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En pleine tourmente, Ubisoft est plus ouvert que jamais à l’idée d’un rachat

23 février 2022
Par Alexandre Manceau
Après Activision Blizzard, la société française va-t-elle être le prochain gros éditeur au cœur d'un rachat colossal ?
Après Activision Blizzard, la société française va-t-elle être le prochain gros éditeur au cœur d'un rachat colossal ? ©JoFoLoCo

Après le rachat XXL d’Activision, l’acquisition d’éditeurs pourrait devenir une tendance et le studio français est une cible de choix.

L’année 2022 a débuté par un véritable coup de tonnerre sur la planète gaming, avec le rachat colossal d’Activision Blizzard par Microsoft. La firme s’est en effet approprié le studio à qui l’on doit Call of Duty, Candy Crush ou World of Warcraft pour 69 milliards de dollars. Si nul ne sait encore à quoi ressemblera l’avenir de ces franchises, il s’agit d’une opération historique et qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’industrie du jeu vidéo.

Un poids lourd du jeu vidéo qui pèse dans le game

Quoi qu’il en soit, le rachat de studio est presque devenu monnaie courante, comme l’atteste la récente acquisition de Bungie (Halo, Destiny) par Sony. À ce rythme-là, d’autres opérations de même envergure pourraient prochainement avoir lieu. Une situation qui pourrait par exemple arriver à Ubisoft, géant du jeu vidéo depuis plusieurs décennies. Créé en 1986 par les frères Guillemot, l’éditeur français est assurément un candidat de choix. Propriétaire de licences puissantes, comme Assassin’s Creed, Les Lapins crétins, Far Cry ou Just Dance, il peut aussi compter sur une force de production impressionnante, avec plus de 17 000 développeurs répartis entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Un chiffre bien supérieur à ceux d’Activision, EA et Take-Two réunis. Par ailleurs, l’éditeur travaille avec de nombreux grands acteurs de l’industrie, de Nintendo à Google Stadia, et développe actuellement pour Disney des jeux Star Wars et Avatar. Un CV qui en attirerait plus d’un. Après avoir lutté il y a quelques années pour ne pas être racheté par le groupe Vivendi, Ubisoft serait pourtant de plus en plus ouvert à l’idée d’un rachat et étudierait même les propositions allant dans l’intérêt des parties prenantes (joueurs inclus). Même Yves Guillemot, PDG du groupe, s’est récemment montré ouvert à un rachat.

« Nous avons toujours pris des décisions dans l’intérêt de nos parties prenantes qui sont nos employés, nos joueurs et nos actionnaires. Ubisoft peut rester indépendant : nous avons les talents, la puissance financière et un large éventail de franchises originales. Cela dit, si une offre de rachat nous parvenait, le conseil d’administration l’étudierait dans l’intérêt de tous. »

Yves Guillemot
PDG Ubisoft

Une situation complexe qui pourrait peser

À l’heure actuelle, la capitalisation d’Ubisoft s’élève à 5,34 milliards d’euros et, même avec une offre plus élevée, il y a peu de chances que le rachat atteigne une somme aussi colossale que celle de Microsoft pour Activision Blizzard. Il faut dire que la période est loin d’être optimale pour l’éditeur. En plus d’avoir vu son action chuter de plus de 40% en un an, Ubisoft est depuis plusieurs mois en pleine tourmente, notamment à cause d’affaires d’harcèlement en interne et une vague de départs sans précédent. Parmi les potentiels acquéreurs, impossible de ne pas évoquer Microsoft, qui apparaît comme le candidat le plus crédible, du fait de sa force de frappe financière et de sa stratégie de rachats qui consiste à absorber de gros éditeurs pour alimenter le Xbox Game Pass. Mais Sony a aussi de grandes ambitions dans les jeux multijoueurs et jeux en tant que service, des univers qu’Ubisoft connaît très bien.

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Alexandre Manceau
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Journaliste
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