Vous ne savez pas vers quelles lectures vous tourner ce mois-ci ? Alors découvrez notre sélection de coups de cœur au rayon BD. Au programme : une petite boxeuse, de la science-fiction philosophique, un faux documentaire écologique et une aventure spatiale !
En mai, on lit ce qui nous plaît ! De notre côté, beaucoup de choses nous ont plu, et dans tous les registres ! BD jeunesse ou adulte, fantastiques ou réalistes, il y en a pour tous les goûts. On a gardé le meilleur du meilleur pour vous concocter une sélection de quatre titres à ne manquer sous aucun prétexte.
| Mi-mouche, de Véro Cazot
Après un grave accident, Colette perd sa sœur jumelle. La petite fille parfaite du duo disparaît. Pendant les mois qui suivent, Colette s’efforce de prendre cette place de fille modèle, surtout pour faciliter la vie de sa mère, elle aussi victime de l’accident et devenue handicapée. Mais rien n’y fait, le naturel revient toujours au galop. Colette ne parvient à être elle-même que lorsqu’elle passe devant le club de boxe de sa ville. Une passion naît alors, mais impossible de l’avouer à sa mère, elle qui voit le danger partout depuis l’accident…
La naissance de l’album est cocasse, la scénariste Véro Cazot a voulu écrire Mi-mouche lorsqu’elle est tombée sur un dessin de Maurel sur sa page Instagram. Le post montrait une petite fille avec des gants de boxe, dessin qui sera finalement l’illustration de couverture de l’album. Et heureusement que cette rencontre s’est faite, car les deux autrices ont trouvé là une héroïne aussi adorable que touchante, qu’on a envie de suivre longtemps. Le premier volume de Mi-Mouche attendrit et impressionne.
| Origines, de Clay McLeod Chapman
La race humaine s’est éteinte il y a des milliers d’années et la Terre est désormais aux mains des machines. Un jour, Chloé, une androïde, ramène son créateur à la vie. David Adams est celui qui est à l’origine de l’extinction de notre espèce et Chloé le fait renaître pour qu’il puisse corriger son erreur. Mais difficile de lui faire accepter sa nature, lui qui ne peut retrouver la mémoire de sa première vie avant d’être prêt à l’assumer.
À l’image de son éditeur Label 619 (et en particulier de Carbon & Silicium de Mathieu Bablet), le titre a une portée philosophique vertigineuse. Magnifiquement illustré par Jakub Rebelka (Le dernier jour de Howard Phillips Lovecraft), ce récit complet écrit par Clay McLeod Chapman est marquant à plus d’un titre. Origines remet évidemment une pièce dans la machine du débat autour de l’intelligence artificielle qui, dans le cas de cette BD, est à la fois la cause de la mort de l’humanité, mais aussi celle de sa renaissance.
| Les cosmonautes, de Nicolas Bary
Vous aimez les productions Amblin des années 1980 ? Les aventures d’enfants génies défiant toute logique d’âge vous passionnent ? Vous allez adorer Les cosmonautes ! Nicolas Bary, surtout connu pour sa carrière en tant que réalisateur (Les Enfants de Timpelbach, Au bonheur des ogres, Le Petit Spirou), signe ici sa toute première bande dessinée, avec Nina Philips et Étienne Péran. Il raconte les aventures de jeunesse de trois enfants, Bastien, Iris et Alphonse. Ce dernier rêve de devenir cosmonaute, malgré une maladie qui le condamne. Mais Bastien et Iris, portés par l’innocence de l’enfance, sont persuadés que s’ils réalisent son rêve, il ira mieux. Alors les trois enfants s’appliquent à construire une fusée pour l’envoyer dans les étoiles !
Un album poétique, sensible et plein d’espoir sur l’amitié et l’acceptation du deuil. Le style visuel apporte cette touche de rêverie qui donne à la BD une émotion puissante. D’ailleurs, un album musical spécialement produit pour le titre accompagne la lecture, qui revêt une symbolique encore plus palpable.
| Et soudain le futur, de Dominique Mermoux
Voilà un titre étonnant. En empruntant les codes du documentaire, Dominique Mermoux et Mathieu Burniat nous parlent d’un monde qui nous paraît inimaginable, mais qui pourrait bien être le nôtre dans quelques années. Car le roman graphique évoque la décroissance, un mode de vie écologique qui consiste à accepter volontairement de diminuer la production et la consommation pour sauver la planète. L’histoire suit les habitants de l’île de la Cité, à Paris, qui est devenue une zone de test à grande échelle pour voir si la décroissance est un modèle viable.
Ainsi, depuis six ans, une microsociété vit complètement coupée du reste de la ville. Et on s’approche de la fin de l’expérience, du moment où le gouvernement décidera si ce mode de vie doit être étendu à l’ensemble du territoire. Sans essayer de persuader les lecteurs, le titre est avant tout didactique : on y apprend beaucoup de théories écologiques et on comprend mieux les problèmes ! Les thèmes abordés sont parfois complexes, mais toujours enrichissants, car plusieurs spécialistes du sujets ont participé à l’écriture de la BD. Et il est passionnant de découvrir une réponse concrète et étayée à la crise climatique.