Actu

Pourquoi Mark Zuckerberg menace-t-il de fermer Facebook et Instagram en Europe ?

07 février 2022
Par Marion Piasecki
Le fondateur de Meta espère faire plier l'Union Européenne.
Le fondateur de Meta espère faire plier l'Union Européenne. ©Frédéric Legrand - COMEO

Le fondateur de Meta montre ainsi son opposition aux restrictions imposées par l’Europe en matière de transfert de données avec les États-Unis.

Mark Zuckerberg perdrait-il son sang froid ? Alors qu’il investit plusieurs milliards de dollars dans le metaverse, le groupe Meta, acculé de toutes parts, connaît la crise. Ses menaces contre l’Europe sont-elles sérieuses ou est-ce là un simple coup de pression ?

Meta victime d’une crise historique

Jeudi dernier, l’action de Meta a chuté de 26%. La plus forte baisse jamais enregistrée pour l’entreprise. Cette perte de confiance a suivi la publication des résultats du trimestre, annonçant que les bénéfices avaient baissé de 8% par rapport à l’année précédente. La raison : 10 milliards de dollars d’investissement dans le metaverse. Mark Zuckerberg mise sur cette technologie, mais la transition des réseaux sociaux au metaverse s’annonce difficile. Les smartphones et ordinateurs sont en effet bien plus accessibles que les équipements de réalité virtuelle, que ce soit en termes de prix ou de facilité d’utilisation.

Les soucis de Meta ne s’arrêtent pas là. Apple, pour être plus transparent avec ses utilisateurs, les laisse dorénavant choisir si une application a le droit de suivre son activité à des fins publicitaires ou de partage de données, permettant d’utiliser toutes les fonctionnalités des applications peu importe la décision prise. Une nouveauté qui n’arrange pas les affaires de Meta : quand il doit demander explicitement l’autorisation, la plupart des utilisateurs refusent.

Mark Zuckerberg va-t-il mettre ses menaces à exécution ?

En Europe, des restrictions ont été mises en place pour que les données des utilisateurs européens ne quittent pas le continent ou aient les mêmes protections. Meta y fait référence dans un rapport et menace : « Si un nouveau cadre transatlantique pour le transfert de données n’est pas adopté […] il est probable que nous ne puissions plus offrir certains de nos produits et services les plus importants, dont Facebook et Instagram, en Europe ».

Pour augmenter la pression, le vice-président chargé des affaires publiques de Meta Nick Clegg a ajouté que cela pourrait impacter les entreprises de toutes tailles, prenant l’exemple d’une start-up allemande utilisant des services cloud basés aux États-Unis ou un vendeur français collaborant avec un centre d’appels au Maroc. De plus, de nombreuses entreprises utilisent Facebook et Instagram pour communiquer avec leurs clients.

Fermer Facebook et Instagram en Europe, est-ce vraiment une menace sérieuse ? La réponse vient d’un porte-parole de Meta, contacté par Le Parisien : « Nous n’avons absolument aucun désir et aucun projet de nous retirer de l’Europe. » Autre raison d’être rassuré, Meta avait déjà tenu des propos similaires en 2020, pour finalement faire marche arrière dans un communiqué.

À lire aussi

Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste