Quel est le point commun entre Barbara, November Ultra et les Folies Bergère ? La réponse : Benjamin Millepied. Le célèbre chorégraphe investira en novembre 2026 ce lieu mythique, chargé d’histoire, où il dévoilera non pas un, mais trois spectacles inédits. L’Éclaireur l’y a rencontré un an avant la première pour tenter d’en percer quelques secrets, mais aussi parler de sa prochaine création, Casse-Noisette, présentée à la Seine musicale à partir de janvier 2026.
Danseur, chorégraphe et réalisateur français au curriculum vitæ impressionnant, Benjamin Millepied sera particulièrement actif en 2026. Après avoir fait sensation à la Seine musicale avec Roméo et Juliette en 2022 et Grace en 2024 – basé sur la vie et la musique de Jeff Buckley – l’artiste y reviendra début janvier pour reprendre l’un de ses tout premiers ballets narratifs : le culte Casse-Noisette, imaginé en 1892 par Tchaïkovski (musique) et Lev Ivanov (chorégraphie). Féérie garantie !
En novembre 2026, la magie se poursuivra aux Folies Bergère avec trois nouvelles créations : Barbara, du bout des lèvres, un ballet sur les musiques de l’autrice-compositrice-interprète, Summerland, un ballet imaginé autour des chansons de November Ultra et Move Me Once More – Le dernier cabaret, un spectacle futuriste. Nous avons hâte Que le spectacle commence !
Avant d’investir le théâtre des Folies Bergère, vous reprendrez à la Seine musicale, du 7 au 11 janvier 2026, votre version colorée de Casse-Noisette, portée par le Ballet de l’opéra de Nice, mais créée pour la première fois à Genève, il y a 20 ans.
Casse-Noisette a été l’une de mes premières grandes opportunités en tant que chorégraphe. Je la dois à Philippe Cohen, alors directeur du Ballet du Grand Théâtre de Genève, qui m’a accordé sa confiance alors que j’étais encore très jeune. J’ai créé cette production avec Paul Cox, un illustrateur et peintre français fantastique.

Son univers graphique, à la fois singulier, joyeux et coloré, s’accorde à merveille avec la féérie de Casse-Noisette. Il a conçu l’ensemble des costumes et des décors. Vingt ans plus tard, le Ballet de l’opéra de Nice m’a proposé de remonter cette version. Pour l’occasion, j’ai rechorégraphié certaines parties, tout en restant toujours entièrement fidèle à la partition de Tchaïkovski.
En novembre 2026, vous investirez les Folies Bergère avec trois nouvelles créations. Que représente pour vous cette salle mythique ?
Je suis impatient de présenter deux créations chorégraphiques aux Folies Bergère, mais aussi mon premier cabaret. Les Folies Bergère évoquent l’âge d’or des grandes revues qui m’ont toujours fasciné, tout comme le cabaret qui invite au rêve et qui est associé à la fête. Ce genre a également été un lieu de résistance et de liberté qui rassemblait et influençait les artistes et les poètes. Ce sont tous ces éléments que je souhaite réunir, dans un spectacle qui ne ressemblera à aucun autre.
Vous le coécrivez avec la réalisatrice et scénariste Léa Mysius. Pouvez-vous nous en dévoiler quelques secrets ?
J’avais profondément envie de m’emparer du cabaret, autant pour son univers très cinématographique que pour son format. C’est un espace dans lequel tout est possible. J’investirai la scène, bien sûr, mais aussi probablement la salle et le hall, afin de créer des interactions avec le public. J’ai envie de le bousculer pour mieux le divertir. Le casting sera composé de danseurs, de chanteurs et d’acteurs venus d’horizons très différents, dans un esprit total d’éclectisme.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous plonger dans l’univers de Barbara ?
Barbara, du bout des lèvres sera la première œuvre que nous présenterons ici, mais c’est la deuxième fois que je chorégraphie sur la musique d’un auteur-compositeur, après Grace, dédiée à Jeff Buckley. J’avais depuis longtemps envie de m’emparer des chansons de Barbara. Il y a dix ans déjà, j’avais failli monter ce ballet. Au-delà de la puissance de ses textes, dans lesquels elle se livre avec une intimité bouleversante, beaucoup de ses chansons sont des valses.
Sa musique est faite pour la danse. Ce ne sera pas un spectacle narratif comme Grace, mais davantage un ballet d’environ une heure dix, basé sur une vingtaine de ses chansons. Je cherche avant tout à traduire les émotions qu’elles éveillent en moi.
Ensuite, ce sera au tour de November Ultra d’entrer dans la danse, celle de Summerland, un spectacle qui donnera corps à son univers délicat et intemporel.
En effet. Se faire rencontrer ici Barbara et November Ultra est pour moi une occasion formidable. Quand j’écoute sa musique, je vois de la danse. Elle me fait penser à Summerland, cette petite ville californienne que j’aime beaucoup, située au bord du Pacifique, où la lumière est si particulière. Dans une ambiance tamisée, à la fois douce et changeante, November Ultra accompagnera les danseurs en direct, tissant avec sa voix le fil émotionnel du spectacle.
Casse-Noisette à la Seine Musicale du 7 au 11 janvier 2026. Billetterie par ici.
Barbara, du bout des lèvres, Summerland et Move Me Once More – Le dernier cabaret au Théâtre des Folies Bergère en novembre 2026.