catégories qui seront représentées dès sa prochaine édition. Parmi elles, une récompense pour la meilleure chanson engagée, le meilleur album de spoken word (ou poésie), et une pour la meilleure bande originale de jeux vidéo. Pour être précis, la catégorie exacte s’intitule « Meilleure bande originale pour un jeu vidéo ou autre média interactif ». Une première pour la cérémonie américaine, qui récompense pourtant depuis 1959 les bandes-son des films ou des séries TV. Le jeu vidéo s’était toutefois déjà frayé une place aux Grammy Awards, sous une forme un peu détournée.
Le jeu vidéo entre (officiellement) aux Grammy Awards
Celles et ceux qui ont suivi la dernière cérémonie début avril le savent déjà : une étrange mais adorable boule rose est repartie du Convention Center de Los Angeles avec un trophée sous le bras.
Les chefs d’orchestre Charlie Rosen et Jake Silverman ont en effet remporté le prix du Meilleur arrangement pour leur épatante réinterprétation jazzy du thème de Meta Knight, issu de la bande originale de Kirby Superstar. Un arrangement mis en musique par le 8-bit Big Band et Button Masher, qui restera dans les mémoires comme le second morceau issu d’un jeu vidéo à remporter un prix lors des Grammy.
Il faut remonter à 2010 pour retrouver le premier lauréat. Il s’agit de Christopher Tin, partenaire historique de la licence de jeux de stratégie Civilization, qui avait su convaincre les membres de l’académie grâce à un arrangement de son titre phare Baba Yetu (le thème d’ouverture de Civilization IV), sur lequel le Soweto Gospel Choir est venu poser des voix à nous donner des frissons.
En 2013, le compositeur Austin Wintory avait également été nommé dans la catégorie de Meilleure bande originale d’un média visuel pour la bande-son de Journey. C’est finalement le duo composé de Trent Reznor et Atticus Ross qui avait remporté le prix grâce à la bande originale de Millénium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes.
Les bandes originales les plus marquantes de l’histoire du jeu vidéo
Les gameurs savent que la musique de jeu vidéo n’a pas attendu Christopher Tin pour être mémorable et mériter l’attention de l’Académie des Grammy Awards. Si l’on peut se réjouir de l’ajout d’une catégorie dédiée dans cette cérémonie suivie, chaque année, par plus de 10 millions de téléspectateurs, impossible de ne pas profiter de la nouvelle pour mettre en lumière certaines des bandes originales qui auraient mérité de repartir avec un prix depuis tout ce temps.
The Legend of Zelda : Ocarina of Time (1998, Nintendo)
Non content d’être le compositeur de la majorité des musiques de Super Mario, Koji Kondo est aussi celui qui a donné ses lettres de noblesse musicales à la série The Legend of Zelda. Et ce jusqu’à Breath of The Wild. C’est dire si la créativité du sexagénaire est intacte.
Final Fantasy VII (1997, 2020, Square Enix)
Impossible de passer à côté : Final Fantasy VII reste encore aujourd’hui l’une des bandes originales de jeux vidéo les plus cultes. Composée, comme la quasi-totalité des titres de la licence, par Nobuo Uematsu, elle a eu droit à une réorchestration complète en 2020 à l’occasion de la sortie de Final Fantasy VII Remake.
Assassin’s Creed II (2009, Ubisoft)
Confiée au Danois Jesper Kyd, la bande originale d’Assassin’s Creed II a tellement marqué les esprits que son thème, Ezio’s Family, est depuis devenu le dénominateur commun musical d’absolument tous les opus qui ont suivi dans la licence.
Halo (2001, Bungie)
Licence la plus connue de la console Xbox et récemment adaptée en série, Halo n’est pas qu’un jeu qui a redéfini les codes du FPS. Il reste encore à ce jour l’un de ces titres où quelques notes suffisent pour immédiatement replonger dans son univers.
NieR (2010, Square Enix)
Jeu des plus étranges (et c’est peu dire), NieR est longtemps resté une recommandation de connaisseur. Remis en lumière grâce à un remaster en 2021, et profitant de l’aspiration d’un NieR Automata qui a largement plus convaincu, il doit aussi sa popularité à l’implacable majesté des compositions de Keiichi Okabe.