
Un pantalon, un cigare et un nom d’emprunt masculin : dans une mini-série romancée, France 2 retrace les débuts de George Sand, femme du XIXe siècle qui s’est imposée par l’écriture dans un monde d’hommes.
Avant de signer Indiana, de provoquer Musset ou de porter la redingote comme une déclaration de guerre aux conventions, elle s’appelait encore Aurore Dupin. C’est ce moment charnière que choisit d’explorer La rebelle : les aventures de la jeune George Sand, la nouvelle mini-série franco-belge en quatre épisodes diffusée sur France 2, les 14 et 21 avril. Réalisée par Rodolphe Tissot (Ainsi soient-ils, La dernière vague), elle retrace la métamorphose intime et littéraire de l’une des premières femmes de lettres à vivre de sa plume.
Une jeunesse en rupture
Nous sommes en 1830. Aurore Dupin quitte le château de Nohant et son mari violent. Direction Paris, capitale en pleine ébullition post-révolutionnaire. Elle y adopte un pseudonyme masculin, George Sand, et commence à écrire. Dans cette ville où souffle un vent de modernité, elle se forge un destin d’écrivaine libre, multipliant les liaisons amoureuses et les prises de position subversives. Féministe avant l’heure, elle incarne une génération qui revendique l’émancipation par les mots et par les actes.

Le rôle principal est confié à Nine d’Urso – fille de la créatrice Inès de La Fressange –, dans sa première apparition marquante à la télévision. À ses côtés, Barbara Pravi (Marie Dorval), Vincent Londez (Casimir Dudevant), Aymeric Fougeron (Jules Sandeau) et Oscar Lesage (Alfred de Musset) composent une jeune garde romantique. La série met en scène l’effervescence artistique du Paris des années 1830, croisant Dumas, Balzac, Sainte-Beuve et Mérimée.
Une série saluée pour son audace
Dans Le temps des séries, sur France Inter, Xavier Leherpeur salue le « pertinent point de vue » adopté par la narration de La rebelle, qui fait le choix de « se concentrer sur cette période de renaissance où Aurore (…) est reconnue pour son talent, mais continue d’éprouver, y compris dans les cercles littéraires, la phallocratie ambiante ». Le chroniqueur valide l’interprétation « avec fougue » de Nine d’Urso, ainsi que le choix de s’écarter du biopic classique pour faire de cette histoire une relecture assumée.

De son côté, le service culture de France Info évoque « une mini-série sur l’émancipation » et juge l’ensemble de la distribution, notamment la participation de Philippe Torreton et de Jean-Luc Bideau, « impeccable ». « Saluons aussi le travail sur les décors, intérieurs comme extérieurs, magnifiques, et sur les costumes créés par Jean-Daniel Vuillermoz. Et si la relecture post-#MeToo de l’histoire peut sembler un poil appuyée, c’est pour la bonne cause », conclut le média.

De son côté, VL-Media partage une critique dithyrambique, fasciné par « l’incroyable transformation physique de Nine d’Urso » : « Elle est une de ses pépites, un diamant qui brille devant nous et que l’on apprend surtout à aimer à mesure que l’action se déroule devant nous. La puissance de son jeu et la réalisation enlevée de Rodolphe Tissot irradient toute la série, du début à la fin. »