L’acteur est de retour derrière la caméra pour un film teinté de nostalgie mettant également en scène Laurent Lafitte et Vanessa Paradis.
En 2022, Jérôme Commandeur joue et réalise Irréductible, une comédie sincère sur la fonction publique, qui s’inscrit dans le style de l’artiste, entre parodie et détournement. Cette année, il revient avec T’as pas changé, un long-métrage plus nostalgique que drôle, qui met en scène trois amis du lycée, 30 ans après.
Dans T’as pas changé, Jérôme Commandeur, Laurent Lafitte et François Damiens sont — selon eux — les anciennes stars du lycée. Quand un de leur ami décède soudainement, ils prennent conscience de l’aspect éphémère de la vie et décident d’organiser une grande soirée avec leur promo. En face, les anciens élèves se souviennent du trio selon d’autres termes : moqueurs, humiliants et imbus d’eux-mêmes. Une ancienne élève (Vanessa Paradis) est amenée à passer du temps avec eux avant la tenue de la grande soirée et découvre que même les pires élèves peuvent changer, plus ou moins.
Pas assez drôle, mais touchant ?
T’as pas changé est un film surprenant. Si Jérôme Commandeur conserve quelques touches d’humour, son nouveau long-métrage se révèle être finalement assez avare en matière de comédie, et préfère se concentrer sur l’aspect émotionnel de l’histoire. Avec nostalgie, l’acteur et réalisateur replonge dans ses souvenirs de lycée et d’adolescence, tout en mettant en parallèle les regrets et les remords de ces jeunes quarantenaires en pleine crise existentielle. L’un d’eux est devenu chanteur de variété has-been, l’autre dépasse un âge que son père n’a jamais eu, et le dernier se satisfait de sa vie décrite comme médiocre et ratée, entre tentative de suicide avortée et déprime permanente.
L’approche très authentique de Jérôme Commandeur déstabilise. On ne l’attendait certainement pas dans ce registre et T’as pas changé peine, dans sa première moitié, à trouver le ton juste, coincé entre le drame intimiste et la comédie populaire, qui reste la base de la création artistique de l’acteur et réalisateur. Puis, Jérôme Commandeur parvient à un équilibre plus juste, à mesure que les personnages se dessinent et laissent libre cours à leur extravagance.
Une note d’intention ambitieuse
Si n’attendre de T’as pas changé que de la comédie pourrait être réducteur, il reste difficile de l’appréhender une fois son générique final déroulé.
Faut-il prendre cette histoire (très) au sérieux et questionner sa propre scolarité ou au contraire balayer d’un revers de main tout élément émotionnel pour se satisfaire des quelques blagues bien trouvées par Commandeur ? Le réalisateur affirme, avec son film, que les deux ne sont pas incompatibles.
On voudrait largement lui donner raison, mais T’as pas changé n’est pas assez constant, sur la durée, pour y arriver. Reste un quatuor génial de comédiens — Vanessa paradis rappelle qu’elle est aussi une grande actrice —, une alchimie évidente entre les personnages, quelques scènes très inspirées et l’envie manifeste pour Jérôme Commandeur de ne pas se contenter que d’un seul genre de cinéma afin d’aller plus loin.
L’intention est franche, et si T’as pas changé n’est pas encore à la hauteur de ces belles ambitions, le film confirme qu’on sera là pour la prochaine réalisation de Jérôme Commandeur.
