Series Mania croyait en ce projet, et pour cause. Portée par Patrick Bruel et signée par l’une des créatrices de Fauda, Menace imminente aurait pu devenir le grand thriller de l’année. Malgré un scénario prometteur, la série ne parvient jamais à réellement nous convaincre.
Ça devait être l’événement de ce septième jour de festival à Series Mania. On s’attendait à un mélange entre le Bureau des légendes et 24 heures chrono, mais force est de constater que Menace imminente n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Sur le papier, la série franco-israélienne avait tout pour captiver. Adapté du roman Unité 8200 de Dov Alfon, directeur de Libération, écrivain et journaliste, le show nous plonge dans les arcanes du renseignement israélien et des cyberattaques de haut vol.
Un rendez-vous manqué
L’intrigue s’ouvre sur une succession de meurtres et de disparitions mystérieuses. Rapidement, l’affaire dépasse le simple fait divers : un logiciel hautement sensible, conçu par l’Unité 8200 (une branche de l’armée israélienne), a été dérobé et menace de plonger le monde dans le chaos numérique.
Pour retrouver le traître, le colonel et légende du renseignement Zeev Abadi (Patrick Bruel) est rappelé d’urgence. Son chemin croise alors celui de la lieutenante française Fleur Giroud (Natacha Lindinger). De Tel-Aviv à Paris, policiers et membres du renseignement unissent leur force pour élucider ces affaires et arrêter le coupable.
Dès son premier épisode (le seul que l’on a pu visionner), Menace imminente impose un rythme haletant. Musique anxiogène, voiture qui explose sous l’impact d’un train, plans serrés sur des visages crispés… Si la tension est au rendez-vous, les clichés, incohérences et facilités s’empilent, les scènes d’action sont déjà vues, les prestations des comédiens français peinent à convaincre et la mise en scène est efficace, mais ne renouvelle en rien le genre.
Et c’est peut-être là que réside la faiblesse de la série : à trop vouloir cocher les cases du thriller à haute intensité, elle oublie d’insuffler une âme véritable à ses personnages et à son intrigue. On en ressort avec l’impression d’avoir suivi un spectacle bien huilé, mais sans émotion.
En réalité, Menace imminente est un rendez-vous manqué et nous en sommes les premiers déçus. Son ambition est louable, son rythme ne faiblit jamais et le scénario est plutôt convaincant. Les différents arcs narratifs ont piqué notre intérêt et ouvrent des intrigues qui pourraient se révéler très efficaces, mais, malgré ses moyens, la série n’est pas à la hauteur de ses promesses et de ses ambitions. Et c’est dommage.
Nul doute, néanmoins, que cette production fera une arrivée remarquée sur TF1 lors de sa diffusion, courant 2025. Le retour de Patrick Bruel dans l’univers sériel après 40 ans d’absence ne passera pas inaperçu et attirera une large communauté de fans. De plus, le condensé d’action et la rencontre de sujets forts tels que l’espionnage, la cyberattaque et l’enquête sauront probablement convaincre les spectateurs.
