Tom Holland est une véritable machine à blockbusters. Mais, au cours de sa carrière variée – bien qu’inégale – l’acteur prolifique s’est aussi essayé aux drames. Retour sur cette opulente carrière, à l’occasion de la sortie d’Uncharted.
Tom Holland est décidément partout. Fraîchement titulaire d’une trilogie Spider-Man grâce à l’écurie Marvel, l’acteur est apparu le mercredi 16 février dans les salles obscures françaises avec Uncharted. Après avoir prêté ses traits à Peter Parker, le comédien britannique a cette fois-ci eu la lourde tâche d’incarner l’aventurier Nathan Drake, un personnage qui a rencontré un succès fulgurant grâce à la série de jeux vidéo produite par Naughty Dog. En l’espace de quelques mois, Tom Holland s’est ainsi retrouvé à l’affiche de deux blockbusters, dans la peau de héros iconiques. Un défi de haut vol pour l’acteur, qui a débuté sur les planches du Victoria Palace Theater en interprétant le jeune Billy Elliot dans la comédie musicale éponyme. À seulement 25 ans, Tom Holland est aujourd’hui l’un des acteurs les plus en vogue de sa génération. De super-héros à aventurier, le comédien est un véritable touche-à-tout – souvent pour le meilleur, mais parfois pour le pire. Comédien bankable s’il en est, Tom Holland n’a pourtant pas toujours récolté des louanges.
Mister blockbusters
Si Tom Holland est devenu une star planétaire en intégrant le reboot du Marvel Cinematographic Universe (MCU) de Spider-Man, rien ne destinait pourtant au cinéma ce garçon atteint de dyslexie. Davantage attiré par la danse et le chant, il intégrait ainsi en 2008 la troupe du Procol Harum afin d’incarner Michael dans le musical Billy Elliot. Après avoir prêté ses traits au meilleur ami du héros, il deviendra titulaire du rôle principal, durant deux ans.
Il faudra attendre 2012 pour que Tom Holland fasse ses premiers pas au cinéma dans The Impossible de Juan Antonio Bayona, aux côtés de Naomi Watts et d’Ewan McGregor. Il enchaînera ensuite les seconds rôles devant la caméra de Kevin Macdonald dans Maintenant c’est ma vie (2013), dans Le Cœur de l’océan (Ron Howard, 2015), ou encore dans la minisérie Dans l’ombre des Tudors (Peter Kosminsky, 2015).
En 2015, il accède au succès international en étant choisi pour succéder à Andrew Garfield dans le costume de Spider-Man. C’est la consécration : Tom Holland enchaîne les blockbusters. De Captain America: Civil War (2016) à No Way Home (2021), en passant par l’oubliable Chaos Walking (2021), pas une année ne passe sans que le public ne retrouve l’acteur. Lorsqu’il n’est pas occupé sur les tournages de big productions, il multiplie aussi les expériences en doublage. Entre 2019 et 2020, on a ainsi pu l’entendre dans Les Incognitos (2019), Le Voyage du Dr Dolittle (2020) et En avant (2020).
Pourtant, ce serait une erreur de réduire la carrière de l’acteur aux grosses productions et au cinéma d’animation : depuis quelques années, il s’essaie aussi aux drames. S’il a d’abord obtenu des seconds rôles dans The Lost City of Z (2016), Pilgrimage (2017) ou encore The Current War (2017), on a pu le retrouver dans des rôles principaux plus sombres. Dans Le Diable tout le temps (Antonio Campos, 2020), il incarne par exemple un adolescent perturbé et violent, tandis que dans Cherry (Joe et Anthony Russo, 2021) il interprète un soldat atteint de stress post-traumatique, devenu toxicomane.
Des interprétations loin de celle de Peter Parker – et qui montrent la capacité de Tom Holland à enchaîner les projets, mais surtout à se diversifier. Pourtant, la quantité n’est pas forcément gage de qualité ; et le comédien en a déjà fait les frais.
Une carrière loin d’être impeccable
Le début de sa carrière sur les planches, ainsi que ses premiers pas au cinéma ont été auréolés de succès. Tom Holland a en effet reçu des critiques positives pour son rôle dans la comédie musicale Billy Elliot, ainsi que de nombreuses récompenses pour son rôle dans The Impossible. On note également le BAFTA de la star montante en 2017, une distinction qui se confirmera grâce aux nombreux projets menés par l’acteur, bien que les critiques ne soient pas toujours bonnes.
Si certains lui reprochent des failles dans son jeu d’acteur, d’autres pensent qu’il ne se met pas suffisamment en danger avec ses rôles, contrairement à des comédiens comme Timothée Chalamet – à qui il est souvent comparé. Ce fut le cas sur Cherry, le film des frères Russo étant davantage une succession de portraits tentant de faire de Tom Holland un héros torturé plutôt qu’un film sur les conséquences de la guerre en Afghanistan.
On le voit également dans Uncharted, un film à mi-chemin entre le buddy-movie et la saga Indiana Jones. Avec ce projet, l’acteur revient aux longs-métrages d’aventure après Le Cœur de l’océan (2015) et The Lost City of Z (2016). Mais, mis à part des images spectaculaires, le film de Ruben Fleischer ne propose rien d’innovant, à l’instar de son acteur principal. Force est de constater que l’interprétation du jeune Nathan Drake n’est pas marquante et qu’il offre une appréhension sans saveur d’un aventurier débutant, en dépit d’une dynamique amusante avec Mark Wahlberg.
L’interprète 3.0 de Spidey est donc loin d’atteindre le niveau expert dans sa carrière. Il n’a pas encore su afficher une maturité de jeu qui pourrait lui permettre de se désolidariser du label Marvel. Mais cela ne veut pas dire que la malédiction de l’Homme-Araignée – qui cantonnait Tom Holland à cet unique rôle – est vouée à le poursuivre. En témoignent les carrières de Tobey Maguire et d’Andrew Garfield, et plus particulièrement leurs performances dans Brothers (2009), Gatsby le Magnifique (2013) ou Tick Tick… BOOM ! (2021).
Un avenir prometteur ?
Le biopic sur Fred Astaire, actuellement en préparation, représente peut-être la possibilité pour l’acteur de se faire réellement adouber par ses pairs et par la critique. Pour ce projet, l’acteur revient à ses racines et enfile les claquettes du comédien et danseur phare de l’âge d’or d’Hollywood. Bien qu’il ait avoué vouloir faire une pause dans sa carrière, Tom Holland pourrait également se lancer dans la réalisation, après un premier essai avec Tweet, court-métrage qu’il a dirigé en 2015.
S’il y a de fortes chances qu’on le retrouve dans le costume de Spider-Man pour d’autres projets MCU, l’acteur pourrait aussi se rapprocher d’adaptations plus indépendantes. Il a notamment exprimé le souhait de travailler avec A24, une société de production américaine spécialisée dans le cinéma expérimental et indépendant. C’est un choix vers lequel de nombreuses célébrités tendent depuis quelques années. C’est notamment le cas de Zendaya, sa partenaire à l’écran – et star d’Euphoria. Les options de jeu sont donc variées et on espère que Tom Holland passera les niveaux avec agilité en offrant des projets aussi matures qu’étonnants, afin de tisser sa toile parmi la nouvelle génération du cinéma.