Les caméras connectées n’échappent pas aux tendances technologiques actuelles. Elles sont désormais nombreuses à embarquer des algorithmes exploitant l’intelligence artificielle.
L’installation de caméras de surveillance utilisant l’intelligence artificielle dans l’espace public a fait couler beaucoup d’encre, notamment au moment des Jeux Olympiques de Paris, et fait encore polémique. Ces équipements utilisent l’IA pour faciliter la surveillance et optimiser la détection d’événements anormaux, de manière automatisée.
Caméras augmentées, algorithmiques et biométriques
La CNIL parle de caméras « augmentées » ou « algorithmiques », dont elle donne la définition suivante : « les caméras « augmentées » intègrent des technologies de « vision par ordinateur », qui ajoutent une surcouche logicielle au système de caméra, ce qui permet l’analyse automatisée des images en reconnaissant des objets, des formes, des silhouettes, des mouvements ou encore des évènements ». On peut croiser des caméras de ce type sur la voie publique, dans certains magasins ou encore dans les transports en commun. Le but : détecter des bagages abandonnés, surveiller la fréquentation dans les transports, détecter des infractions présumées ou des événements suspects… Elles sont parfois utilisées aux caisses automatiques des magasins pour identifier des tentatives de vol ou encore pour évaluer l’âge des clients et éviter de vendre à des mineurs des produits qui leur sont interdits.
La CNIL, qui s’intéresse beaucoup à ces solutions pour des questions de respect de la vie privée et de RGPD, fait la distinction entre caméras augmentées et caméras « biométriques », ces dernières ayant pour objectif « d’identifier une personne de manière unique ».

Faciliter la surveillance et limiter les fausses alertes
On trouve également ce type de technologies embarquées au sein de caméras connectées destinées au grand public. Dans ce cadre, les événements détectés sont un peu différents. Lorsqu’il y a un mouvement, il s’agit de faire la distinction entre un véhicule, un être humain, un animal ou simplement des feuilles d’arbre agitées par le vent. Dans le cas où l’utilisateur gère lui-même la surveillance de son habitation, l’objectif est de réduire les notifications inutiles.

De plus, en restreignant le flux de notifications pour se concentrer sur l’essentiel, cela réduit aussi le risque de passer à côté d’une alerte légitime. Quand ces équipements sont adossés à un service de vidéosurveillance, cela facilite le travail de la plateforme en faisant en quelque sorte un tri en amont. Verisure, par exemple, s’appuie sur les caméras Arlo et sa récente technologie Défense Active pour surveiller les abords de la maison et donner l’alerte le plus tôt possible en cas de tentative d’intrusion. Le système distingue les silhouettes humaines dans des zones de surveillance renforcées pour identifier les « véritables menaces ».
Que la surveillance soit assurée par l’utilisateur ou déléguée, l’objectif est le même, à savoir alerter seulement quand c’est vraiment nécessaire. Le but est aussi de réagir le plus tôt possible, de manière plus pertinente, et éventuellement déclencher une réaction automatisée. Lorsque la ou les caméras sont reliées à un système d’alarme, on peut envisager (dans certains cas) que la sirène se déclenche automatiquement sans risquer de déranger les voisins de manière incessante. Netatmo, par exemple, prévoit cette possibilité avec sa Caméra Intérieure Intelligente « seulement lors d’une intrusion avérée en intérieur » grâce à la reconnaissance des visages. Pour le modèle d’extérieur, en l’absence de cette fonction d’identification, le déclenchement de la sirène demeure manuel (ou déclenché par l’intermédiaire d’une caméra d’intérieur Netatmo).

Avec sa Caméra Intérieure Advance, Netatmo ne promet pas seulement de réduire les notifications ; l’IA est aussi exploitée à des fins de respect de la vie privée des utilisateurs. Lorsque des membres de la famille arrivent à la maison (l’identification se fait par reconnaissance faciale et géolocalisation), un volet de confidentialité mécanique se ferme automatiquement sur la caméra.
Si nous avons évoqué ici des fonctionnalités intelligentes embarquées par les caméras, on en retrouve certaines sur des sonnettes vidéo ou des visiophones. Par exemple, la sonnette connectée Doorbell Camera Hub G410 d’Aqara renferme une fonction de reconnaissance faciale ; idem pour le Thomson Smart Face (développé par Avidsen), capable de reconnaître jusqu’à dix visages enregistrés. Même chose pour le visiophone intelligent Ezviz HP7 Pro qui embarque une solution de déverrouillage par reconnaissance faciale 3D ou biométrique (paume de la main).

Une surveillance possible par zones
Selon les caméras, les possibilités offertes par les technologies intelligentes embarquées peuvent différer. Certaines proposent de définir des zones spécifiques à surveiller ou des zones de surveillance renforcée. Cela présente aussi l’avantage de pouvoir exclure ou flouter des zones qu’on ne souhaite pas ou qu’on n’a pas le droit de filmer : par exemple chez le voisin ou sur la rue si la caméra est braquée dans cette direction.
Attention, au moment de choisir un modèle, il faut savoir que chez certaines marques, il existe des fonctionnalités accessibles seulement moyennant un abonnement – la définition de zones de surveillance dans l’application en fait partie. C’est le cas chez Wiz, où certaines fonctions avancées (dont le choix de zones d’activité) dépendent de l’abonnement (Heads-Up). De même, la sonnette Blink Video Doorbell peut trier les notifications pour en envoyer seulement quand une personne est détectée mais cette fonction est accessible sur abonnement.

Suivi des mouvements après la détection
Enfin, certains modèles de caméras motorisées assurent un suivi des déplacements d’un sujet en mouvement après l’avoir repéré. Elles sont parfois montées sur une sorte de rotule (comme la caméra intérieure Eufy S350 ou l’Avidsen HomeCam i-4G ; Reolink en propose également dans son catalogue). Il s’agit quelquefois de caméras dotées de deux objectifs : l’un fixe, l’autre installé sur une partie mobile – l’Ezviz HB90 ou la Xiaomi C500 en sont des exemples.