Après plus de quarante ans d’expositions, la Fiac (Foire internationale d’art contemporain) s’apprête à céder sa place à Art Basel, leader mondial des foires d’art contemporain, suite à l’appel à la concurrence lancé par la RMN-Grand Palais en décembre dernier.
Coup de tonnerre dans le monde de l’art contemporain : la Fiac, événement annuel rassemblant des milliers de visiteurs, de galeries, d’artistes, de collectionneurs et de conservateurs autour de l’art contemporain, plie officiellement bagage. La foire était menacée d’éviction depuis l’appel public à la concurrence lancé le 8 décembre dernier par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais sur les mêmes créneaux que la Fiac et Paris Photo, autre événement incontournable, cette fois-ci autour de la photographie. À la clé de cet appel : l’occupation, pour une durée de sept ans, du Grand Palais Ephèmère (Champ de Mars) jusqu’en 2024 puis, dans la foulée, de la nef entièrement restaurée du Grand Palais, à deux pas des Champs-Elysées. La foire internationale Art Basel, propriété du groupe suisse MCH, a ainsi remporté le créneau de la Fiac et prendra ses quartiers sur le Champ de Mars en octobre 2022.
En parallèle, le groupe RX France, organisateur de la Fiac, est parvenu à maintenir son créneau de novembre pour Paris Photo. Dans une lettre adressée à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, Michel Vilair, directeur général de RX France, dénonçait « une tentative d’expropriation de nos manifestations et de parasitisme caractérisée ». De son côté, la RMN-Grand Palais a précisé auprès de l’AFP vouloir renforcer son « rayonnement international » et « créer des passerelles » entre l’art contemporain et les autres industries (numérique, musique, mode, jeux vidéos, etc.).
Il est possible que cette nouvelle foire internationale, qui n’a pas encore de nom officiel, tente également de recruter Jennifer Flay, l’actuelle directrice artistique de la Fiac. Face aux inquiétudes des petites galeries craignant d’être progressivement évincées, le patron de Art Basel, Marc Spiegler, promet en tout cas que le tarif des stands n’augmentera pas – du moins pas substantiellement. D’après Le Monde, le Grand Palais a par ailleurs demandé aux futurs opérateurs de mettre au clair leurs intentions quant à la part de galeries françaises émergentes et intermédiaires, qui tourne depuis quelques années autour de 30%. Reste à voir si ces promesses seront effectivement tenues.