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Des capteurs qui ne manquent pas d’air

29 mars 2022
Par Alexandra Bellamy
Des capteurs qui ne manquent pas d’air
©Netatmo

Les capteurs de qualité de l’air intérieur ne sont pas une nouveauté, mais ils ont connu un regain d’intérêt à la faveur de la crise sanitaire. Entre recherche de bien-être à la maison et prise de conscience de la nécessité de renouveler l’air, ces capteurs destinés au grand public se présentent comme des alliés du quotidien, qu’ils soient connectés ou non.

Certains de ces appareils équipent les lieux clos accueillant du public, comme les crèches, les écoles ou les mairies, pour surveiller la qualité de l’air en intérieur. Ces capteurs tendent à se frayer aussi un chemin vers nos foyers, avec une promesse : nous aider à respirer un air plus sain dans nos logements en rendant visible ce qu’on ne voit justement pas.

Mesurer pour mieux aérer…

Il est recommandé d’aérer son logement 10 à 15 minutes par jour, été comme hiver, pour renouveler l’air. Toutefois, certaines activités peuvent engendrer de la pollution (ménage, cuisine, utilisation d’encens ou bougies…). D’où l’intérêt de ces capteurs, qui fournissent des indications sur la qualité de l’air, parfois assorties de conseils pour l’améliorer ou pour limiter la pollution à sa source. Ils se présentent généralement sous la forme de petits boîtiers, souvent agrémentés d’un écran et parfois connectés à une application. La plupart d’entre eux mesurent le dioxyde de carbone (CO2) – c’est par exemple le cas du Capteur de qualité de l’air intérieur intelligent de Netatmo, du capteur made in France Lucie de QuosAir, des différents boîtiers de la gamme Quaelis d’Orium ou encore du modèle uHoo, pour ne citer que ceux-ci.

©Netatmo

L’Alliance HQE-GBC (groupement de professionnels du bâtiment pour un cadre de vie durable), qui a consacré une étude aux capteurs de qualité de l’air « à bas coût », estime cette mesure pertinente : « Plus la concentration de CO2 est élevée, plus l’air est confiné. Sa mesure est donc particulièrement importante dans une logique de vérification du bon renouvellement de l’air ou de pilotage des systèmes de ventilation, s’il existe. » L’idée est toute simple : à partir d’une certaine quantité de CO2 détectée dans l’air, il est temps d’aérer.

… Et pour respirer un air plus sain

Les capteurs destinés au grand public ne se contentent pas de mesurer la quantité de CO2. Certains traquent aussi les PM (pour Particulate Matter), soit les particules fines – en général, il s’agit des fameuses PM2.5, les plus fines étant les plus dangereuses pour la santé. Les capteurs uHoo et Lucie font par exemple partie des équipements qui les mesurent, tout comme certains modèles d’Orium (le Quaelis 24, par exemple, mesure jusqu’aux PM1.0). Enfin, pour aller plus loin, quelques références mesurent également la concentration de COV (composés organiques volatils). À l’instar des trois appareils précédemment cités, Eve Room propose cette mesure.

©Eve Room

Les COV sont des gaz polluants très présents dans nos intérieurs, comme le célèbre formaldéhyde. Ils émanent notamment de certains matériaux de construction, peintures et vernis, d’objets de décoration, de l’ameublement, des désodorisants et autres produits d’entretien. L’Alliance HQE-GBC estime que les capteurs grand public qui mesurent les COV sont « très utiles pour la recherche d’émissions ponctuelles ou d’analyse d’efficacité de la ventilation, car ils permettent d’observer en temps réel l’impact des modifications apportées ». En marge, certains capteurs mesurent des substances plus spécifiques comme le monoxyde de carbone, le dioxyde d’azote (NO2) ou encore le radon. L’AirThings View Plus se propose par exemple de détecter ce gaz en plus des PM2.5, du CO2 et des COV.

Des mesures complémentaires utiles au confort

La plupart de ces équipements mesurent d’autres paramètres liés à la fois au confort et à la qualité de l’air, comme la température et le degré d’humidité. D’autres captent des données plus originales comme la pression atmosphérique (AirThings, uHoo) ou encore le niveau sonore de la pièce (Netatmo).

©Orium Quaelis

Une restitution des données compréhensible et des conseils

L’enjeu est de restituer les données aux utilisateurs de manière claire, compréhensible et sans les rendre anxiogènes. La plupart d’entre nous ne sauraient que faire d’une mesure brute comme la quantité de particules présentes dans l’air ou le taux d’humidité. Grâce à des icônes ou des codes couleur, ces appareils indiquent donc quand la qualité de l’air est plus ou moins bonne et lorsqu’il est nécessaire d’aérer.

De nombreux modèles étant connectés, une application permet de conserver un historique de la qualité de l’air ainsi que des conseils pour l’améliorer à l’instant T et même pour identifier les sources de pollution. On peut ainsi adapter son mode de vie et ses activités : par exemple aérer quand on fait le ménage et qu’on utilise des produits d’entretien ou quand on cuisine. La connectivité permet également de recevoir des notifications en cas de dégradation de la qualité de l’air.

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Alexandra Bellamy
Alexandra Bellamy
Journaliste
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