L’humoriste Bun Hay Mean est décédè ce jeudi 10 juillet. Depuis, la scène artistique et humoristique française lui rend hommage.
Ce jeudi 10 juillet, Le Parisien a annoncé la mort de Bun Hay Mean. En effet, le quotidien français a rapporté que le corps de l’humoriste, âgé de 43 ans, a été retrouvé sans vie au pied d’un immeuble du 17e arrondissement de Paris, après une chute de plusieurs étages.
« C’est avec une infinie tristesse que nous devons vous annoncer la disparition tragique de notre ami, notre immense artiste, Bun Hay Mean », a annoncé dans un communiqué son producteur, Philippe Delmas. « D’après les éléments en notre possession, c’est juste avant son départ, et en essayant de récupérer son téléphone tombé dans la gouttière de son balcon, que Bun a glissé et fait une chute de plusieurs étages », a-t-il ajouté. Toutefois, et d’après les informations rapportées par Le Monde, une enquête pour déterminer les circonstances exactes du décès a été ouverte par le Parquet de Paris.
Qui était Bun Hay Mean ?
Révélé en 2014, Bun Hay Mean s’est rapidement imposé sur la scène humoristique française. Surnommé le « Chinois marrant », l’artiste se jouait des clichés et stéréotypes que l’on donne aux communautés, à commencer par la sienne.
Né en 1981 d’un père chinois et d’une mère cambodgienne, il quitte le Cambodge durant son enfance afin d’échapper au régime de Pol Pot. Entre Bordeaux et Paris, après un diplôme en informatique, Bun Hay Mean se fait connaître du grand public au milieu des années 2010, d’abord grâce à des courtes scènettes au sein du Jamel Comedy Club, puis à travers trois seul-en-scène : Chinois marrant dans la légende de Bun Hay Mean, puis Bun Hay Mean et enfin Le monde appartient à ceux qui le fabriquent.
L’humoriste était aussi apparu dans plusieurs productions cinématographiques telles que Problemos (2017) d’Éric Judor, Les méchants (2021) de Mouloud Achour ou bien plus récemment dans le dernier volet d’Astérix et Obélix : l’empire du milieu (2023). Enfin, à l’automne, l’humoriste avait prévu de revenir sur scène afin de présenter son quatrième stand-up, baptisé Kill Bun dans lequel il abordait notamment la santé mentale.
Une pluie d’hommages
Depuis l’annonce du décès de Bun Hay Mean, de nombreux humoristes et artistes ont tenu à lui rendre hommage. Le Jamel Comedy Club a salué « un artiste percutant et engagé […] qui laisse des vannes inoubliables et une liberté de ton ». De son côté, le créateur de Bref 2 (2025) sur Disney+, Kyan Khojandi se souvient : « On a tellement joué partout ensemble, sur des palettes en plein air jusqu’aux plus grandes scènes. Je me rappelle ce producteur qui était venu nous voir et nous avais dit : ‘en fait votre spectacle c’est trois connards qui disent de la merde pendant une heure’ et on a répondu ‘exactement !’ en rigolant. »
De nombreux humoristes ont également salué la gentillesse de l’humoriste et son soutien indéfectible à la scène émergente. Laura Felpin a ainsi posté une story avec le message suivant : « Bun a été une sorte de petit marchepied qui encourage, qui donne l’élan, qui passe gentiment le micro à qui tente de prendre une place » tandis qu’Alexandre Kominek a, quant à lui, remercié Bun de l’avoir « accueilli sur scène à (ses) débuts » : « J’ai tant appris à tes côtés, tu as ouvert mes yeux de hiboux sur ce métier. »
Jean-Pascal Zadi, Ahmed Sylla, Issa Doumbia, Cartman, Mélissa Theuriau, Guillaume Canet ou encore Booder ont également rendu hommage à leur ami. « Bisous mon vieux », a écrit sobrement Éric Judor. Et Kheiron de regretter : « On aura tout vécu ensemble, des plus gros fous rires aux plus grosses embrouilles. T’as toujours été une énigme pour tout le monde, et surtout pour toi-même. T’étais à part Bun. (…) Tu mérites de trouver la paix, t’as beaucoup souffert sans jamais cesser de donner aux autres. »