
Ce nouveau documentaire de Netflix explore les ravages d’une imposture intime, où une femme prétendant être la mère d’un chef cuisinier britannique va peu à peu faire basculer sa vie dans l’absurde et la dette.
Avec L’arnaqueur de Tinder ou Les rois de l’arnaque, Netflix a installé une formule qui fonctionne : celle du documentaire fondé sur des escroqueries réelles. Ma mère l’arnaqueuse, mis en ligne ce mardi 25 mars, s’inscrit pleinement dans cette lignée.
Le film suit une histoire troublante qui mêle la manipulation financière à une dimension intime : celle d’un fils persuadé d’avoir retrouvé sa mère biologique… avant de voir sa vie dévorée par l’imposture. Ce documentaire britannique se distingue par la complexité du lien affectif au cœur de la supercherie. Une variation glaçante sur le thème de l’arnaque sentimentale.
Une rencontre qui tourne à la captivité
Le documentaire suit le parcours de Graham Hornigold, chef pâtissier réputé au Royaume-Uni, connu notamment pour sa participation à MasterChef. Alors qu’il s’apprête à devenir père, il reçoit un message inattendu : une certaine Dionne prétend être sa mère biologique. « Ma première pensée a été : quelqu’un se moque de moi », a confié Hornigold auprès de The Guardian. Mais elle connaît des détails précis de sa vie, semble sincère, se dit atteinte d’un cancer en phase terminale et prête à lui léguer une fortune colossale, héritée – affirme-t-elle – du sultan de Brunei.

Ému et désireux d’y croire, Graham accepte de la rencontrer. Il l’introduit dans son quotidien, puis se laisse happer par le train de vie somptuaire qu’elle lui impose : hôtels de luxe, jets privés, dépenses faramineuses… jusqu’à ce que la situation bascule.
Interroger l’emprise
Dionne l’emmène à Zurich sous prétexte de régler des affaires familiales. Le séjour s’éternise, les factures s’accumulent, l’isolement devient total. Ce n’est qu’après des mois d’une cohabitation oppressante que Graham commencera à douter de celle qu’il appelle désormais « maman ». Trop tard : les dettes dépassent les 300 000 livres, et le piège se referme.

Dans l’entretien réalisé par le quotidien britannique, le chef a reconnu que cette quête d’amour lui « a fait perdre la vie ». « Si on ne le reçoit pas quand on est enfant, on porte cette blessure… Pouvez-vous honnêtement me dire que le lien qui vous unit à votre mère, que vous n’avez pas vue depuis 45 ans et qui est en train de mourir, ne serait pas plus fort que tout le reste ? »
Une mise en scène au service du récit
Réalisé par Nick Green, documentariste nommé aux BAFTA, à qui l’on doit notamment Captive ou Poutine : l’espion devenu Président, Ma mère l’arnaqueuse se concentre sur les témoignages directs de la victime et de ses proches pour démonter les mécanismes de l’emprise.
Ce documentaire de 1h28 s’inscrit dans une programmation plus large de Netflix dédiée aux récits d’escroqueries réelles. En 2025, la plateforme prévoit également The Diamond Heist, une série coproduite par Guy Ritchie sur un braquage historique, diffusée à partir du 16 avril.